Drogue et dopage font bon ménage

A chaque fois que se présente un cas tel que celui de Tom Boonen aujourd'hui, la question se pose et se repose : une drogue comme la cocaïne peut-elle réellement aider un sportif dans l'effort qu'il a à fournir ? Les avis des scientifiques sont souvent contradictoires. Et pourtant...

Philippe Van Holle

A chaque fois que se présente un cas tel que celui de Tom Boonen aujourd'hui, la question se pose et se repose : une drogue comme la cocaïne peut-elle réellement aider un sportif dans l'effort qu'il a à fournir ? Les avis des scientifiques sont souvent contradictoires. Et pourtant...

Pourtant, les témoignages de sportifs sont nombreux et vont malheureusement dans le sens... positif du terme. Dans un article pour le très réputé magazine français Sport et Vie, le Dr Jean-Pierre de Mondenard évoque les déclarations et révélations de Yannick Noah et de Mats Wilander à ce sujet, même si c'est aussi pour donner.

"En 1884 déjà, Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, avait montré que la force musculaire mesurée par dynamomètre et le temps de réaction s'amélioraient chez des cocaïnomanes quelques minutes seulement après la prise du produit et que cet effet bénéfique persistait durant trois heures, explique ainsi Jean-Pierre de Mondenard. D'autres travaux ont montré que, si la cocaïne à fortes doses n'était pas compatible avec la pratique sportive, elle pouvait présenter certains avantages à des doses plus faibles comme une augmentation du tonus et de la vigilance, une meilleure résistance à la douleur et surtout un maximum de confiance en soi. En fait tout dépend d'une série de paramètres comme le profil de la personne, ses habitudes de consommation, le type d'effort et bien d'autres choses encore. Cette remarque vaut d'ailleurs pour toutes les autres drogues de la performance."

Le réputé pourfendeur français du dopage avance encore un argument qui, dans le contexte qui nous occupe, est particulièrement parlant. "Si l'on se base sur des déclarations de sportifs pris dans la tourmente à un moment où ils n'aspirent généralement qu'à une seule chose : laver leur honneur et se décharger de toutes accusations de dopage, ils admettent alors, du bout des lèvres, qu'ils ont éventuellement pu être drogués, à leur insu, dans le cours d'une soirée trop arrosée. Mais réfutent toute ' prise' sur le plan athlétique. Bref ils préfèrent le costume du fêtard impénitent à celui du tricheur. De l'avis des utilisateurs , la cocaïne procure un sentiment de surpuissance, d'invulnérabilité. L'athlète tente des gestes qu'il n'oserait pas faire en temps normal. En tennis, par exemple, on évite le petit bras qui pousse à la faute par crainte de lâcher les coups. Les autorités sportives ne s'y sont pas trompées. La cocaïne figurait sur la première liste rouge éditée en 1966 et cette prohibition fut relayée au niveau olympique en 1971. Avouez que, dans ces conditions, discuter encore aujourd'hui des effets sur la performance dépasse l'entendement." En effet...

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