Stéphane recrée Namur en LEGO : 742 briques et 100 heures de travail (vidéo)
Pas forcément collectionneur mais amateur de défis, surtout quand ils inspirent ses enfants, Stéphane matérialise Namur en LEGO.
Publié le 20-02-2023 à 09h05 - Mis à jour le 20-02-2023 à 09h06
La Meuse fait grise mine, la météo n’invite pas à sortir en ce début de congé scolaire. Qu’à cela ne tienne, il y a toujours moyen de s’occuper au domicile godinnois de Stéphane Gueulette. Ici, on aime expérimenter, inventer.
Dans le hall, un miroir magique nous accueille en inscrivant une petite phrase qui fait du bien mais aussi l’agenda des habitants. Plus loin, c’est une horloge pixel, sans aiguilles, qui donne l’heure. La déchiffrer ? Un jeu d’enfant. "Avec 4 couleurs et 9 chiffres, on peut lire n’importe quelle heure, il suffit de compter le nombre de carrés éclairés." Brillant. Au garage, un hors-bord télécommandé, créé de toutes pièces avec l’aide de l’impression 3D, attend le soleil pour exprimer sa puissance de feu, et d’eau.
New York, Paris, Gizeh, et Namur ?
Mais, pour l’instant, c’est vers l’étage que les regards se tournent, et une pièce entièrement consacrée aux LEGO. Pas besoin de casque de chantier pour monter, tout a été rangé. Dans les tiroirs, il y a des blocs de toutes les couleurs et formes. Cela fait des décennies que les petits bonshommes jaunes aux sourires figés se sont diversifiés, sophistiqués, pour le plus grand bonheur des enfants de Stéphane qui ont installé là tout un parc d’attractions. En attendant de retourner jouer dans le jardin. "Le but, ici, c’est d’entraîner les enfants à s’occuper, à s’amuser, loin des écrans."
Stéphane donne l’impulsion avec ces projets à lui: une formule 1 rutilante qu’il a équipée d’un servomoteur et d’un moteur de drones – ça dépote – ou des cadres photos familiaux conçus en quatre nuances de gris et uniquement grâce à des plots LEGO. L’illusion est parfaite. Dans un encadrement, 8 figurines incarnent la famille (Stéphane et Valentine, leurs 4 enfants, le chien et le chat), et surveillent les manœuvres.
Car, on le dit souvent, le Belge a une brique dans le ventre. Et si la célèbre marque danoise développe depuis longtemps des boîtes Architecture autour de capitales comme Paris, New York ou encore la grande pyramide de Gizeh, notre plat pays n’a pas encore eu les grâces de l’entreprise de mini-construction. Il n’est dès lors pas rare de voir certains passionnés réparer l’injustice et, par goût du défi (le champ des possibles est illimité mais cela demande rigueur et créativité), se lancer dans l’élaboration de structures rappelant les hauts lieux de notre belgitude.
Il y a deux ans, un Gantois, Ben Vijle, avait ainsi fait sensation en reconstituant Dinant. Cette fois, c’est Stéphane qui s’est lancé dans la reproduction de 4 monuments bien connus de la ville du Bia Bouquet: la cathédrale Saint-Aubain, la citadelle et son téléphérique, le grognon et son désormais Nid ainsi que la gare.

Pour cent briques, t’as plus rien, mais pour 742…
Sur une plaquette, les voilà rassemblés côte à côte. Chacun avec une échelle différente mais ça se tient diablement. Pas moins de 742 pièces ont été utilisées, une centaine d’heures de travail. Il ne faut pas avoir de gros doigts et les méninges ne doivent pas avoir peur de se creuser ! Avant l’assemblage en tant que tel, il y a eu une grosse part de recherche et développement. "La 1re étape fut de dessiner et de sélectionner les monuments qui, pour moi, étaient incontournables à Namur." Après quoi, il a fallu les modéliser, créer des plans et trouver les pièces qui pourraient donner corps à ce grand petit œuvre. "Je ne voulais utiliser que du matériel LEGO, en seconde main – il y a tellement de milliards de pièces disséminées dans le monde – et pas question, cette fois, d’utiliser d’imprimante 3D. "

Par contre, Stéphane a eu un sacré coup de pouce de la communauté mondiale LEGO pour composer son puzzle. "Les fans du jeu ont créé une plateforme, BrickLink, qui permet de créer des plans et de monter virtuellement des bâtiments en 3D." Un prémontage qui se heurte aux lois de la physique. "Le logiciel signale le plus souvent quand il y a un problème, une collision, une instabilité. J’ai fait des tests, des corrections, des re-tests, des adaptations." Ce, avant même d’avoir les briques utiles en sa possession.
Et c’est là que BrickLink fonctionne du tonnerre avec une base de données complètement démente. "Une fois le projet fixé, le site génère une “wishlist” (liste de souhaits) et trouve le matériel disponible chez différents vendeurs." Il n’y a plus qu’à optimiser les coûts, passer commande et se mettre au turbin. Plutôt de nuit, moment où le bébé de la famille fait ses insomnies et soutient moralement son papa-bricoleur. Qui a pu aussi compter sur Daniel, un Anglais rencontré sur le web, pour surmonter les challenges de la cathédrale Saint-Aubain.

Stéphane a encore de la brique dans les idées et, puisqu’il est responsable technique du Pavillon, il entend bien lui aussi le ‘Légoifier’. C’était d’ailleurs sa première piste de chantier. "Le dôme, notamment, ne va pas être facile à reconstituer."
Convaincu par l’open source, Stéphane mettra bientôt en ligne ses plans et les pièces requises pour créer ce mini-Namur. Chacun pourra mettre la main à la pâte.
instagram.com/sglegobrick/