Le crépuscule de Valverde au Tour de Valence

Lorsque le soleil semble refuser de se coucher, on finit par croire sa lumière éternelle. Deuxième jeudi sur les hauteurs de Cullera, battu par le seul Tadej Pocar dont il pourrait être le père (18 ans séparent les deux coureurs), Alejandro Valverde a épinglé son deuxième podium (après sa 2e place sur le Trofeo Serra de Tramuntana à Majorque) de la saison en tout juste cinq jours de course. Une nouvelle preuve de l’inoxydabilité du champion d’Espagne dont l’horloge biologique a désormais défini l’heure du crépuscule.

"Je veux encore courir au plus haut niveau durant deux années et refermer ma carrière au soir de la saison 2021", a confié le Murcian, qui aura alors 41 ans, dans une interview au quotidien espagnol AS. "Je sais toutefois que les années passent et que mon corps s’use, mais si je ne croyais plus en ma capacité à lever les bras, je me serais déjà arrêté. C’est la quête de victoires qui reste mon moteur. Même si je me bats contre des coureurs qui ont parfois quinze ans de moins que moi, il m’est toujours aussi pénible d’accepter la défaite…"

Pour sa dix-neuvième saison dans le peloton pro, le champion d’Espagne veut se muer en chercheur d’or en juillet sur les pentes du Mont Fuji.

"Je rêve de décrocher une médaille lors des Jeux Olympiques de Tokyo", souffle celui qui préparera cette échéance sur les routes du Tour de France. "Je suis monté sur le podium des trois grands tours, j’ai gagné de grandes classiques, j’ai porté le maillot de champion du monde, mais une médaille aux Jeux, cela reste quelque chose de fort que je veux tenter de conquérir."

En quatre participations aux JO, l’Espagnol n’est jamais rentré dans le Top 10. 47e à Athènes (2004), 13e à Pékin (2008), 18e à Londres (2012) et 30e à Rio (2016), Valverde veut donc corriger le tir. S’il avait un temps évoqué la possibilité de pendre son vélo au clou à son retour du Japon, el Imbatido poussera donc sa carrière un peu plus loin.

"Partir à la retraite ne sera pas un moment facile, mais je veux continuer à œuvrer ensuite dans le cyclisme. J’aimerais entrer dans l’organigramme de l’équipe Movistar, peu importe dans quel rôle, pour continuer à faire partie de cette famille."

Et comme Eusebio Unzue, le manager de l’historique structure espagnole, aura 65 ans à la fin du mois, il pourrait bien passer le témoin en 2022 à son élève le plus fidèle…

Pogacar : “Je me suis surpris !”

Vainqueur sur les hauteurs de Cullera et nouveau leader du Tour de Valence, Tadej Pogacar a déjà laissé comprendre que le mythe de la saison de la confirmation ne l’effrayait aucunement. “Je dois bien avouer m’être étonné en remontant Valverde dans les 100 derniers mètres pour aller chercher ce succès, souriait le triple vainqueur d’étape de la dernière Vuelta. M’imposer aussi tôt dans la saison, dès mon deuxième jour de course, alors que je n’avais plus épinglé un dossard depuis le dernier Mondial (29 septembre), c’est une vraie belle surprise. Je vais maintenant me battre pour conserver ce maillot de leader jusqu’au bout, notamment sur la très difficile étape de samedi.”