En marche pour le centenaire
Voici comment sera commémorée la Grande Guerre là où elle commença.
Publié le 28-10-2013 à 05h38 - Mis à jour le 14-01-2014 à 07h32
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Enfin, s’exclameront plus d’un ! A 283 jours du centenaire des premiers affrontements de la Guerre 14-18, qui eurent lieu en terres liégeoises, l’Etat, la Région, la Province, les communes, l’Université, les autorités militaires et les privés ont accordé leurs violons pour présenter un programme complet de commémorations et d’événements jalonnant l’année 2014 (LLB-Gazette de Liége, 26-27/10).
Pour fédérer les différents acteurs, un comité d’organisation est à l’œuvre sous la présidence du député provincial de la Culture Paul-Emile Mottard (actuellement en convalescence) et la coordination générale du colonel e.r. Thierry Babette, ex-commandant militaire de la province. "Ce comité a rassemblé et retenu des dizaines de manifestations de divers ordres qui souligneront notre élémentaire devoir de mémoire", explique le député provincial Président André Gilles. L’historien Philippe Raxhon (ULg) se dit pour sa part frappé par le dynamisme qui se manifeste actuellement, relayé par les autorités locales : "On sent une montée en puissance. L’ensemble de ces projets va former un tissu commémoratif, qui sera lui-même plus tard un objet d’étude".
Un logo spécifique a été créé pour l’occasion, où apparaissent symboliquement les silhouettes du lancier Antoine Fonck, le premier soldat belge tué, et du Mémorial interallié de Cointe par lequel les pays alliés voulurent rendre hommage à la résistance liégeoise. Voyons à présent les temps forts du centenaire…
LE 4 AOÛT 2014. Il n’est pas excessif de dire que le monde aura les yeux fixés sur Liège ce jour-là. 52 chefs d’Etat et de gouvernement ont été invités - et d’autres pourraient encore l’être prochainement - à participer à la cérémonie du souvenir du début de la Première Guerre mondiale. Qui viendra ? Réponse début 2014, sans doute. L’événement phare aura lieu au pied du Mémorial interallié, après quoi les participants se rendront au palais des Princes-Evêques où ils assisteront, dans la cour, à un spectacle son et lumière que le grand public aura déjà pu voir pendant le week-end des 2-3 août. La Ville de Liège sera également mise à l’honneur avec une commémoration particulière de la Légion d’honneur qui lui fut octroyée dès 1914 et remise en 1919. Tout le monde espère la présence d’une "très haute personnalité française"… En termes d’organisation, bien sûr, ce sera le grand branle-bas. "Pour avoir vécu quelques Joyeuses Entrées, nous savons quels problèmes peut poser la présence d’un seul chef d’Etat", relève le gouverneur de la Province Michel Foret. Mais il ne doute pas que nos responsables sauront y faire.
UNE EXPO, DEUX SITES. On a frôlé l’overdose d’expositions, quand la Province et la Ville envisageaient de mettre sur pied chacune la sienne, alors que l’ASBL Europa 50 de René Schyns, grande experte en la matière - citons seulement "Golden Sixties", sa dernière réalisation - briguait le soutien de la Région pour un "J’avais vingt ans en 1914". Le gouvernement wallon ayant réparti ses deniers entre ce dernier projet et un autre, à Bruxelles, porté par Tempora SA, les Liégeois avaient plus qu’intérêt à s’entendre, ce qui fut fait. Ville, Région et Europa 50 proposeront donc ensemble une même expo dispatchée entre deux sites, les Guillemins, où le conflit sera traité dans sa globalité, et le musée de la Vie wallonne (espace Saint-Antoine), où l’accent sera mis sur les premières semaines de la guerre, la vie quotidienne sous l’occupation et la renommée internationale acquise par Liège. Ouverture le 2 août 2014 pour une durée d’au moins neuf mois.
LE BASSIN INDUSTRIEL. Une autre exposition, itinérante celle-là, portera sur le bassin industriel liégeois, de sa mise à mort par l’occupant, qui procéda à des démantèlements systématiques, jusqu’à sa résurrection avec cette nouvelle foi dans le progrès qu’exprima le roi Albert Ier dans son célèbre discours de Seraing en 1927. C’est le Centre d’histoire des sciences et des techniques de l’Université de Liège qui sera ici à la manœuvre.
MAIS AUSSI… S’ajoutent à ces activités une kyrielle d’initiatives dans les communes, spécialement celles qui ont le plus souffert, y compris "celles que l’histoire avait placées du mauvais côté de la frontière" (Thierry Babette), entendez celles des cantons de l’Est. Les forts de Liège ne seront pas en reste et certains iront jusqu’à offrir des nuitées in situ avec repas d’époque ! Au menu également figure un festival de musiques militaires dans le cadre des Fêtes de Wallonie, le 20 septembre 2014.P.V.