Mauri Vansevenant, l'autre Belge qui grimpe chez Deceuninck-Quick Step
Dans l'ombre de ses illustres leaders, Alaphilippe et Evenepoel, le jeune Belge continue d'impressionner, notamment sur le dernier Tour de La Provence.
Publié le 15-02-2021 à 16h52 - Mis à jour le 16-02-2021 à 08h39
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De son propre aveu, Mauri Vansevenant n'avait jamais escaladé le Mont Ventoux, que ce soit en course ou à l'entraînement. Mais ce samedi, pour son baptême du feu sur le Géant de Provence (même si l'arrivée était située au Chalet Reynard, soit 6 kilomètres avant le sommet), le coureur de Deceuninck-Quick a fait très bonne impression, la première fois sur un col de dix kilomètres, à l'occasion de l'étape reine du Tour de La Provence. Présent dans un groupe d'élite réduit à une quinzaine de coureurs à moins de cinq kilomètres de l'arrivée au Chalet Reynard, Mauri Vansevenant a réalisé un gros travail pour son leader Julian Alaphilippe quand le Colombien Ivan Sosa a attaqué. S'il n'a pas réussi à boucher le trou sur le coureur du Team Ineos Grenadier, le Belge a permis au groupe des poursuivants de maintenir un écart réduit durant 1,5 kilomètre.
Après l'attaque du champion du monde bien suivie par Egan Bernal, Vansevenant est parvenu à s'accrocher au groupe des poursuivants franchissant la ligne en huitième position, devançant notamment des coureurs comme Aleksandr Vlasov, Patrick Konrad ou Warren Barguil. Terminant également premier belge devant Dylan Teuns, Sander Armée ou Laurens De Plus.
Confronté pour la première fois à une telle opposition sur un long col depuis ses débuts pros, Vansevenant s'est surpris lui-même : "J'ai explosé quelques records en cours de route. Je n'avais jamais roulé à de telles intensités pendant 20 minutes. Je suis moi-même étonné du palier que j'ai franchi", expliquait-il après l'arrivée au Chalet Reynard.
Une confirmation après la Flèche wallonne
Ce résultat est plus que prometteur pour la suite de la saison du coureur de 21 ans. Certes il ne s'agissait "que" du Tour de La Provence, et nous n'en sommes qu'en début de saison, mais Vansevenant pose déjà les jalons d'une belle année qui devrait être celle de la confirmation.
Passé professionnel le 20 juillet dernier avec de belles lettres de noblesses chez les jeunes (lauréat du Tour du Val d'Aoste, 4e du GP des Nations, 5e de la Course de la Paix et 6e du Tour de l'Avenir dont il a été leader, chez les espoirs), le fils de l'ancien coureur professionnel Wim Vansevenant n'avait pas tardé avant d'étaler son talent lors de la Flèche wallonne, deux mois et demi plus tard. Membre de l'échappée matinale, Vansevenant ne s'était fait rattraper qu'au pied du Mur de Huy, soit à la flamme rouge, et ce malgré une chute dans la descente menant au centre de la cité hutoise.
Après l'épreuve, il n'avait pas masqué sa déception, lui qui était convaincu qu'il aurait pu s'imposer sans cet accident : "Je pense que c'était possible. Si j'avais conservé trente secondes au pied du Mur, j'aurais pu gagner", déclarait-il à l'époque plein d'assurance.
Pourtant, malgré ces belles prestations et son ton assuré lors de ses premiers mois professionnels, Vansevenant ne veut pas encore parler d'ambitions personnelles et préfère se mettre au service de ses leaders : "J'aimerais bien devenir équipier de luxe", affirmait le jeune Belge au podcast De Tribune fin janvier, "J'espère faire partie du noyau autour de Remco Evenepoel. Je trouverais cela fantastique d'aider Remco quand il en a besoin. Mais la route est encore longue pour nous deux." Car Vansevenant ne se voit pas comme un leader dans le futur, "Je sais que que j'ai des capacités limitées et qu'avec mon sprint, je ne vais pas remporter beaucoup de courses. Et dans une équipes comme Deceuninck-Quick Step, soit tu es équipier, soit tu es leader, il n'y a pas d'entre deux."
S'il est déjà assuré que Mauri Vansevenant ne disputera pas le Tour d'Italie aux côtés d'Evenepoel, il se pourrait que le jeune grimpeur dispute son premier grand tour à l'occasion de la Vuelta en août prochain. Avant de former un jour un duo redoutable en montagne avec Remco Evenepoel ? L'avenir nous le dira...