Le bus du Tec est plein et n'embarque pas les écoliers: "On bloque la route à plusieurs parents"
Ils voient passer leur bus sous le nez. Le Tec est pointé du doigt pour des bus bondés et qui ne s’arrêtent pas à Toernich (Arlon)
- Publié le 15-09-2023 à 10h16
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"Le bus ne s’est pas encore arrêté pour prendre nos enfants !" Ces parents arlonais sont remontés comme des pendules. Ça râle dans le petit village de Toernich. Depuis plusieurs matins, le bus bondé passe sous le nez des élèves sur le bord de la route à 7h30.
Pas le choix pour la dizaine d'élèves : retourner à la maison et faire sortir la voiture familiale.
Et si on bloquait la route ?
À la consultation des captures d’écran du Facebook du village, ça frôle le ras-le-bol. Un père pense à une action "choc" : "On bloque la route à plusieurs parents ou alors le bus passe et on convoque la presse et on fout le bordel !". Autre post: "S’il n’y a plus de place dans ce bus, c’est à vous de trouver une solution. Vous nous avez vendu vos abonnements, mais vous pouvez fournir le service".
Virginie, une autre maman d’ados a coché dans son agenda les fois où les parents se sont organisés pour conduire leur progéniture: 5,12,13 et 14 septembre. "En plus, les enfants sont sur le bord d’une grand-route !"
Plusieurs familles ont d’ailleurs porté plainte et ont eu des échanges par mails avec le Tec ou se sont rendues au bureau à Arlon, mais les réponses leur semblent trop peu claires. Capacité de matériel trop réduite en début d’année scolaire ? La situation actuelle serait en lien avec les travaux à l’intérieur du village où le bus de 7h15 ne passerait pas à cause des travaux.
Stéphanie regrette des réponses formatées du Tec: "Il faut arrêter à un moment de nous ignorer en répondant des choses 'standard' sans essayer de résoudre le problème".
Outre le fait de conduire les enfants en catastrophe, David pointe aussi une autre difficulté, due principalement à la ruralité, pour ses deux enfants: la fréquence trop réduite des bus.
"Oui, il y a eu quelques couacs !"
Le directeur exécutif du Tec Namur-Luxembourg, Daniel Davin, remet d’abord en contexte la problématique: "La desserte de Toernich est perturbée à cause des travaux qui s’éternisent dans le bas du village. Les bus venant de Châtillon sont donc obligés de venir par Udange et ne peuvent desservir qu’un arrêt provisoire situé le long de la grand-route. La clientèle est bien informée de cette déviation, les travaux sont en cours depuis juin 23. La Commune nous informe que les travaux seront finalisés en octobre prochain".
Le patron le concède néanmoins: "Il y a eu l’un ou l’autre couac en début de rentrée scolaire car un des deux bus prévus (7 h 09 et 7 h 29) ne suivait pas la déviation prévue, renvoyant alors trop de monde pour le second bus. Nous prévoyons de faire un contrôle pour évaluer et surveiller la situation. Nous avons aussi prié notre sous-traitant de bien respecter la déviation prévue".
Quant au directeur marketing, Stéphane Thiery, il rappelle la difficulté des débuts d’année. Pour lui, il n’est pas évident de prévoir les problèmes avant la rentrée.
Après analyse, des ajustements de désengorgement pourraient suivre: "Au Tec, on est à l’écoute, on remercie nos clients, c’est grâce à eux qu’on peut améliorer nos services".
Et de clore en citant le chiffre d’utilisateurs quotidiens des bus en Wallonie, à savoir 300 000.
"Un bus en plus exclu dans un avenir proche", selon le Service client
Par ailleurs, les parents ont reçu du service client du Tec cette réponse: "Mettre en ligne en heure de pointe un bus supplémentaire est actuellement exclu dans un avenir proche. Nous avons déjà dû fermer plusieurs lignes dans le sud de la province, totalement ou partiellement, depuis le 1er septembre 2022 en raison d’un phénomène aigu et jamais vu auparavant de pénurie structurelle de personnel, et priorité sera d’abord donnée à leur réouverture au fur et à mesure que le cadre sera recomplété. Des recrutements sont en cours mais les candidatures sont rares et la formation prend du temps. Par ailleurs, nous en disposons que d’un nombre restreint de bus accordéons, qui sont déjà affectés aux parcours les plus chargés de l’heure de pointe. Pas de solution évidente de ce côté au premier abord".
Le courriel se terminait néanmoins en précisant que le dossier sera analysé prochainement.