La Caravane du rire à Amay: Natacha Amal dans un spectacle pathétique qui n’a fait rire qu’elle
La Caravane du rire s’est arrêtée à Jehay, samedi, avec à son bord Natacha Amal dans un spectacle pathétique qui n’a fait rire qu’elle.
- Publié le 04-09-2023 à 14h34
- Mis à jour le 04-09-2023 à 14h39
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Tout le monde ne peut avoir le sens inné pour l’humour ni pour l’autodérision. Poussé à l’extrême, le jeu en devient pathétique, voire pitoyable. Au château de Jehay, samedi, à bord de la Caravane du rire, Natacha Amal a coché toutes les cases de la femme qui dérange par un jeu voulu drôle, mais qui toutefois n’a fait rire qu’elle seule.
Ce soir, on se fait l’Amal, titre (prémonitoire ?) du spectacle, pose la question du politiquement correct avec un niveau de langage on ne peut plus familier qui cède facilement à la vulgarité au risque même de choquer. Car rien n’est élégant, ici, ni même comique. C’est là, semble-t-il, le choix assumé de Natacha Amal qui puise dans l’humour facile ses couches les plus épaisses et irrévérencieuses. Sa propre personne en fait d’ailleurs les frais avec à l’entame de son stand-up un "Natacha Amal ? Elle existe toujours ?"
Bourgeoise de son état pour le bien-fondé d’un one-woman-show voulu dénonciateur d’une classe qu’elle juge elle-même "prout prout", la comédienne use et abuse de jeux de mots potaches censés pourtant faire mouche. Mais le public n’accroche pas. Au mieux le voit-on rire du ridicule de la situation. "Le bourgeois n’a rien à perdre, sauf sa dignité", prétend la comédienne. Ici, c’est plutôt loupé. Parce que tout fait mal dans ce spectacle. Y compris l’image que l’actrice donne d’elle-même. Coupe de champagne à la main, campant un personnage sur le déclin de sa gloire, celle qu’on a vue dans la série Femmes de loi (de 2000 à 2009), dit haut et fort tout ce qu’elle pense de cette classe: leurs vices, leurs travers, leurs fantasmes aussi.
Sans oublier tous ceux qu’elle égratigne au passage dont les hommes, les Arabes, Dieu, la religion et même Fanny Ardant qu’elle rebaptise "Fanée" Ardant ! C’est dire toute l’audace et le manque de tact d’un propos reçu sans filtre et abruptement. Oreilles sensibles s’abstenir ? À chacun de se faire sa propre opinion et de passer son chemin le cas échéant. "Quand il n'y a pas de Genèse, il n'y a pas de plaisir", dit-elle en voulant évoquer le premier livre de la Bible. Ici, il était plutôt question de gêne... tant la caricature, pâle copie de l’original, frisait le ridicule.