CHB : trop présent dans le PUM liégeois ?

Depuis le 12 novembre dernier et jusqu’au 7 janvier prochain, le Plan urbain de mobilité de l’agglomération de Liège (PUM) est soumis à enquête publique. L’occasion pour les 622 000 habitants de l’agglomération liégeoise de donner leur avis sur ce document majeur. Le plan urbain de mobilité en effet, c’est un document qui se veut référence en matière de mobilité et d’aménagement du territoire pour les 24 communes de l’arrondissement. Objectif : "mener une stratégie de mobilité à l’échelle des 24 communes de l’arrondissement, en lien étroit avec les objectifs de développement territorial et à l’horizon 2030."

Difficile bien sûr de se plonger dans un document technique de plus de 130 pages, assorti de quelque 180 "figures" et annexé à un rapport d’incidences environnementales de… 220 pages. Au-delà de l’état des lieux chiffré, on retiendra parmi les ambitions affichées : construire, à l’horizon 2030, 45 000 logements (15 000 à Liège, 15 000 en proche périphérie et 15 000 hors périphérie), limiter le développement commercial en autorisant un maximum de 85 000 m² nouveaux, recycler les zones d’activités économiques désaffectées (30 ha/an), développer l’agriculture alternative et les circuits courts de production (mobiliser 100 ha/an) ou encore développer une stratégie de mobilité qui réponde aux enjeux d’une agglomération multipolaire.

La question est bien sûr : comment y parvenir ? Six grands projets sont développés dans le PUM, à commencer par le fait d’encourager les changements de comportement et la mobilité durable. Il s’agit aussi de mettre en place des infrastructures et des équipements favorables au vélo, d’optimiser et développer l’offre tramway-bus, de développer l’offre ferroviaire et créer des pôles d’échanges multimodaux, d’optimiser et renforcer le réseau routier sans oublier toutefois de placer le piéton au cœur du projet.

Avis divergents

De belles ambitions est-on tenté d’écrire même si un "détail" crispe aujourd’hui de nombreux observateurs : cette présence implicite de la liaison autoroutière Cerexhe-Heuseux-Beaufays, comme une évidence pour l’avenir de la mobilité liégeoise. Alors que le rapport d’incidence environnementale n’est pas tendre avec les conséquences d’une telle liaison en effet, cette autoroute de 12,5 kilomètres, assurant le contournement sud-est de Liège, est présentée dans le PUM comme un ouvrage permettant de "soulager" les quais de la Dérivation, les quartiers situés de part et d’autre de cette Dérivation ainsi que "les villages parallèles au tracé sur les coteaux de la vallée de la Vesdre".

Mensonge éhonté estiment les opposants à CHB ; bien au contraire, cette liaison augmenterait la pression automobile existante et créerait un besoin inéluctable… de densification du réseau.