Gilbert, Van Avermaet, Evenepoel...: quelle équipe belge pour les Mondiaux?

Alors que Sven Vanthourenhout donnera sa sélection ce lundi en fin de matinée, il semble que certains ont marqué de précieux points, tandis que d’autres ont probablement dit adieu aux Championnats du monde à domicile. Cinq places paraissaient acquises avant le début de l’épreuve belgo-néerlandaise. Autour du leader incontesté, Wout van Aert, Jasper Stuyven, Yves Lampaert, Tim Declercq et Tiesj Benoot, étaient en ballottage plus que favorable. Il restait donc trois places à prendre. Décryptage.

Evenepoel, priorité Euro

Présent au grand départ à Surhuisterveen, lundi dernier, le Brabançon a dû abandonner tous ses espoirs de victoire après deux jours. D'abord, il a perdu une minute dans l'étape initiale, avant de vivre un chrono compliqué le lendemain, à cause de problèmes de santé. Le coureur de Schepdaal, qui se plaignait de douleurs à l'estomac, a jeté l'éponge au matin de la cinquième étape pour se remettre d'aplomb avant les Championnats d'Europe, son objectif de la fin de saison. "Si je ne me sens pas mieux, ce sera compliqué de repartir, disait-il après le chrono autour de Lelystad. Je vous avoue qu'il sera alors préférable que je rentre chez moi pour me reposer avant l'Euro. Cette échéance est très importante." Il sera bel et bien présent dans le Trentin. En revanche, pour le Mondial, Remco n'est pas une solution privilégiée mais ses démonstrations à Overijse, à la Course des Raisins, et quelques jours plus tard à la Brussels Classic plaident en sa faveur.

Gilbert, un capitaine important

Il n'est certes plus le puncheur qui était capable de briller sur tous les terrains il y a encore quelques années. Toutefois, le vécu et la science de Gilbert ne sont pas à négliger dans une épreuve mondiale. Le Remoucastrien est prêt à se mettre à la planche pour van Aert. "J'ai dit au coach que si je suis appelé, je me dévouerai à 100 % pour Wout et l'équipe", souligne le Wallon. Un peu comme il l'a fait pour Caleb Ewan et Tim Wellens cette semaine. "Je ne fais pas les choses pour prouver quoi que ce soit. Mes qualités sont connues depuis des années. Je fais mon travail. Celui qui veut le voir, il le voit. Celui qui ne veut pas le voir, c'est comme ça."

Van Avermaet lucide

Quelques jours avant de prendre le départ du Tour du Benelux, Greg Van Avermaet espérait revenir dans le coup après des semaines de doute. Au final, le Waeslandien n'a pas été en mesure de lutter avec les meilleurs et s'est montré lucide au moment d'analyser sa forme. "Je ne suis pas bien, je ne comprends toujours pas quel est le problème. C'est la première fois de ma carrière que je me sens à ce point en deçà de mon niveau, constate le coureur d'AG2R-Citroën. Qu'est-ce que je peux apporter à l'équipe ? Pas grand-chose. Ce serait dommage de ne pas disputer les Mondiaux dans mon pays mais je suis réaliste, je n'ai pas ma place."

L’ancien champion olympique a retrouvé un peu de couleurs dimanche, mais il n’a pas vraiment pesé sur la course.

Naesen, le protecteur

Lorsqu'on parle des équipiers de luxe dans le peloton, le nom d'Oliver Naesen revient sur les lèvres de beaucoup. L'Ostendais a prouvé à nombreuses reprises être un lieutenant impérial. Ce n'est pas Romain Bardet qui peut affirmer le contraire. Outre cet aspect, Naesen monte en puissance bien qu'il n'ait pu suivre les meilleurs lors de la dernière étape entre Namur et Grammont. Ce qui laisse penser qu'il sera bien dans la sélection ce lundi. "Tout le monde sait que je me mets volontiers au service d'un leader, quel qu'il soit, précise le trentenaire. Je me sens de mieux en mieux au fur et à mesure des jours en tout cas."

Van der Sande, le choix de van Aert ?

Il n’a pas le nom le plus ronflant du cyclisme belge, il n’empêche que ses qualités sont appréciées. En forme ascendante ces derniers temps, l’Anversois pourrait bien figurer sur la feuille de Vanthourenhout ce lundi. D’autant plus que van Aert a souhaité qu’il rejoigne sa garde rapprochée chez Jumbo-Visma la saison prochaine. Ce n’est pas une donnée à omettre.

Campenaerts, loup trop solitaire ?

Victor Campenaerts n'a pas à rougir de ses prestations sur ce Tour du Benelux. Si d'un point de vue sportif, il ne ferait pas tache dans la sélection belge, des doutes existent sur ses facultés à se mettre à la planche pour un leader. L'Anversois est capable de beaux efforts en solitaire mais est aussi capable de rouler à contretemps… Si l'on se réfère à sa forme du moment, le recordman de l'heure n'aurait pas volé une place dans la sélection. "Ce serait un honneur, mais je ne sais pas quoi penser. La forme est une chose, mais comment m'intégrer dans cette équipe ? Dans quel rôle ?", s'interroge légitimement l'intéressé.

Wellens, réaction tardive

En fin de saison, Tim Wellens preste souvent à un bon niveau, là où d'autres cherchent leur second souffle. Mais l'année décevante du Trudonnaire pourrait lui porter préjudice. "En tant que Belge, on veut tous disputer le Mondial à domicile, mais j'aurais surtout aimé disputer l'Euro car le parcours me convient", commente le coureur de Lotto-Soudal. À moins que son Tour du Benelux ait changé la vision du sélectionneur à son propos. Le Limbourgeois a des choses à apporter à la Belgique mais ses prestations cette semaine étaient-elles suffisantes pour rebattre les cartes ? Cela semble peu probable.

Merlier, pas le bon profil

Il est le Belge le plus productif de la saison avec neuf succès, dont un bouquet au Giro et au Tour de France. Mais son profil de pur sprinter n'est pas celui que recherche Vanthourenhout. En cas de sprint massif, van Aert est tout à fait capable de s'imposer contre les meilleurs du monde. "J'y crois encore un peu mais…" sourit néanmoins Merlier.

Devenyns, le fidèle

Dans l’échappée lors de l’ultime étape, le vétéran louvaniste ne doit plus prouver sa valeur pour un leader. Il est bien plus que le bras droit de Julian Alaphilippe. Mais saurait-il rouler contre son ami fidèle ? C’est la question qui anime les discussions et qui divise.

Theuns, Rickaert et Vermeersch, les cotes

Trois noms sont aussi cités de temps en temps. Mais il y a peu de chances qu’ils figurent parmi les huit coureurs présents à Louvain, le 26 septembre. Edward Theuns est proche de Stuyven. Ce dernier, considéré comme le plan B en cas de souci avec van Aert, pourrait donc avoir donné son nom. Quant à Jonas Rickaert et Gianni Vermeersch, ils ont prouvé leur valeur auprès de Mathieu van der Poel, cette saison. D’autres candidats tels que Dylan Teuns, excellent au Tour de France, Ben Hermans, vainqueur de l’Arctic Race of Norway, ou Jasper Philipsen, double vainqueur d’étapes à la Vuelta, ne figuraient pas sur la liste des engagés au Tour du Benelux. À moins d’une surprise, aucun des trois ne disputera les Mondiaux.