Van Aert-van der Poel: une égalité parfaite au Mondial
Huit fois, Wout Van Aert et Mathieu van der Poel furent opposés dans un Mondial. Chacun a gagné quatre fois, dont trois chez les élites.
Publié le 29-01-2021 à 09h09 - Mis à jour le 29-01-2021 à 09h10
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Depuis le début de leur carrière, Wout Van Aert et Mathieu van der Poel ont disputé huit championnats du monde de cyclo-cross l’un contre l’autre dans les trois catégories. Un chez les juniors (2012), un chez les espoirs (2014) et six chez les élites (depuis 2015). Au total, dans ces confrontations directes, l’égalité est parfaite entre les deux grands champions, chacun ayant conquis quatre maillots arc-en-ciel, dont trois chez les professionnels.
2012 à Coxyde : 0-1
Premier duel arc-en-ciel dans les dunes de Coxyde où, même s’il rend alors quinze centimètres à son adversaire (désormais le Belge est le plus grand des deux), Van Aert, révélation de la course, bouscule le favori avec un départ ultrarapide. Huitième après un tour, van der Poel revient progressivement et il prend en deuxième partie de course la mesure de tous ses rivaux dont Wout est le dernier à s’accrocher. Il finit à 0:08.
2014 à Hoogerheide : 1-1
Les deux hommes se retrouvent chez les espoirs après un hiver 2012-2013 passé, pour le Néerlandais, chez les juniors où il reconduisit son titre, et pour le Belge en U23. Chez lui à Hoogerheide, van der Poel est favori mais il craque après le départ fulgurant de son adversaire, seul en tête dès le premier tour et qu’il ne pourra jamais inquiéter. Il doit même se contenter de la médaille de bronze à 1:15.
2015 à Tabor : 1-2
À 20 ans seulement, WVA et MVDP se livrent désormais bataille dans la catégorie supérieure alors que l’un et l’autre auraient pu rester chez les espoirs. Après un départ fulgurant du Néerlandais, le Belge, qui est parvenu à le rejoindre en fin de premier tour, doit le laisser filer à cause d’un saut de chaîne. Lequel se répétera un peu plus tard pour Van Aert qui chutera de surcroît mais finira en boulet de canon à 0:15. Trop tardivement pour inquiéter Mathieu van der Poel qui devient le plus jeune champion du monde de tous les temps.
2016 à Zolder : 2-2
Opéré du genou en octobre, van der Poel a démarré tardivement une saison que domine son adversaire anversois. Plus frais, le Néerlandais monte en puissance et les deux hommes se livrent au Mondial une lutte farouche, devant près de 50 000 spectateurs. À la mi-course, ils chutent de concert et peinent à désenchevêtrer leurs vélos. Tandis que van der Poel accuse le coup moralement, Van Aert semble transcendé par l’incident. Revenu en tête, il s’isole dans le dernier tour pour conquérir un premier maillot arc-en-ciel chez les pros. Son rival finit 5e à 0:47.
2017 à Bieles : 3-2
Mathieu van der Poel démarre en force mais la malchance va frapper le Néerlandais victime de quatre crevaisons. Au contraire, Wout Van Aert, auquel Niels Albert a confié des "boyaux miracles" qu’il conservait au sec dans sa cave depuis des années, tourne comme un métronome pour enlever un deuxième titre avec 44 secondes d’avance.
2018 à Valkenburg : 4-2
Aux Pays-Bas, Van Aert va infliger une lourde défaite (2:30) à son rival, pourtant l’homme fort de la saison (32 succès sur 39 courses !). Sur un terrain alourdi par les pluies récentes, le Belge (neuf fois victorieux) prend, dès le 1er tour, la mesure du Néerlandais qui doit une fois encore se contenter du bronze.
2019 à Bogense : 4-3
Impliqué dans des problèmes avec son ancienne équipe Vérandas Willems-Crelan qu’il a quittée prématurément (Nick Nuyens lui réclamera une indemnité de 1,1 million € mais perdra le procès fin 2019), le Campinois vit une saison hivernale compliquée où il est souvent dominé par son adversaire de toujours. À Bogense, au Danemark, Van Aert s’accroche pourtant un long moment au sillage de van der Poel dont la meilleure technique lui permettra cependant de distancer inexorablement son dauphin, relégué au final à 16 secondes.
2020 à Dübendorf : 4-4
Dès le premier tour, Mathieu van der Poel s’envole vers un nouveau titre. Wout Van Aert, qui se remet à peine de sa grave blessure à la cuisse lors du Tour et n’a disputé que huit cross avant le Mondial, s’accroche longtemps à l’espoir de conquérir la médaille de bronze, mais une crevaison l’en prive sur la fin. Il se classe 4e à 2:04.
