Assises de Namur: un homme jugé pour faits de mœurs gravissimes sur ses six enfants
Les faits sont gravissimes. Ils ont justifié que les juridictions d’instruction ne les aient pas correctionnalisés comme c’est très souvent le cas. L’accusé, la cinquantaine naissante, sera donc jugé par un jury populaire plutôt que par une chambre du tribunal correctionnel.
Publié le 22-02-2015 à 18h33 - Mis à jour le 23-02-2015 à 10h56
Les faits sont gravissimes.
La cour d'assises de Namur s'est prononcée lundi matin en faveur d'un huis clos partiel dans le procès d'Etienne K., 52 ans, accusé de multiples faits de moeurs sur sept victimes, commis entre 2005 et 2009 dans la Basse-Sambre et ailleurs sur l'arrondissement judiciaire de Namur, les protagonistes ayant déménagé plusieurs fois. La cour s'était retirée lundi à 9h40 pour délibérer sur la demande des parties civiles et de l'avocat général d'un huis clos.
L’accusé comparaît notamment pour des faits de viol, attentats à la pudeur, traitements inhumains et dégradants, et séquestration. Certains des enfants avaient moins de dix ans au moment des faits. Sept victimes ont été recensées. Six d’entre elles étaient les garçons et les filles de l’accusé. Quatre sont aujourd’hui majeures.
L’accusé nie les faits en bloc. Il a été détenu préventivement entre février 2009 et juillet 2010. Il pourrait toutefois comparaître détenu si le ministère public le décide.
Huis clos en débat
Me Maudoux, avocat des parties civiles, avait d'emblée sollicité un huis clos total ou le plus l'arge possible pour ne pas porter un préjudice plus grave aux victimes. Une demande à laquelle s'étaient jointes Mes Donadello et Bourgeois, qui défendent également les intérêts des parties civiles.
L'avocat général avait également appuyé cette demande. Il souhaitait toutefois un huis clos partiel pour la projection des auditions vidéofilmées des victimes et leur témoignage devant la cour d'assises.
La défense s'opposait quant à elle complètement au huis clos. Mes Bernès et Gruslin, avocats d'Etienne K., ont rappelé qu'ils n'étaient pas demandeurs que le procès de leur client se déroule devant la cour d'assises. Pour Me Bernès, une cour d'assises est par définition publique et le fait d'en faire "une chose secrète et cachée va au contraire attiser la curiosité des médias". Ils estimaient qu'un huis clos déséquilibrerait ce dossier. "La défense de notre client passe pas la publicité des débats", avaient-ils déclaré.
La cour a décidé qu'un huis clos aurait lieu mardi matin, mardi après-midi et mercredi matin lors des auditions des victimes. Durant son procès, l'accusé ne comparait pas libre comme cela avait été le cas lors de la constitution du jury. Sous l'effet de l'exécution d'une prise de corps, il est détenu depuis vendredi.
L'avocat général a commencé lundi matin, vers 10H30, la lecture publique de l'acte d'accusation.