A la découverte des archives de la prison de Liège
Publié le 29-08-2018 à 11h12
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L’inventaire des archives de la prison de Liège, de Saint-Léonard à Lantin, vient d’être publié. A cet étage se trouvent les 450 mètres d’archives qui se rapportent aux prisons, soit 150 mètres pour la prison de Verviers, 282 mètres pour la prison de Liège et 50 mètres pour la prison de Huy", présente Delphine Picron, attachée scientifique aux Archives de l’Etat lors d’une visite du sous-sol de l’antenne liégeoise des Archives de l’Etat, sise sur les hauteurs de Cointe. Cette historienne de formation a travaillé durant quatre ans et demi à faire l’inventaire des archives des prisons de Liège, Huy et Verviers, mais aussi de Marche-en-Famenne, Neufchâteau et Arlon. Un travail financé par les Pôles d’attraction inter-universitaires (PAI). "Ces archives fournissent de précieuses informations sur l’histoire de la criminalité en Belgique. Les archives de la prison de Verviers offrent notamment des informations intéressantes sur l’histoire de l’institution et celle des détenus", explique l’archiviste.
Les archives de la prison de Liège
L’inventaire du fonds d’archives de la prison de Liège (Saint-Léonard puis Lantin), des années 1796 à 2012, s’est vu publier il y a deux mois tout juste. Il est ouvert à la recherche scientifique (professeur, étudiant…) mais aussi au citoyen qui rechercherait des informations sur un membre de sa famille. "La période d’après-guerre intéresse beaucoup les citoyens", révèle l’archiviste. Dans ce fonds, "on a des archives très complètes du service du greffe", à savoir les registres d’écrou indiquant les entrées et sorties des détenus, mais aussi les journaux nominatifs des détenus, les registres de population, les registres de comptabilité morale (à partir de 1939), les dossiers anthropologiques (recherches mentionnant un parallèle entre la morphologie et les méfaits du détenu) et les dossiers moraux. Le fonds d’archives de Saint-Léonard contient en outre quelques documents relatifs aux deux guerres mondiales (n° 5259-5264).
Plus concrètement, "les registres d’écrou permettent d’accéder aux dossiers d’écrou d’un ancien détenu", précise l’archiviste. Chaque dossier d’écrou indique la date d’entrée du détenu et la date de sortie, les raisons de son incarcération et, le cas échéant, le jugement, le nom du tribunal, les dates de procès, etc. "On recense plus de 600 registres d’écrou rien que pour Liège, ce qui représente 4 000 liasses et 1 000 chemises. Une liasse contient une dizaine de dossiers et chaque dossier d’écrou renvoie à un détenu. On parle donc de milliers de détenus."
L’ensemble des documents concernant la prison de Liège de plus de 100 ans sont depuis le 1er juin dernier librement consultables en salle de lecture, de même que les documents de plus de 30 ans non sensibles du point de vue de la vie privée. A noter que les archives des prisons de Huy et Verviers sont consultables depuis 2015.