L’aide aux réfugiés, hier et aujourd’hui

En 1949, Dominique Pire découvrait la détresse des personnes déplacées de l’est de l’Europe, échouées dans des camps sur le sol de l’ancien Reich. Il décide alors d’agir et, entouré d’amis et de bénévoles, il lance une grande opération de parrainage : échanges de courriers, envois de colis. L’objectif est de rendre espoir à ces laissés pour compte, de créer des liens. L’association Aide aux personnes déplacées voit ainsi le jour.

Entre 1949 et 1962, 18 000 réfugiés seront ainsi parrainés. Mais encore fallait-il les sortir des camps. En 1950, un premier home pour réfugiés âgés est ouvert à Huy, suivi de trois autres, à Esneux, Aartselaar et Braine-le-Comte. Sept “Villages européens” destinés à l’accueil de familles sont également créés.

Au début des années 1980, l’association structure des groupes d’accueil, les informe et leur confie des familles de réfugiés. Elle sensibilise le public qu’elle mobilise pour trouver des logements, encadrer la scolarité des enfants. Elle assure aussi un suivi social, toujours grâce à l’implication de bénévoles et au soutien de donateurs.

Aujourd’hui, l’ASBL Aide aux personnes déplacées qui dispose de quatre antennes (à Liège, Namur, Braine-le-Comte et Mons) entend rester fidèle aux valeurs de son fondateur Dominique Pire (prix Nobel de la paix 1958) : “Elle vient en aide aux réfugiés, les accompagne pour les aider à défendre leurs droits et s’intégrer dans notre société”, souligne Françoise Grisay, chargée de communication de l’ASBL.

Formateurs en langue

Au niveau de l’antenne liégeoise, l’action de l’association se traduit par un service social, spécialisé en droit des étrangers. Il traite chaque année plus de 1 000 dossiers : procédures de demande d’asile, de regroupement familial, de visa humanitaire… “Le service social les accompagne également dans leurs démarches de la vie quotidienne comme l’emploi, les démarches auprès du CPAS”, précise-t-elle. Des cours de français langue étrangère (FLE) et de citoyenneté sont aussi organisés. Près de 100 étudiants sont ainsi formés chaque année. Et enfin, “trois appartements à Liège sont mis à la disposition de réfugiés gravement malades”.

Parallèlement à sa mission de base, l’association met en place des projets ponctuels tels que la réalisation d’un film d’animation par les étudiants. L’ASBL compte sur son antenne liégeoise quatre assistantes sociales et quatre formateurs en langue et accueillait 60 étudiants en 2018, de 20 à 50 ans.

“Dominique Pire était un visionnaire qui, à l’aube de la construction européenne, plaidait pour une Europe qui ne serait pas d’abord économique ou politique mais humaine et fraternelle, soutient Françoise Grisay. Septante ans après, dans un contexte de repli et de montée du populisme, nous sommes très loin du compte et l’action de l’Aide aux personnes déplacée est plus que jamais nécessaire .”

L’ASBL est à la recherche continuelle de dons : sur le compte BE41 0000 0756 7010.