Après la fin de son aventure avec Cofidis, Vermote espère retrouver la compétition: "Je suis prêt à courir au salaire minimum pour rester pro…"
Sans contrat pour l’actuelle saison, Julien Vermote continue de s’entraîner comme s’il devait reprendre la compétition demain.
Publié le 12-02-2021 à 07h28
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Le vortex qui souffle actuellement sur tout notre pays n’a pas gelé les ambitions ou la motivation de Julien Vermote. Sans contrat depuis le 31 décembre et la fin de son bail chez Cofidis, le Flandrien s’est offert jeudi après-midi une sortie de plus de deux heures et demie dans un froid polaire après avoir sué durant soixante minutes sur son home-trainer en matinée.
"Je m’entraîne exactement avec la même implication que lors des dix précédents hivers que j’ai traversés dans la peau d’un coureur pro", confie celui qui s’était fait connaître du grand public pour son statut de "tueur d’échappée" sur les Tours de France 2016 et 2017. "Je conserve encore l’espoir de décrocher un contrat pour l’actuelle saison même si je suis conscient que le temps n’est pas mon allié… Depuis décembre, j’entretiens certains contacts avec plusieurs équipes et me raccroche à l’espoir que, par exemple, l’arrivée d’un partenaire puisse offrir une rallonge budgétaire qui permette de m’engager. Je ne souhaite évidemment le malheur d’aucun collègue, mais je sais aussi qu’une blessure peut parfois pousser un coureur à la retraite et libérer, de ce fait, une place dans une formation…"
Car, à 31 ans, le Courtraisien n’est, lui, pas prêt à pendre le vélo au clou.
"Je suis convaincu que je possède encore ma place dans le peloton puisque les valeurs des différents tests que je réalise à l’entraînement sont les mêmes que celles enregistrées ces dernières années. Un cycliste tire généralement le plein profit de son potentiel autour de la trentaine. J’aime par ailleurs encore trop le vélo que pour m’en détourner. Si cette passion ne m’habitait plus, je n’aurais pas réalisé deux stages personnels de quinze jours en Espagne lors des mois de décembre et janvier. Cela m’a coûté près de 3 000 euros mais j’ai toujours considéré qu’un coureur était le principal maître de sa carrière et qu’il fallait savoir investir dans celle-ci. Cet hiver, je me suis également racheté un vélo puisque, autrefois, c’était mes équipes qui me fournissaient une monture pour l’entraînement. J’ai acquis le De Rosa sur lequel j’évoluais lors de ma saison 2020 chez Cofidis, mais pour le même prix que celui demandé à Monsieur Tout-le-monde lors de la traditionnelle vente de matériel de fin d’année. Cela peut apparaître dur, mais je sais depuis longtemps déjà qu’il n’y a pas de place pour les cadeaux dans le monde du cyclisme professionnel…"
Si l’ouverture de la saison belge se profile déjà à l’horizon, Julien Vermote ne s’est fixé aucun ultimatum pour la concrétisation de ses ambitions. " J’espère ne pas rester dans cette situation pendant des semaines encore, mais les choses ne sont pas entre mes mains. Ma situation n’est aucunement liée à des prétentions financières trop élevées puisque je n’ai discuté argent avec aucune équipe ! Je serais d’ailleurs prêt à rouler pour le salaire minimum (NdlR: environ 30 000 euros bruts annuels) pendant un an sans souci si cela me permet de rebondir. Mon ancien équipier Mark Cavendish tente de faire jouer son réseau pour m’aider autant qu’il le peut mais les choses ne sont pas faciles… Repasser chez les amateurs durant un an ? Je ne sais pas si cela serait la meilleure solution pour moi. Je m’efforce de ne pas me projeter trop loin ; cela ne sert à rien. En attendant, je ne veux rien toucher du chômage. Cela irait à contre-courant de la mentalité qui m’habite…"
Van Keirsbulck ou Navarro dans le même cas
Quatre autres coureurs évoluant à l’échelon WorldTour en 2020 nourrissent encore l’espoir de trouver un contrat pour cette saison.
Vermote n’est pas la seule victime du dernier remaniement des effectifs. Quatre autres coureurs évoluant la saison dernière en WorldTour nourrissent encore l’espoir de décrocher un contrat pro pour 2021.
Guillaume Van Keirsbulck (Bel/ex-CCC/29 ans) : celui qui fêtera ses 30 ans ce dimanche, jour de la Saint-Valentin, a toujours eu une relation d’amour compliquée avec une discipline pour laquelle on l’a longtemps présenté comme le "nouveau Boonen". Cet hiver, il s’est essentiellement entraîné sur un VTT parce qu’il ne possédait plus… de vélo de route.
Daniel Navarro (Esp/ex-Israël Start-Up Nation/37 ans) : le vainqueur d’étape de la Vuelta (2014) a été jugé excédentaire cet hiver par la formation Israël. S’il fêtera ses 38 ans cet été, l’Espagnol aux 20 grands tours espère trouver un nouveau contrat dans ce qui serait alors la 7e équipe de sa carrière.
Michal Paluta (Pol/ex-CCC/25 ans) : champion de Pologne 2019, Paluta est resté à quai après la disparition de CCC. Début janvier, il a réalisé un stage personnel de deux semaines à Majorque puis a participé au National de cylo-cross après qu’un marchant de cycles lui a prêté un vélo adapté.
Daniil Fominykh (Kaz/ex-Astana/29 ans) : victime du renouvellement du contingent kazakh de chez Astana, Fominykh ne s’est pas vu offrir de prolongation. Il a pris part début février à deux épreuves turques classées 1.2 sous le maillot de l’équipe nationale.