Cyclisme : qu'est-il arrivé à Jan Ullrich ?

Le vainqueur du Tour 1997 ne donne plus signe de vie depuis trois semaines alors qu'il est parti aux Etats-Unis soigner une addiction aux stupéfiants.

Arrêté en août dernier pour intrusion de force chez son voisin à Majorque alors qu'il était sous l'emprise de stupéfiants et d'alcool, Jan Ullrich a ensuite été accusé d'avoir agressé une prostituée dans un hôtel de Francfort. Pour tenter de se reprendre en main, le champion allemand a suivi une cure de désintoxication à Bad Brückenau (près de Francfort), où il a reçu la visite de Lance Armstrong, son ancien rival, et de nombreux messages de soutien du monde du cyclisme. L'occasion pour lui de souligner qu'il avait "tourné la page" et de reprendre brièvement contact avec ses enfants, "les meilleurs médicaments que je peux avoir". Mais voilà, depuis cet épisode, l'Allemand ne donne plus de nouvelles à ses proches.

Malgré une proposition d'Armstrong de se faire soigner à Austin, Ullrich a préféré suivre les conseils d'un certain Sven Melkers, apprennent nos confrères de L'Equipe. L'homme est producteur et "ami des stars". Il était prêt à financer le voyage et le séjour d'Ullrich à Miami, dans un centre médical spécialisé contre les addictions. Mais l'ancien leader de la Telekom semble n'avoir jamais traversé l'Atlantique.

L'un des proches d'Ullrich expliquait ceci dans L'Equipe, ce jeudi: "Avant de partir aux USA, Jan est retourné à Majorque car, durant son absence, sa villa avait été cambriolée. Ce voyage d'une journée ou deux s'est transformé en séjour d'une semaine. Il a pu alors retomber sur ses mauvaises fréquentations qui avaient causé sa descente aux enfers depuis la séparation avec sa femme".

Aujourd'hui, quand son entourage tente de le joindre par téléphone, ce dernier sonne dans le vide. Ou pire, il arrive qu'une personne réponde à la place d'Ullrich et assure qu'il fera passer un message à l'Allemand. Cet interlocuteur pourrait être l'une de ses fréquentations de Majorque, à en croire son accent. Et ce n'est pas la publication d'une lettre ouverte dans le quotidien Bild qui est de nature à rassurer ses proches: "Ce n'est pas lui qui l'a écrite, j'aurais reconnu sa pensée", assure Wolfgang Strohband, son ancien manager. Quant à Rudy Pévenage, le Belge qui fut directeur sportif d'Ullrich, il n'a pas reconnu "le style d'écriture... Jan n'aurait jamais utilisé ces mots. On est tous très inquiets".

Tout porte donc à croire que cette lettre ouverte pourtant signée de sa main n'a pas été écrite par le véritable Jan Ullrich. Dont les proches sont désormais sans nouvelles depuis trois semaines.