Vuelta: Primoz Roglic, tel un phénix

Vainqueur de quatre étapes au total, puisqu’il a également remporté la victoire à Valdepeñas de Jaen, aux Lacs de Covadonga et sur l’épreuve en solitaire finale dans la cité chère aux pèlerins, Roglic a également décroché quatre secondes places, soit huit top 2 en 21 étapes…

Le Slovène n’a laissé que des miettes à ses rivaux, puisqu’il est le seul membre du top 15 à avoir enlevé au moins une étape, Lopez ayant abandonné samedi.

"C'est incroyable, je me suis senti bien durant trois semaines. Le fait que les écarts soient si grands avec mes concurrents est la cerise sur le gâteau", s'est félicité Roglic à l'arrivée. "Les trois dernières semaines se sont parfaitement déroulées, j'étais en très bonne condition et mes coéquipiers ont fait un travail extraordinaire."

L’art de toujours se relever

Tout sourire sur le podium final à Saint-Jacques-de-Compostelle, aux côtés d’Enric Mas et Jack Haig, Roglic sait d’où il revient, lui qui avait dû abandonner le Tour de France, son gros objectif de la saison, avant la fin de la première semaine, souffrant de sa chute de la 3e étape.

Se relever après un gros échec, c’est devenu la marque de fabrique de Primoz Roglic. On aurait presque tendance à dire que le Slovène n’est jamais aussi redoutable que lorsqu’il a pris un gros coup sur la tête. Car après la déception du Tour de France, il s’est directement remobilisé pour enlever le titre olympique avant de poursuivre sur sa lancée et de remporter une troisième Vuelta.

L’année dernière déjà, l’ancien sauteur à ski avait transformé l’énorme désillusion de perdre le Tour de France en une motivation pour aller enlever deux grosses victoires. Dépossédé du maillot jaune à la veille de l’arrivée, sur le contre-la-montre face à son compatriote Tadej Pogacar, Roglic remportait Liège-Bastogne-Liège deux semaines plus tard, avant d’enchaîner par une deuxième victoire au classement général du Tour d’Espagne.

Un mental à toute épreuve

Cette année encore, le coureur de Jumbo-Visma a connu la malchance. En début de saison, Roglic dominait Paris-Nice de la tête et des épaules, enlevant notamment trois étapes et portant le maillot jaune de leader. Mais tout s’est effondré après une chute dans la dernière étape. Se battant en pure perte jusqu’à la ligne, le Slovène, éraflé sur tout le côté gauche et avec une épaule démise, avait directement salué Max Schachmann, le vainqueur presque gêné d’endosser le maillot jaune de la sorte, plutôt que de se lamenter sur son sort.

"C'est la course. Parfois vous êtes dans un bon jour, parfois vous commettez des erreurs. Ce n'était simplement pas mon jour", explique-t-il à l'époque tout en restant positif. "Le bilan de mon début de saison est bon. J'étais en bonne forme donc je dois continuer à travailler dur et regarder vers l'avant."

Moins d’un mois après, le Slovène se relevait à nouveau en remportant le Tour du Pays basque. Cela reste à ce jour la seule "défaite" infligée à Tadej Pogacar sur une course par étapes depuis le Tour 2020.

Après les classiques et une belle seconde place sur la Flèche wallonne notamment, Roglic étonne en annonçant qu’il ne participera plus à aucune course jusqu’au Tour de France, pour se préparer à l’abri des regards.

Mais tout s'écroule donc après trois étapes et une grosse chute vers Pontivy. S'il continue la Grande Boucle pendant plusieurs jours, Roglic est finalement contraint d'abandonner, non sans rester optimiste, une fois de plus malgré la perte de son rêve : "Je suis très déçu de devoir quitter le Tour mais je dois l'accepter. Je reste optimiste et regarde vers l'avenir."

Une nouvelle désillusion qu’il a visiblement très rapidement évacuée.