Meurtre de José Dejimbe : la saga continue
La Cour d’appel de Mons a réduit à néant toutes les décisions prises dans ce dossier
Publié le 21-12-2014 à 16h40 - Mis à jour le 22-12-2014 à 06h49
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Cette décision est hallucinante, je n’ai jamais vu cela de toute ma carrière", expliquait Me Remy, avocat d’un des bourreaux présumés de José Dejimbe.
Cet ancien facteur d’Onhaye avait trouvé la mort en mars 2003. Trois individus (l’un n’est plus en vie) s’étaient rendus à son domicile la nuit du 8 au 9 mars pour commettre un vol. Le retraité avait reçu plusieurs coups au visage dont un coup de vase et plusieurs coups de batte de base-ball avant d’être traîné dans toute la maison.
Laissé pour mort dans la cuisine, c’est sa cousine qui l’avait découvert le lendemain. Emmené d’urgence à l’hôpital, il n’avait pas survécu à ses blessures.
Ce dossier a été géré de manière catastrophique, le premier jugement survenant en février 2013, soit presque 10 ans après les faits. Le tribunal correctionnel de Dinant se déclarait alors incompétent. Il estimait que la prévention reprochée aux prévenus, à savoir une tentative de vol avec violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, n’était pas la bonne. Il y aurait eu meurtre pour faciliter le vol, compétence qui relève des assises.
Le parquet de Dinant a cependant fait appel de cette décision et, en décembre 2013, les deux prévenus étaient condamnés à 12 ans de prison avec arrestation immédiate par la Cour d’appel de Liège. Suite à cette décision, l’avocat d’un des intéressés, Me Remy, a introduit un recours en cassation sur base d’une erreur de procédure. Selon lui, les droits de la défense ont été bafoués. Et le conseil dinantais a eu gain de cause puisque la Cour de cassation a annulé la décision de Liège ; c’était en mars 2014.
Cette surréaliste histoire judiciaire ne s’est toutefois pas arrêtée là. La Cour de cassation s’est prononcée sur la forme, mais pas sur le fond du dossier. Les deux auteurs ont dû comparaître ce vendredi, devant la Cour d’appel de Mons, cette fois, qui devait trancher : doivent-ils être renvoyés devant les assises ou en correctionnelle ? "Elle s’est déclarée incompétente et estime donc que ce dossier doit aller en assises. Le dossier retourne donc dans les mains du parquet de Namur mais nous allons nous pourvoir à nouveau en cassation. Nous sommes virtuellement en 2015, c’est hallucinant !. Et je rappelle que les deux inculpés nient les faits".