L'étrange disparition de panneaux routiers et la facture de 6000 euros
C’est sans doute une bande organisée qui a volé une cinquantaine de panneaux routiers à Ohey depuis le début de l’été. Pour le collège communal, cette incivilité de masse, derrière laquelle la police suspecte un trafic de métaux, est loin d’être indolore aux finances communales. La facture s’élève déjà à 6000€.
- Publié le 01-09-2023 à 08h01
- Mis à jour le 01-09-2023 à 10h37
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Si c’est une blague de potache, elle ne fait rire personne. L’autorité communale et la police de la zone des Arches ont à déplorer une nouvelle vague de vols de panneaux routiers. En tout, une cinquantaine de disparitions de signaux, de catégorie A, alertant d’un danger ou signifiant une interdiction (de stationner), ont ainsi été observées cet été.
Qui peut bien avoir trop de temps à perdre pour s’amuser à déboulonner des panneaux de leur support métallique ? C’est la question qui turlupine les autorités.
Quelqu’un de fou collectionnerait-il les "stop", "cédez-le passage" sur triangle renversé et autres "sens interdit" comme d’autres les plaques émaillées de marques de bières et de cigarettes ?
Bande organisée à des fins de revente du métal ou petite délinquance en quête de trophées ?
Pour le commissaire divisionnaire de la zone, Jean-Michel Tubetti, quel que soit le pedigree des auteurs, ces vols engendrent une insécurité routière. "Les panneaux sont là pour informer les usagers de la route qu’ils sont en approche d’un danger. Les voler, c’est donc mettre en péril leur sécurité", regrette-t-il
Une perte de 6 000 €
Les agents de quartier sont à l’affût du moindre indice d’un recel de plaques sur le territoire de la zone des Arches. Mais, bizarrement, seule Ohey est touchée par le phénomène. L’enquête en vue de remonter la trace de ces individus opérant sans doute la nuit, et loin du cœur des localités, s’annonce compliquée.
"Ce n’est pas un phénomène récent, on l’observe depuis 2018 déplore l’échevin des Travaux, Freddy Lixon. Mais là, il y a une recrudescence. Sur les deux derniers mois, on a constaté environ 50 vols, mais on en dénombre plus ou moins 200 sur un an. Avec la conséquence que cela nous cause un préjudice financier: depuis le 1er janvier, nous avons dû recommander des panneaux pour une valeur de 6 000 €." Selon Freddy Lixon, les voleurs s’attaquent invariablement aux plaques, quelles que soient leurs formes. Une catégorie prisée: les "interdictions de stationner", pour laquelle nous avons du stock, on sait donc les remplacer rapidement. Mais quand on nous vole une plaque d’entrée en agglomération, avec le nom Ohey dessus (lettres noires sur fond blanc), nous devons en recommander une et le prix varie en fonction du gabarit. Comme il s’agit d’un grand panneau, le prix avoisine les 250/300 € et c’est Monsieur Tout-le-monde qui le paie", détaille-t-il. Sans compter, comme déjà dit, le problème de sécurité que ce vol soulève: au-delà de ce panneau d’entrée, tout usager est censé savoir que la vitesse est limitée à 50 km/h.
Il peut aussi s’agir de panneaux indiquant une déviation obligatoire temporaire en raison de festivités, ou de plaques de noms de rue, etc.
Toujours selon l’échevin des Travaux, le phénomène est difficile à quantifier, mais au vu du grand nombre de plaques volées, la piste de la bande organisée écoulant son butin à l’étranger, loin d’Ohey, tient la route.
Un ferrailleur honnête n’accepterait pas ce type d’objets nécessairement volés par leur lien avec le code de la route.
Les vols sont le plus souvent signalés par des riverains vigilants constatant un beau jour un "trou" dans leur environnement. Ça va d’une lampe lumineuse de chantier à un panneau de signalisation, "Qu’ils continuent à le faire", conclut l’échevin.