28.000 Namurois dans la précarité

Le budget 2015 et ses coulisses ont été dévoilés mardi matin.

L.S.

Publié le 09-12-2014 à 18h59 - Mis à jour le 10-12-2014 à 08h28

Ce mardi, le président du CPAS de Namur Philippe Defeyt (Ecolo) levait le voile sur trois sujets. A savoir la note de politique générale qui accompagnera la présentation du budget 2015 (de 100 millions d’euros) ce jeudi soir, une cartographie du volontariat (les bénévoles actifs sur le terrain social) dans la commune, ainsi que "la toute première estimation du nombre de personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale". Et là, il y en aurait 28 000, alors que la commune compte 112 000 habitants.

Ce chiffre , Philippe Defeyt veut souligner qu’il s’agit bien d’une projection prudente. Si les personnes en risque de pauvreté sont proportionnellement plus nombreuses que la moyenne wallonne (une grande ville est toujours un creuset de problèmes sociaux), l’exclusion joue moins car l’intensité du travail y est supérieure à la moyenne. Le tout dans un contexte général que le président de l’action sociale juge "particulièrement inquiétant", surtout pour 2017 et 2018 : "Il faudra, par la porte ou par la fenêtre, trouver des solutions pour maintenir notre core business."

Du côté des tendances, il note : "Les demandes sont en croissance. En gros, tous les postes sont à la hausse, hormis le nombre de lits dans les maisons de repos. Par exemple, les demandes d’accompagnement pour un maintien à domicile des personnes âgées sont en forte augmentation depuis deux ans, en correspondance avec nos choix stratégiques. Les gens tentent de plus en plus de rester chez eux jusqu’au dernier moment. Nous découvrons tous les jours des situations dures, jusqu’ici inconnues de nos services. Récemment, nous avons trouvé une dame de 95 ans, avec de grands problèmes de mobilité, qui vit avec sa fille de 73 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer."

En 2014 , le CPAS namurois a pris 37 000 décisions d’aides sociales (dans beaucoup de cas, plusieurs aides pour une même personne). Signe des temps, 1 200 personnes ont bénéficié du fonds mazout, et 870 autres d’une "démarche énergie" individuelle.