La deuxième semaine de tous les dangers: voici ce qui attend les coureurs pour la suite du Tour de France
D’aujourd’hui, avec l’étape piégeuse en Charente-Maritime, à dimanche, et sa terrible étape au Grand Colombier, personne ne gagnera le Tour, mais tous peuvent le perdre.
Publié le 08-09-2020 à 07h11 - Mis à jour le 08-09-2020 à 07h12
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Entre les deux journées de repos, la prochaine est programmée en Isère le lundi 14, six étapes attendent les coureurs en cette deuxième semaine du Tour.
On peut les répartir en trois catégories égales : deux très difficiles, deux dangereuses et deux a priori plus faciles. Les jours qui viennent ne désigneront pas le successeur d’Egan Bernal, mais ils pourraient bien condamner l’un ou l’autre de la quinzaine de coureurs qui restent en position de lutter, les uns pour la victoire (Primoz Roglic et Egan Bernal, voire, sur ce qu’il a montré, Tadej Pogacar), les autres pour créer la surprise, monter sur le podium ou finir dans le top 5 (Guillaume Martin, Romain Bardet, Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Pogacar encore et Mikel Landa), les derniers pour se classer parmi les dix premiers aux Champs-Élysées (Miguel Angel Lopez, Richie Porte, Adam Yates, Bauke Mollema, Enric Mas, Tom Dumoulin et Richard Carapaz).
Attention, coup de vent
Dès ce mardi, pour les favoris, c’est la journée de tous les dangers dans une étape allant de l’île d’Oléron à celle de Ré qui va sentir l’iode et les embruns mais aurait fleuré bon les vacances en d’autres temps. Normalement, les sprinters trouveront une belle opportunité d’en découdre, sauf que tracée en bord de mer et dans les marais voisins, cette étape pourrait être celle des bordures avec pas moins de neuf changements de direction appuyés.
Malheureusement pour les amateurs de spectacle et heureusement pour les poids plumes, le vent attendu (15 à 20 km/h maximum) n’a pas de quoi réveiller les ardeurs des spécialistes de l’exercice. Il devrait même souffler de face le plus souvent. Dans la finale, le franchissement du pont (2 926 mètres de long) menant à l’île de Ré, exposé au vent de côté, peut lui aussi provoquer des cassures.
Mercredi, l’étape menant à Poitiers est normalement plus calme et, elle aussi, faite pour les plus rapides. Si le vent, souvent présent dans la région, ne s’invite pas à la fête (15 km/h prévus et… de face), la chaleur attendue (29 °C) et la volonté des sprinters d’en découdre pour la dernière fois avant une semaine devraient condamner les attaquants.
Jeudi, l’étape la plus longue du Tour (218 km) est la seule de plus de 200 km (alors qu’il y en avait sept l’an passé). Si elle rendra hommage à Raymond Poulidor et à l’ancien président Jacques Chirac, décédés il y a quelques mois, c’est une étape pour baroudeurs avec 4 000 m de dénivelé. Dans la finale, quelques petites difficultés pourraient inspirer l’un ou l’autre favori. Gare aux cassures.
L’étape la plus relevée de ce Tour
Vendredi, la 13e étape, est la plus dure en matière de dénivelé du Tour avec 4 400 mètres positifs ! "Je pense que ce n’est jamais arrivé que le plus fort dénivelé d’un Tour de France se trouve dans une étape ailleurs que dans les Alpes ou les Pyrénées", explique Christian Prudhomme à propos de cette étape courue dans le décor exceptionnel du Massif central.
Dans le parc des volcans d’Auvergne, les coureurs vont trouver sept difficultés (relativement) courtes, mais généralement (très) pentues. À l’image de la finale avec deux ascensions raides, le col de Néronne et le Pas de Peyrol (avec plusieurs pics entre 12 et 15 %) dans les quinze derniers kilomètres avant l’arrivée au Puy Mary (dont les 2,5 derniers kilomètres sont à 11,7 %).
Le lendemain, samedi, arrivée à Lyon d’une 14e étape faite pour les attaquants et les puncheurs. Dans la finale tourmentée, "qui me fait penser à celle de Milan-Sanremo", dixit le directeur de course Thierry Gouvenou, il y a deux montées du centre de Lyon (les côtes de la Duchère et de la Croix-Rousse, entrecoupées d’une partie de la montée de l’Observance (500 mètres à 10 %, vers la colline de Fourvière) et donc autant de descentes où peuvent se jouer la victoire et provoquer des cassures. "Cela va attaquer et il peut y avoir des chutes", avance Gouvenou.
Un sommet sous toutes ses coutures
Enfin, pour clore ce deuxième chapitre du Tour, la 15e étape, dimanche ramènera la course en haute montagne. Cette fois dans le Jura.
C’est l’étape d’un seul sommet : le Grand Colombier, escaladé par plusieurs versants ou contreforts. Autour duquel, après une centaine de kilomètres plus ou moins plats, les coureurs évolueront avant d’en atteindre le sommet. La dernière étape du Tour de l’Ain, gagnée par Primoz Roglic devant Egan Bernal, a emprunté le même parcours.
La Selle de Fromentel (11,1 km à 8,1 %, 22 % max), dont les trois derniers kilomètres offrent des pourcentages allant de 11 à 22 % ("Ce sont peut-être les plus durs derniers kilomètres d’un col en France", affirme Thierry Gouvenou), le col de la Biche (6,9 km à 8,9 %, avec deux kilomètres à 11 %) et enfin la montée finale et irrégulière vers le Grand Colombier (17,4 km à 7,1 %, 14 % max) promettent beaucoup de dégâts et des écarts.