Importante détonation ce vendredi aux Awirs : la chaudière TR3 et une première cheminée de la Centrale électrique dynamitées
L’opération menée par Wanty a eu lieu à 10 heures précises ce vendredi à l’aide de 84 kg d’explosifs.
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Publié le 24-02-2023 à 13h44 - Mis à jour le 24-02-2023 à 14h21
Une importante détonation a retenti ce vendredi matin du côté des Awirs sur la commune de Flémalle. Pas de panique puisqu’il s’agissait de l’opération annoncée de l’affalement par dynamitage de la chaudière et de la première cheminée de la Centrale électrique des Awirs, menée par le groupe Wanty.
À 9 h 56 une sirène a été enclenchée en vue d’avertir tant les équipes sur le terrain que les riverains de l’opération. C’est à 10 heures précises, après un décompte d’une minute au préalable, que la première cheminée a été dynamitée avant de s’affaler perpendiculairement à la Meuse, suivi une minute plus tard de l’explosion de la chaudière, le tout dirigé par le poste de commandement.
Pour le bon déroulement de cette opération d’envergure, un périmètre de sécurité de 200 mètres avait été installé autour du site et la circulation fluviale sur la Meuse stoppée. Un contrôle a ensuite eu lieu afin de s’assurer du juste résultat des tirs, avant la levée du périmètre près de 30 minutes plus tard.
84 kg d’explosifs
D’une hauteur de 150 mètres à l’origine, la cheminée de 1500 tonnes avait été rabaissée à 75 mètres pour permettre son affalement dans le périmètre disponible, à l’aide de 20 kg d’explosifs. Quant à la chaudière de 2800 tonnes et d’une hauteur de 56 mètres, ce sont 64 kg d’explosifs qui ont permis son affalement. Une étude technique préalable fut nécessaire à la préparation de cette opération, suivi de travaux de forage des trous dans le béton pour accueillir les dynamites. “Les explosifs sont arrivés hier soir et ont été placés durant la nuit de jeudi à vendredi”, a expliqué Nicolas Bughin, responsable communication chez Wanty. “Des merlons amortisseurs ont été posés sous l’aire de réception”. Pourquoi un dynamitage ? “Car la puissance de nos engins mécaniques n’est pas assez élevée pour ciseler les éléments de taille trop importante”.
Durant l’opération de dynamitage, des pulvérisateurs d’eau étaient également activés afin de réduire les poussières échappées par l’affalement des lourds éléments, “même si elles sont inoffensives”. Les riverains habitant à proximité du site avaient reçu un flyer explicatif distribué par Engie-Electrabel annonçant celle-ci.
”C’est la plus importante centrale que nous ayons eue jusqu'ici à déconstruire”, a souligné le responsable, à savoir que 14 centrales ont déjà été déconstruites par le groupe Wanty. “On compte 134 000 heures de travail, prestées depuis le début de ce chantier”. Par ailleurs, “il y a eu zéro plainte officielle de la part de riverains et seulement un accident de travail, un pouce cassé suite à une chute de plain-pied”.
Économie circulaire
Bientôt, la centrale des Awirs et ses cheminées ne fera plus partie du paysage de la vallée de la Meuse. Mise en service en 1951, cette centrale d’Engie Electrabel d’une capacité de 500 MW est pour rappel mise à l’arrêt en août 2020. Il faudra attendre mai 2021 pour que débute le chantier de déconstruction par Wanty. En septembre 2022 a eu lieu l’affalement de la première des quatre chaudières, suivi en octobre de dynamitage des silos.
”98 % des matériaux composants la centrale sont revalorisés, via déconstruction sélective”, explique Benoît Liegeois, directeur de la Centrale des Awirs. “2 % de déchets ultimes (amiante) seront évacués en filière de traitement spécialisé”. En tout, le chantier de déconstruction représente 30 000 m3 de matériaux inertes, dont l’ensemble est revalorisé. “Cela représente 60 000 tonnes de matériaux réemployés pour la construction de la nouvelle centrale au gaz d’Engie”, sur ce même site, “et 2000 trajets en camion évités”.
En avril prochain, Wanty procédera à l’affalement de la chaudière (tranche 4), suivi à l’été de la chaudière (tranche 5), avant de procéder d’ici la fin d’année à l’affalement des deux dernières cheminées.
Selon le planning, la fin du chantier est prévue pour le 29 décembre 2023.