Arsenic rêve en grand
Trois spectacles engagés dans le projet Rêve général" à voir dès le 12 novembre.
Publié le 06-11-2013 à 05h40 - Mis à jour le 07-11-2013 à 08h50
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C’est l’histoire d’une renaissance : un an et demi à peine après une séparation, à savoir celle de ses deux fondateurs historiques Axel de Booseré et Claude Fafchamps, qui aura fait couler beaucoup d’encre, Arsenic, du nom de cette compagnie théâtrale créée en 1999, est de retour. Incontestablement, Arsenic aura fait souffler un vent de fraîcheur sur la création théâtrale contemporaine avec quelques spectacles mémorables tels que "Le Dragon" ou encore plus récemment "Le géant de Kaillass" pour ne citer que ceux-là. Si la troupe est connue, c’est également en raison de son chapiteau permanent, installé rue des Martyrs à Tilleur (Saint-Nicolas), face à l’usine Ferblatil et au cœur du bassin industriel liégeois. Reconnue comme centre de création majeur par la Communauté française, elle a pu bénéficier grâce à cette dernière d’une toute nouvelle infrastructure de plus de 500 places. Mais ainsi qu’évoqué et malgré un succès tant critique que populaire, Arsenic a dû se remettre d’un divorce. Lequel divorce, qui fut douloureux, est désormais consommé, du moins si l’on en croit Philippe Taszman, soit le directeur ad intérim d’Arsenic. Aussi administrateur-délégué du Groupov, collectif d’artistes basé à Liège et dirigé par Jacques Delcuvellerie, ce dernier a remplacé au pied levé Claude Fafchamps, en congé-maladie depuis un an. Et même si ce dernier est annoncé sur le retour, Philippe Taszman n’a pas attendu afin de réfléchir à un nouveau projet d’ampleur. C’est ainsi qu’après avoir dû, dixit son directeur ad intérim, "gérer un changement d’équipe et s’adapter à un nouveau lieu", Arsenic a mis sur pied un ambitieux projet baptisé "Rêve général".
Ce nouveau projet de la seconde mouture d’Arsenic, qui promeut du théâtre populaire et itinérant, ce sont trois spectacles différents mais liés. Il s’agit à la fois d’une création autour des grandes grèves de 60, d’une recréation traitant de l’immigration italienne ainsi que d’une relecture théâtrale d’un roman de Nicolas Ancion consacré à la sidérurgie liégeoise. Ainsi que l’explique Philippe Taszman, ces spectacles - à savoir respectivement "Grève 60", "Montenero" et "L’homme qui valait 35 milliards" - ont des points communs dont celui de pouvoir être qualifiés d’engagés. "Ce sont trois spectacles où l’histoire industrielle de la Wallonie tient le rôle principal et qui posent, chacun à leur manière, la question de l’avenir".
Selon le directeur ad intérim d’Arsenic, pour qui "le bassin industriel liégeois est certes sinistré mais pas sinistre", il s’agit également par ce projet "Rêve général", qui sera à voir du mardi 12 novembre au samedi 7 décembre, de "mettre en valeur quelques-uns des écrins liégeois existants dans le domaine de la création théâtrale". Car notre région n’a aux dires de ce dernier rien à envier aux autres, que du contraire, en la matière. Et ce n’est pas le projet de compagnonnage théâtral initié par l’ASBL Théâtre&Publics en collaboration avec plusieurs partenaires dont le Groupov qui est selon lui de nature à démentir ce constat.
Pour en revenir aux spectacles inscrits dans le projet "Rêve général", ils se joueront à prix modique - l’accessibilité à tous étant un des leitmotivs d’Arsenic - au sein de trois chapiteaux sis rue des Martyrs à Tilleur. Au total, ce ne sont pas moins de 33 représentations qui sont programmées durant un mois, l’objectif fixé par Arsenic étant d’attirer 10 000 spectateurs. En parallèle des spectacles, plusieurs animations sont aussi prévues : projections de films, concerts, croisières… Infos sur www.arsenic2.eu.Bruno Boutsen