Un archéorestaurant, une première chez nous

Le chef du restaurant fera voyager les convives dans le temps avec des mets anciens.

Aude Quinet
RAMIOULE. OUVERTURE DU PREHISTOMUSEUM, ANCIENNEMENT APPELE LE PREHISTOSITE. PORTRAIT DE PIERRE LECLERQ, CHEF DU PREHISTORESTAURANT. Photo michel tonneau
RAMIOULE. OUVERTURE DU PREHISTOMUSEUM, ANCIENNEMENT APPELE LE PREHISTOSITE. PORTRAIT DE PIERRE LECLERQ, CHEF DU PREHISTORESTAURANT. Photo michel tonneau ©TONNEAU

Détenteur d’une licence en histoire (ULg), Pierre Leclercq, historien de la gastronomie, est depuis 2014 collaborateur scientifique à l’Université de Liège. Auteur de nombreuses publications (livres et articles), il a notamment écrit sur la gastronomie liégeoise et wallonne. Outre une formation d’historien, Pierre Leclercq sait aussi être derrière les fourneaux puisqu’il a également suivi une formation de cuisinier-traiteur et d’œnologie afin de pouvoir mener à bien l’organisation de reconstitutions de banquets historiques un peu partout en Belgique. Aujourd’hui, cet historien verviétois se lance dans une nouvelle aventure en devenant le chef du nouvel archéorestaurant, installé sur le site du Préhistomuseum. "C’est un chef-cuisinier qui va préparer tous les plats sur base des recherches et des recettes que j’ai élaborées, explique-t-il. Je serai en salle pour présenter et donner des explications sur les plats". Des mets tirés de recueils de recettes anciens inédits pour lesquels il a fallu réaliser un véritable "travail de fouille préalable et d’analyse", précise-t-il. "À la préhistoire, on connaît les ingrédients mais pas les recettes. C’est seulement au IVe siècle que l’on trouve le premier recueil de recettes connu". Autre particularité dans les textes anciens : "Les quantités sont rarement données", c e qui n’empêche pas Pierre Leclercq de tenter de s’approcher le plus possible des recettes et "du g oût ancien. Le but est de surprendre les convives tout en étant savoureux et excellent".

De la préhistoire aux temps modernes

Dès ce dimanche 7 février, dix-sept plats seront à la carte de cet archéorestaurant qui pourra accueillir jusqu’à 120 personnes. Il sera possible de choisir entre des plats de brasserie à 15 euros (le cassoulet néolithique ou le lunch préhistorique par exemple) ou des menus trois services à 30 euros qui feront voyager les convives dans le temps, à travers les siècles et les cultures, de l’Empire romain du IVe siècle au Versailles du XVIIIe siècle. Il sera ainsi possible de goûter les mets typiques de grandes périodes historiques, à savoir l’Antiquité, le Moyen âge, la Renaissance et les temps modernes. Des textes explicatifs accompagneront chaque menu. "On pourra manger comme César à Rome, comme du porc à la sauce au miel accompagné d’abricots séchés, ou Louis XV à Versailles , détaille l’historien-restaurateur. C’est fort centré sur l’Europe et pour le Moyen âge, on déborde sur l’Orient et Bagdad". Si l’archéorestaurant a un côté ludique, il a aussi la vocation d’instruire. "L’histoire de l’alimentation a toujours été négligée et est très peu connue, et pourtant elle est fondamentale", souligne-t-il. À noter enfin que les produits utilisés seront des produits du terroir et bio choisis selon les saisons. Les boissons seront elles aussi particulières avec des vins et apéritifs historiques (la sauge, l’hypocras, l’hydromel).

Restaurant ouvert du mer. au dim. (midi), et le ven. et le sam. (soir).

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