Greg Van Avermaet : "Si après ça, je ne dis pas que je suis favori du Ronde…"
Tout sourit à Greg Van Avermaet qui sera l’homme à battre dimanche au Tour des Flandres.
Publié le 27-03-2017 à 08h03 - Mis à jour le 27-03-2017 à 08h51
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Tout sourit à Greg Van Avermaet qui sera l’homme à battre dimanche au Tour des Flandres. "Je ne comprends pas moi-même ce qui arrive, j’ai mis tellement d’années à essayer de gagner ces courses, et maintenant, ça n’arrête plus. En une saison, je remporte trois des classiques après lesquelles j’ai couru pendant dix ans. J’ai eu tellement de contretemps par le passé, il me manquait toujours un petit quelque chose et aujourd’hui tout me sourit, tout me semble plus facile. Si on m’avait dit ce matin que j’allais gagner encore, je ne l’aurais pas cru. Et dire que la course qui me convient le plus de toutes, le Tour des Flandres, doit encore venir..."
Greg Van Avermaet est sur un nuage. Le Flandrien n’en revient pas. Ce dimanche, il a remporté à la manière des grands une très intense édition de Gand-Wevelgem, disputée de bout en bout, en faisant la course dès la deuxième ascension du mont Kemmel, puis en profitant de l’opportunité qui s’offrait à lui et qu’il a saisie. Encore fallait-il résister durant les quinze derniers kilomètres au retour du champion du Monde, d’un des meilleurs rouleurs du peloton, d’un troisième coureur et de l’aide que leur ont apportée leurs directeurs sportifs respectifs en venant, avec leurs voitures, chercher à fausser la finale. Au moins, la morale sportive est sauve !
"Déjà quand on s’est retrouvé à une quinzaine après le Kemmel, tout le monde ne roulait pas, puis ce fut la même chose quand nous sommes partis à cinq", expliquait Van Avermaet. "Terpstra et Andersen ne passaient qu’à moitié et Peter commençait à trouver cela embêtant. Il a laissé un trou. Je venais de prendre un relais, Jens était passé à la radio, Fabio (Baldato, le directeur sportif de BMC) m’a crié que nous n’étions plus qu’à deux. J’ai directement sauté dans la roue de Jens Keukeleire. Sans Sagan, ça fait aussi une énorme différence, mais aussi sans Terpstra qui aurait été un client difficile. Ce fut très dur, on a dû rouler, nous avons souffert jusqu’au bout, car longtemps nous n’avons eu que dix secondes d’avantage, mais c’était mieux de finir à deux qu’à cinq."
Le champion olympique partage l’exaspération de Sagan. "Bien sûr, je comprends son énervement", dit-il. "Je ressentais la même chose que lui, surtout quand on était quatorze après le Kemmel. Il y avait Degenkolb, Matthews, des gars rapides, qui pouvaient gagner, mais restaient très économes de leurs relais. À un moment, il faut prendre ses responsabilités. On roule pour gagner ou pas ?"
Pourtant, en arrivant avec Keukeleire, Van Avermaet n’était pas certain de s’imposer. "Je n’étais pas sûr du sprint, on ne l’est jamais, car Jens est très rapide, avouait-il. Il a quand même gagné un sprint massif à la Vuelta. Nous avions le vent de face, il m’a fait lancer le sprint en tête, mais j’ai attendu le plus tard possible, aux 150 mètres, et j’ai tout donné."
Une semaine avant le Tour des Flandres, Greg Van Avermaet ne pouvait obtenir un meilleur résultat.
"Déjà au Kemmel, je me suis senti très fort, souriait-il. On a forcé une première décision, mais je ne pensais pas encore gagner. Bien sûr, je suis désormais l’homme à battre au Ronde. Si après ça je ne dis pas que je suis favori… Tout le monde voudrait avoir la préparation que j’ai eue. C’est un sentiment fantastique, ça me donne confiance pour le Tour des Flandres qui me convient encore plus car il est plus dur. La différence avec le passé, c’est que je me sens plus fort. Je sens que j’ai quelque chose en plus, je suis plus frais dans la finale, ça me permet sans doute de faire les bons choix. Ici, un jour entre les deux, j’ai pu récupérer sans problème. Sans souci, je serai très près de la victoire la semaine prochaine."
Le leader du classement World Tour désigne ses rivaux. "Peter Sagan reste l’autre favori. J’aime courir avec lui, ce sont toujours des courses à visière découverte. Terpstra est bien aussi, comme Degenkolb. Je pense que Philippe (Gilbert), après ce qu’il a montré vendredi, est le plus fort chez Quick-Step. Pour Boonen, ce sera Roubaix. Leur équipe est forte en largeur, mais Peter et moi sommes plus forts individuellement. On devra durcir la course le plus vite possible."