Tour d'Algarve: Evenepoel a rendez-vous

En contrant une offensive à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée sur les soubresauts du relief qui amenaient le peloton vers Lagos pour favoriser les desseins de son équipier Jakobsen (vainqueur du jour), il a tenu parole.

Ce jeudi, entre Sagres à l’Alto de Foia (887 mètres d’altitude), le champion d’Europe de chrono aura des aspirations moins altruistes. En marge du chrono final de 20,3 kilomètres tracé autour de Lagoa dimanche, la deuxième étape de l’épreuve portugaise sera assurément la plus déterminante pour le classement général final de l’épreuve. Le peloton avalera en effet près de 4 000 mètres de dénivelé positif sur les 183,9 kilomètres au menu d’une journée qui s’annonce extrêmement usante. La montée finale de 7,5 kilomètres (6 % de moyenne et une pente maximale à 9,3 %) succède ainsi à quatre bosses qui jalonnent les trente derniers kilomètres. "On connaît bien cette ascension car c’est l’un des traditionnels juges de paix du Tour d’Algarve", commente Tom Steels, le directeur sportif de l’équipe Deceuninck-Quick Step. "Le final est assez piégeux car pimenté par une descente technique et très rapide au terme de laquelle il est important d’être bien placé pour négocier les ultimes pentes."

Le classement de la 2e étape de l’édition 2019, qui se terminait déjà au sommet de l’Alto de Foia, en dit long sur la nature de cette difficulté. Pogacar s’y était imposé devant Poels et Mas.

S’il souhaite endosser le maillot jaune dimanche soir sur le podium final de Lagoa, Evenepoel sait qu’il ne devra pas se rater. "C’est l’un des trois grands rendez-vous pour les coureurs qui visent le général", lance le coureur de Schepdaal. "Je ne connais pas cette montée mais le staff va parfaitement me briefer, je n’ai aucune crainte. Défier des gars comme Thomas, Nibali ou Angel Lopez sur cette difficulté ? J’ai déjà couru contre plusieurs d’entre eux vous savez (sourire). Et je me sais prêt pour cette échéance sur laquelle je sais que je vais souffrir. Le plateau de grimpeurs réuni ici est solide ! Dans la foulée du Tour de San Juan, je suis retourné à Calpe où je me suis bien entraîné. Plus que la victoire d’étape, c’est le classement général qui me guidera sur ce Tour d’Algarve."

Pour ne pas affirmer haut et fort vouloir succéder à Pogacar au palmarès de l’épreuve, le champion d’Europe de chrono doit se pincer les lèvres. "On verra , souffle dans un sourire le Brabançon après un long silence. Le chrono de dimanche, que j’ai reconnu mardi, me plaît beaucoup… (sourire)"