Pas de mise en service du tram avant… 2023 !
Liège Le chantier du tram de Liège allait bon train, mais la crise sanitaire est passée par là.
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Publié le 24-12-2020 à 10h10
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C’était en quelque sorte inévitable, avec la crise… le chantier du tram, gigantesque à bien des égards, souffre aujourd’hui de nombreux retards, en différents "endroits" de son développement. Pour rappel, c’est en octobre 2022 que la mise en service du tram est théoriquement prévue. D’ici moins de deux ans donc, le tram de Liège, dont le chantier a débuté en janvier 2019, doit théoriquement relier Sclessin à Coronmeuse en passant par le Val Benoît, la place Général Leman, les Guillemins, les boulevards, la place Saint-Lambert, le quai de la Batte (et Féronstrée) et enfin le pont Atlas, vers le dépôt à Bressoux. Mais le Covid est passé par là, donc…
"Aujourd’hui, oui, je suis incapable de dire à quelle date sera reportée la mise en service du tram", nous a confié Michel Rucquois, CEO de Tram’Ardent, "les raisons sont simples : premièrement, nous ne sommes pas capables de mesurer l’impact de la première vague et nous ne savons pas non plus où va nous mener la deuxième".
Sur le terrain, le travail est en effet complexe… certains travailleurs ont été ou sont toujours écartés à la suite d’un test positif au Covid-19… les retards s’accumulent. Mais l’objectif de Tram’Ardent est toutefois clair : "réduire ces retards au maximum", poursuit le CEO, "car celui-ci ne doit pas être à la mesure de la crise". Michel Rucquois évoque des adaptations du phasage, des doublements d’équipes lorsque c’est possible, pour rattraper le temps perdu. Et dès lors une mise en service en 2023, "pas plus tard" ; ne serait-ce que pour éviter les pénalités financières inhérentes à un contrat en PPP (partenariat public-privé).
Clairement, l’année 2021 sera marquée par une plus grande visibilité de l’avancement du chantier. "Jusqu’à présent en effet, nous avons beaucoup travaillé au niveau du sous-sol, mais dès janvier, les rails vont être placés à plusieurs endroits." Rue Léopold notamment où tout sera placé pour la fin août. En rive droite également entre le pont Atlas et le futur centre de maintenance. "Les quais vont aussi être réalisés assez rapidement, ce qui permettra de réaliser les essais." Enfin, le chantier du parking relais du Standard va lui aussi débuter au premier semestre 2021.
"On ne peut pas attendre fin 2023"
Des travaux "à peine entamés" entre Blonden et Val Benoît, alors qu’ils devraient s’achever fin 2020, des échéances "difficilement tenables" sur les quais alors que la mobilité y est très compliquée et des travaux d’infrastructures qui doivent être terminés dans un an… "mais qui n’ont pas même débuté partout". Voilà quelques inquiétudes soulignées par le conseiller communal Vega François Schreuer, qui réclame en cette fin d’année 2020 des alternatives provisoires à l’égard du tram… pour plusieurs raisons.
"En effet, je peux tout à fait comprendre que la crise ait un impact sur l’agenda, mais il faut absolument communiquer", explique l’élu Vega.
Communiquer donc, notamment "aux commerçants à qui on a donné un agenda". Et qui sont durement impactés par la crise et le chantier, doit-on le rappler. Communiquer également en matière de mobilité, tout simplement, ne serait-ce que pour "renforcer des lignes de bus là où c’est nécessaire". On le sait en effet, le chantier du tram aura un impact (très) significatif sur la voirie durant toute l’année 2021 ainsi qu’en 2022, "dans ce contexte, on ne peut pas attendre fin 2023 pour se poser des questions", insiste encore François Schreuer qui réclame un nouveau calendrier, pour une meilleure coordination des chantiers dans le centre-ville, mais aussi "des mesures fortes pour aider les commerçants", ou encore "des adaptations indispensables au niveau des aménagements cyclables le long du tracé", ce qui manquerait cruellement à ce stade, estime-t-il.
Marc Bechet