Neuf ambitions liégeoises pour “mieux” urbaniser la ville
Le schéma de développement communal se dévoile. Objectif : donner une nouvelle orientation à l’aménagement de notre territoire.
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- Publié le 01-06-2023 à 19h16
Construire la ville de demain… plus verte, plus résiliente et en mesure de répondre aux enjeux prioritaires que sont le besoin de logements, la crise énergétique ou l’urgence climatique. Telle est l’ambition affichée par le Schéma de développement communal (SDC), nouvel outil de gestion urbanistique à Liège présenté ce jeudi midi à l’hôtel de ville.
Le bourgmestre Willy Demeyer, l’échevin des Travaux Roland Léonard et les services d’Urbanisme de la Ville de Liège, ne le cachaient pas : le moment est solennel ; car ce schéma n’est autre que la future “bible” urbanistique liégeoise doit-on comprendre. Un document dont l’élaboration a débuté voici plus de deux ans et qui s’inspire de trois “visions inspirantes”. Celles des paysagistes de l’équipe de Michel Desvigne, de l’équipe liégeoise d’architectes et urbanistes Baumans-Deffet ainsi que de l’équipe de l’AUC-Bas Smets, également composée d’architectes, urbanistes et paysagistes. Neuf ambitions orientant l’aménagement du territoire de Liège ont ainsi été dévoilées. Un aménagement pensé “pour les deux à trois prochaines générations de Liégeois”, précisait encore Willy Demeyer, insistant sur le caractère inédit d’un tel document à l’échelle d’une ville comme Liège. Rien de moins.


Ville fertile
Synthétisant les trois visions des experts mais poursuivant également le travail déjà engagé par le Collège qui prône la construction de la ville sur la ville et le “stop béton”, Liège dit aujourd’hui vouloir aménager “la ville fertile”. Car il s’agit avant tout de protéger les ressources en réparant les sols qui furent maltraités. Dans ce premier trio d’ambitions, on retiendra :
1. La préservation des terres non boisées, naturelles et agricoles. Liège dispose de 2.000 hectares de nature. La volonté est de freiner l’urbanisation déraisonnable qui “consomme” chaque année 6 hectares de zones vertes.
2. La création d’une chaîne de parcs à l’échelle de la ville. Relier les parcs isolés, les friches vertes et les espaces non-bâtis devrait participer à la qualité de la vie en ville.
3. La transformation de l’existant : un urbanisme de la ressource. Comprenons que la priorité sera ici donnée à la rénovation et à l’amplification de l’offre dans le bâti existant. La ville devrait donc gagner en… verticalité.
Ville des courtes distances
La volonté reste bien de créer 15.000 nouveaux logements à l’horizon 2035 “et de conforter notre rôle de moteur économique de la Wallonie”, insistaient les autorités liégeoises ce jeudi (lire ci-après). L’offre nouvelle ne doit cependant pas être développée partout mais dans des zones capables de les accueillir et déjà connectées. Il s’agit dès lors de favoriser :
4. L’intensification urbaine autour des pôles de mobilité. En connexion avec le tram (notamment), 10 lieux sont identifiés…
5. L’aménagement de liaisons haut-bas, entre vallées et plateaux. 13 “transverses” à haute valeur paysagères sont aussi identifiées.
6. La mise en place d’un maillage d’espaces publics de proximité. Tous les quartiers ne disposent pas d’une place identitaire ou d’un espace vert de qualité, il s’agit d’y remédier.
Ville fleuve
Liège s’est enfin construite autour de la Meuse et de ses affluents.. mais aujourd’hui les berges sont encombrées d’axes routiers ce qui “appauvrit la diversité des ambiances fluviales”. Reconnecter les Liégeois à “leur fleuve” est donc une autre priorité. Pour ce faire Liège souhaite :
7. Le développement de l’offre dans les vallées. On évoque la création de 10.000 logements en relation avec le fleuve.
8. La réappropriation des berges du fleuve et des rivières.
9. La “désimperméabilisation” et la “renaturation” de notre sol. Car “s’adapter aux périodes de canicule et de fortes pluies nécessite de retrouver partout où c’est possible de la pleine terre et des sols intégrés dans le cycle de l’eau”.
Ce jeudi, en soirée, les élus communaux étaient invités à découvrir le travail déjà accompli lors de la Commission Urbanisme et, de la mi-septembre à la fin du mois d’octobre, c’est le grand public qui pourra prendre connaissance des ambitions de ce schéma directeur, dans le cadre d’une grande exposition.


