Une expédition punitive, un crâne fracassé, une danse de la victoire et une peine de prison
La cour a pris en considération la gravité des faits, l’absence de respect pour les personnes dans leur intégrité physique et morale, le mépris manifesté à leur égard.
- Publié le 01-06-2023 à 22h45
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Elie, un habitant de Châtelet âgé de 29 ans, a écopé d’une peine de 40 mois de prison avec sursis pour avoir participé à une expédition punitive qui a bien failli tourner au drame le 7 mai 2015 dans un camping à Hastière. En effet, Thierry, alors âgé d’une cinquantaine d’années, venu rendre visite à un membre de sa famille, s’est retrouvé dans le coma après l’agression.
Peu avant les faits, une dame a fait appel à son frère en lui déclarant que les voisins du chalet de son père qu’elle occupait l’avaient menacée de mettre le feu à son domicile. Toujours selon elle, ils auraient empoisonné son animal de compagnie.
Quelques jours avant cette expédition punitive, la dame a eu une altercation physique avec les voisins. Elle a alors remonté son frère. Ce dernier s’est rendu à Hastière avec son fils Jonathan. Ils étaient armés d’une batte de baseball. Joris, un autre membre de la famille, a également participé aux faits. Ils ont rencontré Elie sur la place des Trieux à Courcelles lorsqu’ils ont fait un arrêt pour consommer de l’alcool. Seul ce dernier a comparu devant la cour d’appel de Liège.
Les quatre individus ont fait une heure de route en sachant le dessein qu’ils poursuivaient. Ils sont arrivés au camping et l’instigatrice a caché la plaque de la voiture avec un torchon. Elle a indiqué aux garçons le chalet à attaquer.
Les quatre agresseurs sont entrés de force dans le chalet d’un des voisins. Jonathan était armé d’une batte de base-ball. Joris portait un pistolet d’alarme et Christophe s’était muni d’une barre de fer ramassée sur place. Avec ces armes, ils ont frappé les cinq personnes qui se trouvaient à l’intérieur.
"On les a eus !"
Trois hommes et deux femmes ont reçu des coups. Thierry a reçu un coup de crosse de fusil sur le crâne avant d’être frappé un peu plus tard, au même endroit, par une barre de fer. Il est tombé dans le coma. Il garde des séquelles de l’agression.
Les quatre autres victimes ont réussi à se réfugier dans une chambre. Elles ont toutefois toutes reçu des coups au visage, au thorax, au crâne et aussi à l’avant-bras.
Tout le chalet et un véhicule ont été saccagés. Après cette agression d’une violence inouïe, l’instigatrice a effectué une petite danse de la victoire avec sa fille en criant: "On les a eus !"
Au départ, le prévenu a reconnu partiellement les faits, mais a contesté avoir personnellement donné des coups. Il a ensuite déclaré être entré dans le chalet à la fin de l’expédition, avoir renversé table, micro-ondes et télévision. Il a aussi affirmé ne rien regretter de ce qu’il avait fait, ne s’agissant pour lui que de simples dégradations pour aider son pote.
La cour a pris en considération la gravité des faits, l’absence de respect pour les personnes dans leur intégrité physique et morale, le mépris manifesté à leur égard dans un pur esprit de violence gratuite et de vengeance, aveugle et inouïe. Les magistrats ont souligné l’importance des conséquences pour les victimes, le caractère traumatisant de tels faits qui ont une connotation odieuse, mais aussi la nécessité de dissuader le prévenu de toute récidive. Ils ont toutefois accordé le sursis au prévenu.