De communicant à patron de l’aéroport !
L’invité du lundi Rencontre avec l’ancien journaliste Frédéric Jacquet, désormais à la tête de Liege Airport.
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Publié le 30-05-2021 à 21h11 - Mis à jour le 31-05-2021 à 13h54
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L’aéroport de Liège a connu ces derniers temps une période difficile. Laquelle a trait non pas à son activité, en croissance avec un bénéfice et des dividendes en hausse, mais bien à sa gouvernance. En effet, en février et dans le cadre de la mission Forensic, le conseil d’administration de Liege Airport décidait du licenciement pour faute grave du CEO Luc Partoune.
En lieu et place de ce dernier, Frédéric Jacquet a été désigné CEO ad interim. Alors qu’il aura bientôt 49 ans, ce Claviérois d’origine habite désormais à Modave. Fils d’un père indépendant et d’une mère enseignante, il y a fait ses études avec un internat réalisé à l’institut Saint-Roch de Ferrières, soit "une école de la vie et de l’amitié".
Chef d’édition à "La DH"
Alors qu’il se dirigeait plutôt vers les romanes, il effectue ses études supérieures à l’Ihecs. "Plus jeune, je voulais être pilote d’avion", confie le patron actuel de Liege Airport. Lequel reconnaît un intérêt marqué pour le journalisme, sportif notamment, lui qui embrasse une carrière dans ce domaine à l’issue de ses études "sans problème".
Après des stages à La DH et au sein de la rédaction de l’agence Belga, il y est engagé en tant qu’indépendant, couvrant notamment l’actualité judiciaire. Il intègre ensuite la rédaction sportive de la RTBF et c’est alors, à la fin des années 90, qu’il reçoit une proposition. À savoir celle de devenir chef d’édition de La DH à Namur, ce qu’il accepte. Il y traite l’actualité du gouvernement wallon jusqu’en 1999.
Suite aux élections régionales, Frédéric Jacquet est contacté par deux futurs ministres libéraux, Serge Kubla et Pierre Hazette, dont il devient le chargé de communication. "Je me sentais proche de la personne et de ses valeurs mais aussi de ses compétences relatives à l’éducation et à la culture", explique-t-il, disant être intéressé par le rapport de force politique et ayant vécu le passage du PRL au MR.
Estimant avoir "une fibre libérale depuis toujours", il travaille aussi pour Sabine Laruelle, gravissant les échelons d’attaché de presse à chef de cabinet. La crise politique de 2008 le fait réfléchir et il décide alors de créer sa propre société de communication.
Si elle existe toujours, Frédéric Jacquet travaillera encore pour Willy Borsus et Jean-Luc Crucke. Et ce en tant que chef de cabinet alors qu’il remet un temps sa société sur le métier. Il intègre le cabinet Crucke lorsqu’une nouvelle majorité est installée. Se définissant plutôt comme "un stratège", il découvre alors les aéroports.
"J’ai été assez vite grisé par ce que j’ai découvert à Liège, à Charleroi et à la Sowaer", explique celui qui en fut le commissaire du gouvernement. Soit "une envie de faire bouger les choses économiquement parlant". Concernant Liege Airport, il évoque "un potentiel de développement exponentiel".
Depuis un an, un nouveau CA y est en place et il en fait partie depuis 2017. Désigné CEO adjoint en 2020, il quitte ses autres fonctions. En février dernier, il a voulu "prendre ses responsabilités". "La volonté est de quitter la rubrique des faits divers", souligne-t-il, restant prudent à cet égard.
Outre la gouvernance, il évoque plusieurs enjeux de taille, dont le nouveau permis sollicité par l’aéroport et les 2 150 réclamations émises jugées "significatives". L’intégration de la dimension environnementale est aussi une priorité au travers des différents projets en cours, qu’il s’agisse de l’implantation d’Alibaba ou du retrait annoncé pour 2022 de Fedex, insistant sur une ambition de 16 000 emplois à l’horizon 2040.
Bruno Boutsen