Vega en proie (aussi) à la division
Troisième sur la liste de la coopérative en 2012, Alain Mariage l’a quittée il y a peu.
Publié le 30-10-2013 à 05h38 - Mis à jour le 30-10-2013 à 08h16
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Ce qui suit est le constat amer fait par un citoyen engagé dans la vie politique liégeoise. N’ayant rien d’un coup de gueule spontané, il s’agit au contraire d’un aveu d’impuissance, mûri depuis plus d’un an. Et à l’heure de faire un premier bilan après le scrutin communal d’octobre 2012, l’avis d’Alain Mariage est éclairant et il faut bien le dire aussi inquiétant. Né à Rocourt il y a un peu plus de 54 ans, ce dernier est bien connu au sein du microcosme liégeois notamment pour son implication dans un comité de quartier (Rocourt) et parmi les membres de la Commission communale d’aménagement du territoire et de mobilité. S’il s’était testé, politiquement parlant, en 2006 où il avait déposé une liste citoyenne baptisée Domino, l’ingénieur-architecte qu’il est a également participé en 2012 à la fondation de la coopérative Vega (pour "Vert et à gauche"). Présent à la troisième place sur cette liste menée par l’initiateur de l’ASBL urbAgora François Schreuer, Alain Mariage entendait participer à ce qui était alors, selon ses dires, "un beau projet humain", s’éloignant du modèle dominant du parti. Le hic, à entendre ce dernier qui a souhaité se confier à la "Gazette", c’est que l’aventure Vega aurait tourné court, et ce malgré l’élection d’un conseiller communal en la personne de son leader. Ses motivations et ses déceptions, le désormais ex-membre de Vega les détaille dans un courrier de quatre pages intitulé sobrement "Après Vega…".
Dans celui-ci, Alain Mariage fait notamment référence à "un coup de gueule" dont il se serait fendu dès avant le 14 octobre 2012 auprès de sa tête de liste François Schreuer qui est selon lui "un homme intelligent" mais n’ayant "aucune capacité de leadership". "Rares ont été ceux qui ont compris que Vega était devenu le parti d’un homme", écrit Alain Mariage à ce propos, dénonçant "une personnalisation à outrance". Ayant décidé après cette sortie de se tenir en retrait de la campagne électorale, ce dernier a accueilli avec satisfaction le siège remporté par Vega tout en déplorant le fait que celui-ci ait été dévolu à son leader. Car selon l’ex-candidat de Vega, la coopérative s’est retrouvée dans l’impossibilité de contrebalancer publiquement les attitudes de ce dernier, lequel aurait en outre imposé ses candidats et ses vues sur la liste. Ce qu’Alain Mariage a aussi en travers de la gorge, et cela ne manque pas de faire écho à l’actualité récente, c’est le manque de réaction de Vega aux intimidations venant, selon lui, essentiellement du PS et du bourgmestre Willy Demeyer qui aurait traité notre témoin de… "fasciste".
Un an après les élections, le bilan d’Alain Mariage est donc sans concession pour son ancien parti qui n’est plus, selon ses dires, qu’"un groupuscule militant qui travaille au service des intérêts d’un homme". Ce qu’il déplore également, c’est "la terrible maladie de la real politik" dont est victime Vega qui ne serait plus "un mouvement populaire" eu égard à un nombre de militants jugé très faible. Au rayon du bilan, le désormais ex-président de comité de quartier et membre de la CCATM qu’est Alain Mariage évoque une prise en compte de la dimension liée aux quartiers qui ne serait pas suffisante. Et ce dernier d’épingler à cet égard le collège communal et singulièrement le Premier échevin CDH Michel Firket. Se voulant lucide mais néanmoins amer, Alain Mariage se demande d’où viendra le souffle nouveau dont aurait tant besoin la politique liégeoise - "le danger pour Willy Demeuer viendra-t-il du PTB ?", se demande-t-il, évoquant "une manière de faire différente de Vega" pour qui il était "l’anti-modèle" - mais il fait le constat d’une démocratie participative "mort-née" à Liège. Enfin, quelque peu désabusé, notre témoin déplore encore que "l’élan initial de Vega n’ait pas débouché sur une remise en cause de la machine particratique".