Le chef d'oeuvre de Wout Van Aert sur le Mont Ventoux
Après avoir remporté trois victoires au sprint sur le Tour de France par le passé, le champion de Belgique s'est imposé au pied du Ventoux.
Publié le 07-07-2021 à 19h05 - Mis à jour le 07-07-2021 à 20h09
Dix ans après Philippe Gilbert au Mont des Alouettes, un coureur belge remporte une étape du Tour de France avec le maillot de champion de Belgique. Après dix ans, Wout Van Aert a porté haut les couleurs de la Belgique en réalisant un véritable numéro sur les pentes du Ventoux.
On connait depuis plusieurs années déjà les qualités de sprinteur et de rouleur du coureur de Jumbo-Visma. Mais cette victoire à Malaucène confirme que Van Aert est certainement l'un des coureurs les plus complets du peloton. Si pas le plus complet.
Il était déjà connu pour ses trois titres de champion du monde de cyclo-cross et sa 3e place lors des Stade Bianche en 2018. Par contre, l'avènement de Van Aert sur la route remonte au Dauphiné 2019. Vainqueur du contre-la-montre avant de battre Sam Bennett au sprint le lendemain, le Belge avait encore pris une autre dimension quelques semaines plus tard en remportant à Albi sa première victoire d'étape sur les routes du Tour de France après avoir battu des garçons comme Elia Viviani, Caleb Ewan ou Michael Matthews dans un emballage final.
Celui qui a remporté des classiques comme Milan-Sanremo, les Strade Bianche, Gand-Wevelgem ou l'Amstel Gold Race, a été l'équipier de luxe de Primoz Roglic en montagne sur le Tour de France l'an dernier. Réalisant des numéros dans le Grand Colombier, vers Orcières-Merlette ou encore au Plateau des Glières au service de son leader slovène. Cette année, après l'abandon de Roglic, Van Aert possède beaucoup de liberté. Le champion de Belgique peut jouer sa carte sur les étapes qu'il souhaite. Et preuve de sa polyvalence, il a remporté l'une des plus dures de ce Tour de France au lendemain de sa deuxième place au sprint derrière Mark Cavendish à Valence.
Van Aert le grimpeur
Même s'il a prouvé lors du dernier Tour qu'il pouvait bien grimper, remporter une étape mythique avec deux ascensions du Mont Ventoux est une autre affaire. Surtout face à des vrais grimpeurs comme Daniel Martin ou Bauke Mollema, présents avec lui dans l'échappée au même titre que le champion du monde Julian Alaphilippe. Parti seul en tête dès le début de la seconde ascension du Mont Chauve, Il est rapidement apparu que le principal danger du champion de Belgique serait davantage les favoris pour le classement général que ses anciens compagnons d'échappée.
"Je voulais vraiment être dans l'échappée aujourd'hui et j'ai tout fait pour que ce soit le cas", a expliqué Van Aert qui, de son propre aveu, se sent monter en puissance dans ce Tour, "mais une fois à l'avant j'étais bien entouré avec des coureurs comme Alaphilippe, Martin ou Mollema. Au final, Julian avait déjà fait trop d'efforts et Martin n'était pas si bien."
Et le champion de Belgique a fait jeu égal dans les trois quarts de l'ascension avec le groupe des favoris, ne perdant que 45 secondes sur les 12 premiers kilomètres d'ascension. Ce n'est que quand Kwiatkowski a mis un gros relais que l'écart a vraiment commencé à chuter. Mais c'était assez pour Van Aert qui passait au sommet avec plus d'une minute d'avance sur ses poursuivants. Assez pour célébrer sa quatrième victoire sur le Tour de France
"C'est sans doute la plus belle victoire de ma carrière", a déclaré Van Aert après l'arrivée, "si on m'avait dit ça avant le Tour, je ne l'aurais pas cru. Mais hier j'ai commencé à y croire. Et avec de la motivation, tout est possible. Je suis très fier de ce que j'ai fait aujourd'hui."
Si le Tour de France du champion de Belgique est d'ores et déjà réussi, il lui reste encore de nombreuses opportunités de briller d'ici aux Champs Élysées. À commencer par jeudi et vendredi vers Nîmes et Carcassonne. Deux étapes réservées aux sprinteurs mais où le vent pourrait jouer des tours. De quoi donner encore des idées à Wout Van Aert.