Van Aert-Van der Poel: une heure à se battre dans le sable pour un titre Mondial
La plage d’Ostende sera dimanche le théâtre d’un nouvel affrontement grandiose entre Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel. En jeu, un quatrième titre mondial un des deux.
Publié le 30-01-2021 à 08h17 - Mis à jour le 30-01-2021 à 08h44
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C’est nouveau chapitre de deux exceptionnelles carrières qui se vivent en parallèle depuis bientôt dix ans qui nous attend ce week-end. Dimanche, la 72e édition du Championnat du monde de cyclo-cross, une discipline qu’ils dominent tous les deux, parfois outrageusement, depuis une demi-douzaine d’hivers, va nous offrir un nouveau volet du duel entre Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel.
Le "classico des labourés" se jouera sur le sable et l’hippodrome d’Ostende, la Reine des Plages qui couronnera le roi de la saison hivernale. À 26 ans, le Belge ou le Néerlandais, mais un des deux sûrement, sauf énorme surprise, va s’emparer d’une nouvelle couronne mondiale. La quatrième déjà…
Un duel au paroxysme
Pour la première fois depuis trois ans, les deux hommes se présentent au départ du Mondial dans une forme comparable et après un hiver sans le moindre souci. Arithmétiquement parlant, Van der Poel possède un léger avantage. Le coureur d’Alpecin-Fenix a conquis 9 succès cet hiver et quatre 2e places. Van Aert, lui, a gagné cinq fois, autant que ces 2es places. Sans parler de deux 3e et d’une 4e places lors de ses premières épreuves de reprise. Dans leurs confrontations cette saison, l’avantage va au Néerlandais qui mène 5-3 alors que l’égalité est parfaite au Mondial avec trois titres pour chacun chez les pros et même un quatrième si on y ajoute leur maillot arc-en-ciel conquis chez les jeunes.
Un double parcours
Les coureurs s’affronteront sur un circuit de 2 900 mètres sur la plage et l’hippodrome d’Ostende en passant (à l’aller et au retour) sur un pont qui présente une inclinaison maximale de 21 %. Le circuit n’est comparable à aucun autre et se divise en deux grandes parties de difficulté très variée. La première, "sans doute cruciale et exceptionnellement dure", selon tous les témoignages, débute avec l’ascension la plus pentue du pont, se poursuit avec le passage dans le sable sur la plage, entrecoupé d’un bref temps de répit sur la digue, pour se terminer avec le retour vers l’hippodrome via le pont.
"Il ne faut pas de technique mais énormément de puissance, ce sera une heure dans le rouge", confirme Sven Nys. "Il faudra être à 110 % pour pousser, encore pousser, mais aussi courir. Quand on sort du sable, on se dit "Ouf, que c’était dur."
Après, sur l’hippodrome, c’est roulant et un peu plus technique mais facile.
Importance du départ et de la… marée
Le premier franchissement du pont et passage sur la plage peut se révéler primordial. Un incident dans la descente qui mène à la grève aurait des conséquences sans doute rédhibitoires. Selon l’endroit où elle échouera, notamment à cause du vent, la marée haute (attendue 25 minutes avant le départ) peut influencer la course. Car si le sable est mouillé les coureurs s’enfonceront et devront se résoudre à courir bien plus rapidement que s’ils peuvent prendre de la vitesse à vélo et s’enfoncer le plus loin possible vers la digue.
Qui finira troisième ?
La suprématie conjointe affichée par Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert ces dernières semaines, conjuguée à la difficulté du tracé qui désignera "un gros moteur", ne laisse gère planer le moindre doute. Tous leurs rivaux doivent lutter pour la troisième marche du podium.
"Ils sont au-dessus du lot", conviennent de concert Eli Iserbyt, Toon Aerts ou Michael Vanthourenhout. La bagarre pour le bronze pourrait donc être aussi intense que celle pour l’or, entre les deux derniers cités, Tom Pidcock, Lars Van der Haar et Laurens Sweeck, lequel a l’avantage d’être un spécialiste des championnats et surtout de la conduite dans le sable.