Viser le bénéfice structurel
En travaillant d’abord le secteur des MR-MRS. Assemblée générale (AG) hautement symbolique que celle de l’intercommunale Vivalia, mardi, au centre universitaire psychiatrique "La Clairière", à Bertrix. Et pour cause puisque c’est la première AG portant sur un exercice complet. Qui plus est, Vivalia peut se targuer d’un résultat positif - un boni de cinq millions d’euros - que nul n’osait espérer voici encore quelques mois à peine. Pour mémoire, l’intercommunale est née de la fusion, le 1er janvier 2009, des trois intercommunales hospitalières de la province de Luxembourg, qui ne compte aucun hôpital privé.
Publié le 30-06-2010 à 04h17
En travaillant d’abord le secteur des MR-MRS. Assemblée générale (AG) hautement symbolique que celle de l’intercommunale Vivalia, mardi, au centre universitaire psychiatrique "La Clairière", à Bertrix. Et pour cause puisque c’est la première AG portant sur un exercice complet. Qui plus est, Vivalia peut se targuer d’un résultat positif - un boni de cinq millions d’euros - que nul n’osait espérer voici encore quelques mois à peine. Pour mémoire, l’intercommunale est née de la fusion, le 1er janvier 2009, des trois intercommunales hospitalières de la province de Luxembourg, qui ne compte aucun hôpital privé.
Cette fusion s’est réalisée, après des années de débats et de rivalités, sur base des accords de Savy, par lesquels le politique a défini la structure hospitalière provinciale actuelle et future. Même si des tiraillements révélateurs apparaissent encore lorsque des projets sortent, qui prévoient une modification du nombre de sites. Vivalia est le premier employeur de la province, avec 3319 salariés, dont 56 % à temps partiel (ceux-ci étant pour l’essentiel dans le secteur infirmier, suite aux horaires très difficiles), et 391 médecins, dont 113 internistes. Le tout pour 1406 lits agréés, 43218 admissions (chiffre 2009) et 1100 consultations par jour.
Le résultat net positif consolidé de 4964918,06 euros, pour être exact, est certes le fruit d’une bonne gestion et d’une chasse aux diminutions de coûts (facilitée, aussi, par le poids nettement plus lourd de l’institution face aux fournisseurs). "Il est aussi celui d’une bonne activité médicale, qui marque la confiance de la population dans l’offre de soins de santé", a souligné l’un des vice-présidents, le Dr Deworme.
Il faut souligner que l’aide médicale urgente (AMU), qui a coûté 3 millions d’euros en 2009, est externalisée et soutenue par une cotisation des actionnaires. Reste donc que, même en tenant compte de l’AMU, le résultat (qui n’est que très marginalement atteint par des opérations extraordinaires mais provient de l’exploitation) est positif. Il le reste encore si l’on tient compte de la perte (707341,74 euros) des maisons de repos et maisons de repos et de soins (MR-MRS). Si, d’ailleurs, l’on ne considère que le secteur hospitalier, celui-ci affiche un bénéfice de 5672259,80 euros.
Lorsqu’on s’attache à détailler ce résultat par institution, on constate que les Cliniques du Sud-Luxembourg (Arlon-Virton), en boni depuis déjà plusieurs années, y contribuent à hauteur de 62,53 %; le Centre hospitalier de l’Ardenne (Libramont-Ste-Ode), de 26,57 %; "La Clairière", de 10,52 %; l’hôpital de Bastogne, de 0,74 %; et l’IFAC (Marche), lui, est en déficit et ampute ainsi le résultat global à concurrence de 0,36 %. Ce qui fait déclarer aux responsables de Vivalia que plus de synergies entre le CHA et l’IFAC sont nécessaires pour permettre un résultat positif structurel.
Ces mêmes responsables ont bien sûr tenu à remarquer combien ils sont aussi tributaires des contraintes exogènes. Ainsi le chiffre d’affaires de 257 millions d’euros dépend-il à 40 % des financements de l’Etat fédéral, avec notamment un montant d’honoraires issu des négociations entre l’INAMI et les mutuelles. Quant aux mesures projetées par le fédéral pour la réduction des coûts de laboratoire et d’imagerie médicale, elles pourraient à elles seules coûter un million d’euros. Dans ce contexte, un effort tout particulier sera fait pour donner aux MR-MRS la taille critique nécessaire de quelque 120 lits, par des synergies entre institutions et avec le secteur hospitalier. On relèvera que, pour ce qui concerne la MRS St-Antoine, de Virton, le commissaire aux comptes explique être dans l’incapacité de se prononcer sur le bien fondé du bilan, vu l’absence de justificatifs précis.