Des colocataires dans le flou
De nos jours, les formes d’habitats collectifs telle que la colocation attirent de plus en plus de gens. Longtemps associé aux jeunes, ce phénomène intéresse à présent toutes les générations confondues.
Publié le 20-12-2015 à 00h00 - Mis à jour le 21-12-2015 à 09h04
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Caroline Saal s’intéresse aux règles concernant les statuts des colocataires à Liège.De nos jours, les formes d’habitats collectifs telle que la colocation attirent de plus en plus de gens. Longtemps associé aux jeunes, ce phénomène intéresse à présent toutes les générations confondues.
Mais force est de constater qu’il existe un certain flou concernant les règles de colocation à Liège notamment au sujet de l’attribution du statut de cohabitant en colocation ou d’isolé. Ce flou a interpellé Caroline Saal, conseillère communale du parti Ecolo, lequel défend depuis de nombreuses années l’individualisation des droits sociaux.
De plus, aucune loi ne régit ce type de location. Selon le bourgmestre, Willy Demeyer, il n’est pas possible d’adapter la politique aux réalités de la colocation car la loi fédérale n’est pas suffisamment flexible.
La colocation, un remède miracle ?
Cette forme d’habitat est devenue une réponse collective à la fois pratique et conviviale à la crise du logement et à un certain nombre de difficultés sociales et économiques. "L a colocation crée un lien social et de la solidarité. Elle se base sur le partage et elle lutte contre la solitude", soutient Caroline Saal. Nombreux sont ceux qui préfèrent habiter à plusieurs que loger seuls : environ 300 000 Belges, soit 4 % de la population, cohabitent.
Convaincu par les bénéfices qu’apporte la colocation, le parti Ecolo soutient cette nouvelle forme d’habitat. Selon ses dires : "Le choix de la colocation demeure hélas lourdement pénalisé par les dispositifs législatifs et administratifs actuellement en vigueur. La discrimination qui frappe ces choix de vie relève d’une logique dépassée, injuste et inefficace." En effet, même si la colocation semble être un remède miracle, elle entraîne toutefois, pour ceux qui y recourent, le risque de perdre une série de droits sociaux, ces derniers dépendant du statut de l’individu. "C’est ça le problème. Aujourd’hui, si on vit avec quelqu’un mais qu’on subvient quand même à nos propres besoins et qu’on est au chômage ou alors qu’on est bénéficiaire du revenu d’intégration sociale du CPAS, on touche moins d’argent car on est devenu cohabitant en colocation", affirme Caroline Saal . Le parti Ecolo ajoute que dans la mesure où les cotisations sont individualisées, il n’y a aucune raison pour que les prestations soient diminuées.
Fraudes, contrôles et ambiguïtés
Certains n’hésitent pas à mettre en place différentes astuces au sein de la colocation afin de garder leur statut d’isolé et donc leurs avantages. Pour éviter les fraudes, ce sont les autorités locales qui sont chargées des vérifications de domiciliation. "Parfois, le flou peut provenir du fait de ne pas savoir si un immeuble est divisé en appartements. C’était le cas pour plusieurs jeunes liégeois qui habitaient dans une maison. Les policiers avaient décrété qu’ils étaient isolés. En fait, la maison comptait plusieurs étages et était sous-divisée en appartements ", explique la conseillère communale Ecolo.
Sur base d’une visite au domicile, les travailleurs sociaux attribuent le statut parfois de manière subjective selon Caroline Saal. "Ils peuvent remarquer des fraudes au domicile. Des personnes se domiciliant dans un petit appartement pas très cher, où ils ne sont pratiquement jamais en réalité. Ils vivent avec leur compagnon ou leur compagne. Mais établir cette fraude est difficile. Il faut faire très attention à ne pas être subjectif : est-ce que le fait qu’il n’y ait pas grand-chose dans le frigo est une preuve suffisante ? Je ne pense pas."