Un anniversaire très royal à Eupen
Une Joyeuse Entrée 40 ans jour pour jour après la création du Parlement germanophone.
Publié le 24-10-2013 à 05h37 - Mis à jour le 24-10-2013 à 09h18
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La province de Liège aura été particulièrement gâtée puisqu’après Liège le 11 octobre, Eupen a accueilli ce mercredi la dixième Joyeuse Entrée de Philippe et Mathilde. Cette visite dans les cantons de l’Est coïncidait avec les célébrations du 40e anniversaire de l’autonomie de la Communauté germanophone. C’est en effet le 23 octobre 1973 qu’était inauguré le Conseil de la Communauté culturelle allemande.
Le Roi et la Reine sont arrivés à 11heures à l’hôtel de Ville d’Eupen, sous les cris de joie d’une foule d’environ 3000 personnes, dont de nombreux enfants des écoles primaires et maternelles de la région. La cérémonie protocolaire a débuté par une minute de silence, en hommage aux onze victimes du crash aérien de Gelbressée. Karl-Heinz Klinkenberg, le bourgmestre d’Eupen, a prononcé un discours de bienvenue dans lequel il a rappelé les liens étroits qui unissent les Belges germanophones et la famille royale. Philippe et Mathilde ont reçu deux cadeaux : un tableau de l’artiste Adolf Christmann représentant la ville et un tome reprenant des salutations écrites et dessinées par les enfants des écoles communales.
Avant le bain de foule, le couple a salué les Eupenois du balcon de l’hôtel de Ville et, comme à Arlon, le Roi a pris la parole. Dans sa brève allocution en allemand, et en s’aidant de quelques notes, Philippe a remercié la population et les officiels pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé. Son "Es lebe Belgien !" final ("Vive la Belgique !") a été immédiatement repris avec ferveur par la foule dont l’enthousiasme s’est clairement manifesté pendant le bain de foule qui a duré 40 minutes. Petite entorse aux habituelles mesures de sécurité : plusieurs dizaines de jeunes enfants avaient été autorisées à se tenir devant les barrières Nadar. Il n’en fallait pas plus pour que Mathilde, tout d’abord, puis Philippe qui l’a rejointe, soient littéralement cernés par ces petits qui voulaient à tout prix approcher de très près le Roi et la Reine.
Une longue, très longue, très très longue séance
Les souverains ont ensuite participé à un lunch de travail avec les forces vives locales, axé sur les relations entre la Communauté germanophone et ses communes ainsi que sur la formation et l’enseignement. Puis, direction le tout nouveau Parlement, un ancien sanatorium rénové à grands frais et inauguré le 18 octobre, pour une (il faut bien le dire) interminable cérémonie, en présence notamment des parlementaires germanophones et des présidents des Parlements flamand, bruxellois et wallon.
Lors de la dernière visite royale à Eupen (la Joyeuse sortie d’Albert et Paola le 18 juillet), l’on était resté marqué par le côté kitsch et décalé des petits spectacles proposés au couple. Ici, on semble avoir pris le parti de l’extrême sobriété, voire de l’austérité. Ce ne sont pas moins de huit discours qui ont été prononcés devant un couple royal quasiment imperturbable, sur les thèmes de l’emploi, de la culture, ou de la santé. Seuls trois courts intermèdes artistiques permettaient de souffler un peu. Mais ils n’étaient guère réjouissants… Un quatuor à cordes a joué une pièce, tout en réserve et classicisme; un petit film sur le théâtre a été projeté et deux danseuses de la compagnie Irene K ont exécuté trois minutes de contorsions glaçantes, au son des notes sinistres d’un accordéon.
Un dernier cadeau pour le moins original a été remis au Roi et à la Reine : un pommier en pot. Ils n’auront pas eu à caser l’arbuste dans la voiture qui les ramenait à la maison puisqu’il leur sera livré prochainement à Laeken.