Benoît Drèze quitte le conseil de Liège !
Place à la jeunesse… et retour sur le parcours du plus "social" des politiques liégeois.
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Publié le 22-12-2020 à 11h32 - Mis à jour le 22-12-2020 à 11h33
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Il n’a jamais été le plus "en vue" des politiques liégeois. Ce n’était d’ailleurs pas son intention… mais Benoît Drèze, ex-échevin CDH et actuel conseiller, fait assurément partie de ceux qui ont compté au sein de l’hémicycle liégeois. Ce mardi 22 décembre 2020, l’homme qui est entré en politique au début des années 90 assistera à son tout dernier conseil communal, à l’âge de 63 ans. Il nous l’avait confié voici deux ans en effet, il comptait passer le relais lorsqu’il serait âgé de 65 ans. Départ avancé… pourquoi ? "Car les jeunes sont prêts", nous assure-t-il. En l’occurrence, c’est Julien Étienne, 26 ans, qui le remplacera dès janvier 2021. "C’est quelqu’un qui a énormément de potentiel, qui connaît bien la ville et qui, humainement, est vraiment une belle personne." Pour ce faire, Michel de Lamotte et Alda Greoli ont accepté de céder leur siège dans l’ordre de suppléance.
Ce mardi, une page se tournera donc pour Benoît Drèze qui a décidé de se consacrer pleinement à ses activités, lui qui gère plusieurs entreprises d’économie sociale. "D’ailleurs, si j’ai commencé la politique, c’est parce que je voulais marcher sur deux jambes, nous confie-t-il, une sur le terrain, l’économie sociale, où on répare en quelque sorte et l’autre en politique, où on peut agir sur les causes." Rien ne l’y préparait donc lorsqu’il a pris sa carte du PSC auprès d’André Namotte à Herstal en 1990, non sans avoir longtemps hésité avec Ecolo. "J’ai voté pour les verts de mes 18 à mes 28 ans."
La politique au service du social, voilà donc son créneau… et le moins que l’on puisse écrire, c’est que ce ne fut pas un essai manqué, lui qui occupa tour à tour les sièges de conseiller communal, provincial, député fédéral, député wallon et échevin à Liège. Un parcours fait d’abnégation, de travail… et de convictions.
"Je n’ai en effet jamais été un démago ni une grande gueule mais je me suis battu pour mon projet politique." Raison sans doute pour laquelle il a conservé un soutien sans faille de ses électeurs, jusqu’en 2018 lorsqu’il fut le seul "ancien" CDH à être réélu, bien qu’étant 10e sur la liste.
Forte tête
Ne nous trompons pas sur l’homme toutefois, même si certains l’ont jugé "inutilement tendu", Benoît Drèze est, aussi, une forte tête ; pas du genre à faire l’autruche, comme lorsqu’il réussit à "imposer" le dossier des titres services au cabinet de la ministre Miet Smet où il travaillait durant les années 90 ; lorsqu’il fut négociateur en 2007 pour la formation du gouvernement fédéral aussi, auprès d’une certaine Joël Milquet ou encore lorsqu’il fut l’un des seuls à "assumer" cette prise débranchée par Benoît Lutgen en 2017… en rajoutant même une couche sur le PS liégeois.
Mais à l’heure de dire au revoir au conseil, il se souvient aussi de ces belles années passées auprès de Willy Demeyer, lorsqu’il fut échevin, de 2006 à 2012. "Car c’est un homme qui sait ce qu’est l’esprit d’équipe. Et c’est un affectif." Une sensibilité de gauche partagée…
Aujourd’hui, il rejoint donc le terrain, "son" terrain et les 350 salariés de Step Group… Assurément, sa franchise et son esprit incisif manqueront au conseil de Liège.
"Mon rêve : réunir les partis non matérialistes"
S’il juge que la majorité PS-MR fait aujourd’hui une grave erreur “en faisant l’autruche sur le déficit budgétaire”, Benoît Drèze avoue avoir toujours eu cette sensibilité Ecolo… et un “rêve” : “réconcilier écologie et humanisme.” Si possible au sein d’une majorité rassemblant “tous les partis non matérialistes, qui placent l’humain plutôt que le pognon au centre de leurs préoccupations, comme Ecolo, Défi et le CDH”.