Drogue à la prison d'Andenne : le dossier était à l’instruction depuis un certain temps et est loin d’être clôturé
Publié le 01-03-2019 à 15h06 - Mis à jour le 01-03-2019 à 15h12
:focal(440.5x227.5:450.5x217.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PU5UYQJFZZD7REPLAXX2CNNAWE.jpg)
A la demande d’un juge d’instruction du Parquet de Namur, une perquisition a eu lieu jeudi matin à l’intérieur de la prison d’Andenne, dans les armoires et les bureaux de certains agents pénitentiaires. Quatre personnes ont été entendues dans le cadre d’une affaire de trafic de drogues et de GSM que les agents faisaient pénétrer « en douce » au sein de l’établissement pénitentiaire.
Selon Charlotte Fosseur, magistrat de presse au Parquet de Namur, ce dossier était à l’instruction depuis un certain temps et est loin d’être clôturé. En fin de journée, trois agents étaient remis en liberté tandis qu’un quatrième était placé sous mandat d’arrêt par le magistrat instructeur. Il devra patienter jusqu’à mardi pour passer devant la Chambre du Conseil qui décidera d’une remise en liberté ou d’un maintien sous mandat d’arrêt pour une plus longue période. Les trois autres agents doivent obéir à une mesure provisoire d’interdiction d’accès aux bâtiments de la prison mais ils conserveraient actuellement leur salaire.
Du côté des syndicats, nous avons contacté par téléphone le Secrétaire Fédéral de la CGSP, section prison, Michel Jacobs. L’homme est très en colère contre le suspect et ses complices éventuels, même s’il tient à rappeler qu’ils bénéficient de la présomption d’innocence ! « C’est vraiment déplorable de ternir de telle façon l’image de marque des agents pénitentiaires. J’espère que le Comité de Direction prendra des mesures sévères à l’égard de ces personnes qui n’ont pas respecté leurs obligations d’agents pénitentiaires, mesures qui pourraient aller jusqu’au licenciement par mesure d’ordre… ».
Nous avons pu contacter un agent pénitentiaire qui souhaite préserver son anonymat. Lui aussi a eu des mots très durs à l’égard de certains collègues : « La majorité d’entre eux font leur travail honnêtement. Mais il existe de véritables brebis galeuses qui se laissent attirer par l’argent facile. Le hic, c’est qu’une fois qu’on a mis le doigt dans l’engrenage, on ne sait plus faire marche arrière car les prisonniers vous tiennent par les c… ! ».
Nous avons aussi pu joindre le Bourgmestre d’Andenne, Claude Eerdekens (PS) qui s’est dit « effaré par cette nouvelle ».
Signalons enfin que la direction de la prison s’est refusé à tout commentaire.