Verviers en plein boom mais…
Bilan un an après avec le bourgmestre Elsen et le Premier échevin Pitance.
Publié le 21-10-2013 à 05h40 - Mis à jour le 21-10-2013 à 07h28
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À l’issue des élections communales de 2012, Verviers, troisième commune liégeoise et huitième wallonne en termes de population, faisait partie de celles qui avaient basculé politiquement. Après douze ans d’un règne jugé autoritaire, le PS de l’ancien bourgmestre Claude Desama était mis KO, perdant quelque 7 % des suffrages exprimés par rapport à 2006. Pour ce dernier, la gifle était cinglante puisqu’il ne totalisait alors qu’un peu plus de 2000 voix de préférence contre plus de 5000 lors du précédent scrutin. Bien qu’en baisse, le CDH de Marc Elsen, ancien allié du PS à Verviers, était en position de force tout comme le MR de Freddy Breuwer, partenaire de majorité sortant du PS. C’est donc tout naturellement ou presque que CDH et MR scellaient un pacte de majorité. Depuis lors, les relations se sont tendues entre majorité et opposition et les dossiers chauds n’ont pas manqué. L’occasion de faire le point avec le bourgmestre Marc Elsen et le Premier échevin Benoît Pitance, tous deux humanistes.
Un an après, quel est le bilan que vous tirez de ces premiers mois passés ensemble avec le MR à la tête de la Ville de Verviers ?
Il est évident qu’un grand changement s’est produit à Verviers en octobre 2012. La majorité que nous formons avec le MR de 21 sièges sur 37 est solide. Ce qui est clair, c’est que le PS, et Claude Desama en particulier, a été lourdement sanctionné. Il y a plusieurs raisons à cela dont la non-prise en compte de toute une série de réalités verviétoises. Ce fut le cas en matière d’immigration et de sécurité mais aussi concernant la paupérisation accrue de notre ville.
Le PS de Claude Desama a tout misé sur le développement commercial du centre-ville et on voit ce qui est advenu…
Une fois en place, avec notre partenaire, nous avons donc dû aller très vite, et ce sur tous les sujets. Il a fallu faire atterrir certains projets initiés par la précédente majorité et en lancer d’autres. Peu de réussites sont à mettre à l’actif du PS et notre leitmotiv fut donc de créer le changement par le dialogue.
Cela ne fut pas toujours simple ces derniers mois, notamment lorsqu’il s’est agi de prendre des mesures qualifiées d’austérité à l’encontre du personnel…
Notre volonté en matière budgétaire est d’être ambitieux et responsable tout en étant attentifs au dialogue et à la concertation. Ce fut le cas avec le personnel de la Ville à qui, comme aux habitants, nous avons demandé de faire des efforts. Deux mois de concertation ont été nécessaires et le collège en a beaucoup discuté, envisageant toutes les solutions possibles. Ce qui est certain, c’est que la situation est très difficile budgétairement parlant. Il ne s’agit pas de dramatisation ni de catastrophisme mais il ne peut pas non plus être question d’angélisme. En ce qui concerne les mesures prises et qui font l’objet d’un protocole d’accord signé par les trois organisations syndicales, nous les souhaitons justes et équilibrées. Il faut savoir que la Ville est sous plan de gestion depuis 1983 et que des efforts sont donc indispensables. Il en sera ainsi notamment sur les dépenses de fonctionnement ainsi que sur les taxes. À cet égard, nous allons proposer une augmentation des additionnels au précompte immobilier.
La revitalisation immobilière et urbanistique de Verviers est à l’ordre du jour et c’est notamment vrai en matière commerciale avec City Mall et Crescend’eau…
L’un de nos objectifs majeurs est en effet de mener à bien cette revitalisation urbaine, et notamment du centre-ville. Il y a tout d’abord Verviers-Ouest avec la fin de la procédure concernant le City Mall. Un premier permis a été accordé par le ministre Henry et il est purgé de tout recours mais la procédure est toujours en cours. Le projet a été quelque peu revu afin de répondre aux demandes du ministre et aux inquiétudes des riverains, ce qui implique qu’il faut repasser par la case permis. L’octroi de ce dernier est imminent et le début des travaux est prévu pour le début de l’année prochaine. L’offre commerciale sera également à notre estime suffisamment renforcée par le nouveau retail park Crescend’eau où les premières enseignes viennent de s’installer. Il faut faire ici la distinction entre le run shopping et le fun shopping, l’idée étant d’induire un effet d’entraînement sur le centre-ville.
Ce dernier fait également l’objet de plusieurs projets immobiliers de grande ampleur dont celui lié à la porte d’Heusy et initié par la société T-Palm…
En effet, on se situe plutôt ici du côté de Verviers-Est et outre ces projets commerciaux, d’autres projets à vocation résidentielle et d’accueil de bureaux sont en bonne voie. Celui du quartier de la porte d’Heusy, où la société évoquée a prévu d’investir 15 millions d’euros, est un signe que la ville attire les investisseurs. On peut également mentionner la rénovation de l’hôtel de Ville et celle de la place du Marché qui va suivre ainsi que le lancement récent d’un règlement communal d’urbanisme relatif à la vieille ville qui dispose d’un bâti de qualité. Nos efforts vont aussi se concentrer sur la création de liens entre les quartiers et c’est tout l’objet de la revitalisation envisagée sur l’axe Crapaurue et concernant la rue Peltzer de Clermont. L’objectif vise notamment la piétonnisation et la déminéralisation de ces axes et une mixité de fonctions y est envisagée.
La ville pâtit toujours d’une image négative qu’il faut tenter d’améliorer. Quels sont vos projets pour la périphérie que vous dites ne pas vouloir délaisser ?
Verviers dispose déjà en périphérie d’un grand nombre de petits logements et notre objectif est plutôt de lutter contre la division des maisons de maître. La volonté de la Ville est de densifier les 16 zones d’aménagement communal définies plutôt que d’en créer de nouvelles. À cet égard, on est très loin ici comme ailleurs des objectifs qui ont été fixés. On essaie donc de susciter l’intérêt des investisseurs privés à côté d’un investissement public existant mais limité. Nous voulons ramener des habitants en ville mais pas à n’importe quel prix.