"Catastrophique": les festivaliers n'en étaient pas conscients mais un problème majeur a frappé les Solidarités
Une panne d’eau majeure affecte depuis plus de 24 h le parc économique Écolys, où la fête des Solidarités s’est achevée dimanche soir. L’impact est catastrophique pour les entreprises actives dans l’HoReCa et l’agroalimentaire. L’eau est revenue hier soir, vers 19 h, mais en mode dégradé.
- Publié le 29-08-2023 à 09h23
- Mis à jour le 29-08-2023 à 09h26
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À la brasserie Le Félicien, au terme d’un week-end d’enfer à régaler les artistes et le peuple de l’ombre du festival Les Solidarités, le personnel se désole devant des montagnes de vaisselle sale. Les assiettes et les casseroles souillées gisent en pagaille sur les chariots. "C’est la catastrophe, s’exclame son patron, Alain Lorent. Si on peut encore servir des repas, nous n’avons plus de vaisselle propre sous la main. Nous devons fermer."
Depuis dimanche, vers 17 heures, l’eau a brusquement cessé de couler aux robinets des entreprises du parc économique et, partant, aux innombrables arrivées d’eau du Business Village Écolys, au sein duquel Le Félicien est intégré.
À 24 heures près, la coupure aurait privé la fête de ses fontaines à eau, ce qui aurait généré de gros soucis d’ordre sanitaire. Elle a cependant compliqué la vie des dernières heures des Solidarités, sans que les festivaliers ne s’en rendent compte. Les food trucks, eux, privés d’eau, ont galéré.
La fuite n’a par ailleurs aucun rapport avec la tenue de la première édition du festival à Écolys. C’est la faute à pas de chance.
Du côté de la Société wallonne des eaux (SWDE) qui gère le réseau, on déplore une fuite importante qui perturbe gravement la distribution, au parc Écolys mais aussi dans des habitations de Suarlée et de Rhisnes (La Bruyère).
En face de la brasserie, la réception de l’hôtel Ibis accueille les clients qui ont réservé une chambre pour leur expliquer la situation et les dispatcher aussitôt vers d’autres établissements de l’enseigne Accor, multinationale française de l’hôtellerie.
Pour Paul de Sauvage, qui gère le centre d’affaires, l’annulation de toutes les réservations de chambres était la seule chose à faire. "On ne peut pas prendre de risques sur un hypothétique retour de l’eau en soirée (une chance sur deux), et laisser nos clients sans possibilité de prendre une douche. Ce serait catastrophique en termes d’image", déclarait-il lundi, vers 16h.
"Heureusement, explique Céline, la manager, nous pouvons reloger tous nos clients au centre de Namur (à l’Hotel Ibis Namur Centre Gare). Nous avons de la chance." C’est la force d’une chaîne telle qu’Accor. "En cas de difficulté dans un hôtel de l’enseigne, les autres se mobilisent et jouent à plein la solidarité. Les clients déroutés jouissent d’un accueil privilégié pour compenser le désagrément", détaille encore l’administrateur de l’hôtel, Paul de Sauvage, qui parle de conséquences délicates à gérer.
La fuite toujours introuvable
Mais il n’y a pas que l’hôtel et la brasserie. En contrebas, le restaurant italien La Tavola a dû gérer cette complication, mais sans devoir fermer.
Par contre, nous n’avons pas été en mesure d’entrer en contact avec la boulangerie Carrément Bon, qui a ouvert sa manufacture au sein d’Écolys.
Le siège namurois de la multinationale Mondelez (ex-Kraft food) était tout autant aux abonnés absents.
Selon nos informations, ces entreprises agroalimentaires, gourmandes en eau, ont dû tout simplement, et momentanément, fermer leurs portes, jusqu’à nouvel ordre.
Quand l’eau ne coule plus aux robinets de quelques maisons individuelles, les familles peuvent encore se rabattre sur des bouteilles d’eau, voire sur des citernes d’eau de pluie. Mais à l’échelle d’un parc économique, l’impact est considérable.
Trouver cette fuite est tout sauf simple pour les équipes de la SWDE. À Suarlée, Écolys et ses abords sont alimentés par un château d’eau relié à un captage d’eau situé, lui, à Rhisnes. L’espace est vaste. Les hommes, une équipe de 12, travaillent en nombre pour sonder le sol et la détecter, au son notamment. Ils ont été à pied d’œuvre toute la nuit et la journée de lundi, en vain.
Lundi soir, à l’heure de boucler cette édition, la fuite n’avait toujours pas été localisée. Les recherches reprennent ce mardi matin. Elles ont pu être interrompues grâce à une solution alternative qui a rétabli l’eau, à la suite d’une réorganisation des sources d’alimentation. "L’eau est donc revenue à l’hôtel et au restaurant, mais en mode dégradé", explique le porte-parole de la SWDE, Benoît Moulin, càd sans offrir la même pression et le même débit qu’à l’ordinaire.
Tous ceux qui se sont présentés à la réception de l’hôtel après 19 h 30 ont cependant pu y loger comme si de rien n’était.
Vraisemblablement, la situation devrait revenir à la normale ce mardi. Lundi soir, la Brasserie Le Félicien, fermée aux particuliers, a pu servir le dîner des 170 techniciens affairés au grand démontage du festival, dans de la vaisselle récupérée à droite et à gauche.
Par chance, compte tenu de la longue durée de la coupure, les sanitaires du Business Village Écolys, un modèle de durabilité des ressources, sont alimentés en eau de pluie. "Mais, on ne peut pas faire la vaisselle ni le café avec de l’eau de pluie", rappelait-on du côté de la brasserie.