Remco Evenepoel, pile à l’heure
Malgré la pression, le Brabançon n’a pas déçu pour son premier rendez-vous 2020.
Publié le 30-01-2020 à 09h39
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Malgré la pression, le Brabançon n’a pas déçu pour son premier rendez-vous 2020.
Le 10 janvier dernier, en marge d’un stage de son équipe à Calpe, Remco Evenepoel avait martelé qu’il voulait débuter la saison tambours battants. "Si je pouvais lever les bras en Argentine, cela constituerait un excellent boost pour mon moral et la suite de la saison", avançait dans nos colonnes le coureur brabançon tout en assurant être "bien plus fort qu’en 2019".
Remco Evenepoel a donc tenu sa promesse dès son troisième jour de course en s’imposant avec autorité sur le contre-la-montre de Punta Negra. Grâce notamment à une "balance qui affiche entre quatre et cinq kilos de moins que l’année dernière" à la même époque, le coureur Deceuninck-Quick Step est déjà prêt physiquement. Et certains chiffres ne mentent pas puisque le Brabançon a roulé 3 km/h plus vite qu’un rouleur de la trempe de Maciej Bodnar. Le Polonais de Bora-Hansgrohe n’est pas le premier venu puisqu’il avait remporté le contre-la-montre de Marseille sur le Tour de France 2017.
Alors qu’il vient juste de fêter ses 20 ans, Remco Evenepoel fait déjà preuve d’une clairvoyance exceptionnelle. Le coureur Deceuninck- Quick Step avait ainsi désigné Filippo Ganna comme son adversaire principal pour le contre-la-montre de Punta Negra. Et il ne s’est pas trompé. Le champion d’Italie du chrono a en effet été le seul à terminer à moins d’une minute du prodige belge. "Je voulais certainement voir son arrivée. Il y avait un peu de chaos, car il n’y avait pas beaucoup de téléviseurs dans la salle de presse et la salle VIP. Le signal avait baissé. Heureusement, j’ai trouvé une place juste à temps et je me suis assis à nouveau devant le grand écran. Filippo Ganna avait encore 400 mètres à parcourir. Je savais qu’il était le seul client dangereux. Dès son arrivée, je n’ai plus vraiment suivi la course", a concédé Remco Evenepoel au micro de Spor za . Dans une déclaration où certains verront de l’arrogance et d’autres, une remarquable lucidité.
Avant de se projeter vers un éventuel succès final sur le Tour de San Juan, Remco Evenepoel a d’abord voulu apprécier cette première victoire de 2020 en tant que telle. "On ne pourra pas me l’enlever", a indiqué le prodige belge, heureux malgré l’annulation de la cérémonie protocolaire.
Même si elle valide les progrès effectués cet hiver, la performance de ce mardi ne constitue qu’une étape sur l’ambitieuse feuille de route fixée par le coureur brabançon. "J’ai senti que j’étais bon, mais aussi que je ne suis pas encore en pleine forme. Pour tout le monde, ce n’est que le début de la saison", a tempéré Remco Evenepoel. Cela promet pour la suite…
Le classement général lui tend les bras
Remco Evenepoel a creusé le trou dans l’optique d’une victoire finale.
Grâce au contre-la-montre de la troisième étape, Remco Evenepoel s’est forgé une avance confortable au classement général du Tour de San Juan.
Sauf accident ou surprise, le leadership de Remco Evenepoel ne devrait être remis en cause que lors de l’arrivée de la cinquième étape, ce vendredi, au sommet d’Alto Colorado (18,9 kilomètres à 4,4 % de moyenne). "La chose la plus importante sera de toujours rallier les 3 derniers kilomètres sans encombre. Selon moi, il reste une étape à bien négocier. Les autres jours, ce sera normalement un sprint", a analysé le prodige belge au micro de Spor za .
Tout en rappelant que tous les membres du top 5 étaient "toujours dangereux", le coureur Deceuninck-Quick Step a également montré de la sérénité grâce à cette "avance assez importante".
Sa carte personnelle…
L’année dernière, sur les pentes menant vers Alto Colorado, montée qu’il décrit comme "un long contre-la-montre", Remco Evenepoel avait fait forte impression. Le prodige belge s’était classé 24e à 1’30’’ du vainqueur Winner Anacona (Movistar) après avoir travaillé pour son leader, Julian Alaphilippe.
Avec le retrait du Français, victime de maux d’estomac, Remco Evenepoel va pouvoir jouer sa carte personnelle cette année. Et il semble avoir tous les atouts en main pour conclure victorieusement cette 38e édition du Tour de San Juan. "Il reste une étape difficile, mais l’équipe autour de lui est solide. Normalement, il devrait l’emporter", a assuré notre consultant Johan Museeuw.
Le vétéran Oscar Sevilla (43 ans), troisième du classement général à 1’08’’, semble être le mieux armé pour détrôner Remco Evenepoel. L’année dernière, l’Espagnol avait repris 58 secondes au jeune Belge vers Alto Colorado. Mais les douze mois qui viennent de s’écouler n’ont sans doute pas eu les mêmes effets sur les jambes du coureur du Team Medellin que sur l’organisme de Remco Evenepoel.