Cédric Halin, cauchemar de Publifin (PORTRAIT)
Publié le 17-01-2017 à 08h00 - Mis à jour le 17-01-2017 à 08h46
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JQ4MKN2PARCZ3LWTKQJFOHGZEE.jpg)
L’échevin d’Olne est celui qui a révélé le scandale des rémunérations de l’interco.C’était à la fin de l’année 2016, juste avant les congés de Noël et Nouvel An. Une petite "bombe", médiatiquement parlant, éclatait, ayant trait en l’espèce aux rémunérations des mandataires publics composant les comités de secteur de l’intercommunale liégeoise Publifin. Soit la coupole publique chapeautant les activités, commerciales quant à elle, de Nethys (anciennement Tecteo). À la base de ces révélations qui ont éclaboussé non seulement les responsables PS de l’intercommunale André Gilles et Stéphane Moreau mais également bon nombre d’hommes et de femmes politiques issus des trois partis traditionnels : Cédric Halin.
Méconnu du grand public
Ce dernier, devenu depuis lors le cauchemar des mandataires concernés, était jusqu’alors méconnu du grand public. Et pour cause, serait-on tenté d’écrire, puisque l’homme, âgé de 35 ans et originaire d’Amay où il a fait ses études secondaires à l’abbaye de Flône, est échevin de la commune d’Olne, en charge notamment des Finances mais aussi de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire. Soit une petite commune paisible qui fait plutôt rarement l’actualité et au sein de laquelle ce titulaire d’un master en sciences politiques (orientation administration publique) a élu domicile depuis 2010. Au niveau professionnel, Cédric Halin a intégré les équipes du SPF Mobilité et Transports et de la Communauté française (en tant qu’attaché) puis du Parlement fédéral et de la ministre Joëlle Milquet, alors en charge de l’Emploi (comme conseiller).
L’année 2010 marque un tournant dans sa carrière puisqu’il devient auditeur à la Cour des Comptes, affecté au contrôle et à l’audit des départements fédéraux (marchés publics, normes budgétaires et comptables, subventions…). Au rayon politique, celui qui se revendique comme membre du CDH participe à sa première élection sous la bannière de la liste RAB autour du bourgmestre Ghislain Senden. D’emblée, ce dernier lui confie d’ailleurs la présidence du Conseil communal ainsi que la loi l’y autorise. Fin 2015, à la faveur d’un remaniement qui était programmé, il intègre le collège communal.
Adepte des finances publiques
Intéressé de longue date par la chose publique et adepte des chiffres et notamment des finances publiques, Cédric Halin a entrepris dès le début de son mandat de conseiller communal de prendre contact avec les intercommunales dans lesquelles sa commune a des intérêts, aussi mineurs soient-ils. À l’époque, assure-t-il, il était loin de s’imaginer ce qu’il allait découvrir dans le chef de Publifin à l’encontre de laquelle il réfute toute forme de croisade, disant avoir agi en tant que simple élu local. "J’ai fait ce que chaque conseiller communal est en droit de faire en demandant des informations", précise ainsi le principal intéressé qui souligne en outre avoir été accueilli positivement partout mais pas chez Publifin. "J’ai en effet dû faire face à un manque de transparence et d’ouverture, ce qui a fait en sorte qu’à un moment donné, j’ai été contraint de poser un ultimatum", raconte Cédric Halin.
Réactions hostiles en terres liégeoises
Ainsi donc, c’est durant près de deux ans que ce dernier a épluché les décisions prises par les organes de l’intercommunale liégeoise, ayant trait notamment aux comités de secteur. "Ce n’était au départ qu’un point soulevé parmi d’autres car j’avais posé au total une vingtaine de questions précises". Assez rapidement toutefois, si l’on en croit ses dires, celui qui est devenu entre-temps échevin à Olne s’est rendu compte de la vacuité des comités en question, soit des sortes de coquilles vides, ainsi que de rémunérations perçues sans rien faire ou presque. "Il est apparu qu’il s’agissait surtout de bidules destinés à recaser des mandataires", estime celui qui dit ne pas se prendre pour autant pour une espèce de justicier. Et pour cause, justifie-t-il, puisqu’il s’est aussi occupé d’autres structures et a prévenu les uns et les autres de ses découvertes. "Je m’en suis ouvert plusieurs fois à des élus de tous les partis". Soutenu au niveau de sa commune qui l’avait mandaté lors de la fameuse AG et par le président du CDH himself, Cédric Halin s’est toutefois heurté à des réactions plus hostiles en terres liégeoises. De quoi lui faire penser qu’"à Liège, on oublie parfois l’intérêt général".