Remco Evenepoel confiant avant l’Euro: “Je n’ai aucune raison d’avoir peur”
Remco Evenepoel, remis de ses problèmes d’estomac, aborde cet Euro le moral gonflé à bloc.
Publié le 08-09-2021 à 07h45
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Remco Evenepoel va bien. Les problèmes d'estomac qui l'avaient contraint à quitter le Tour du Benelux après quatre jours, dans la foulée d'un chrono fait en étant malade, sont derrière lui. "Je suis là pour me donner à fond", dit celui qui fut champion d'Europe de l'exercice en 2019 (devant Asgreen et Affini). À J-1, le Brabançon affiche un large sourire.
Remco, que pensez-vous du parcours du chrono ?
"Il est trop plat et un peu trop court (22,4 km). On fait la même distance que les juniors. Si cela n’avait tenu qu’à moi, j’aurais ajouté une bosse. D’autant plus que ça ne manque pas dans cette région. Il devrait mieux convenir à des plus grands gabarits comme Ganna ou Küng, mais j’ai déjà gagné sur un tracé comparable il y a deux ans. Donc, je n’ai aucune raison d’avoir peur."
Quelle importance ont ces championnats d’Europe, par rapport aux Mondiaux, aux JO ou à une autre grande course ?
"Pour moi, ils sont tout aussi importants, même s’ils ont moins de prestige que les Mondiaux. Un titre reste un titre et on ne pourra jamais te l’enlever. C’est un championnat, donc il y a un maillot à gagner. C’est toujours beau. Je sais que tout le monde, au sein du peloton, ne pense pas comme ça, mais ça m’est égal. C’est une course à remporter. Comme toutes les autres. Il n’y a pas de raison de faire l’impasse."
Dans quelle forme vous estimez-vous ?
"Je suis très bien. Mes maux d’estomac sont bien derrière moi. Lors des dernières courses, j’ai réalisé de très belles choses. Elles m’ont donné énormément de confiance pour les rendez-vous à venir. Lors des premiers jours du Tour du Benelux, une course WorldTour, j’étais avec les meilleurs, j’avais les jambes d’avant. Malheureusement, je n’ai pas pu aller au bout. D’un autre côté, j’ai bénéficié de quelques jours de récupération. C’est peut-être une bonne chose dans une période assez chargée."
Vous avez dit avoir retrouvé le niveau d’avant lors du Tour du Danemark. Comment en étiez-vous certain ?
"Sur la montée où j’attaque à 16 kilomètres de l’arrivée, j’ai pu reproduire des choses que je réalisais avant ma chute en Lombardie. On est parti, ça roulait très vite et je suis parvenu à lâcher tout le monde en accélérant encore. J’ai pris 1:30 d’avance, en 16 bornes. Là, j’ai compris que j’avais de nouveau les jambes, que c’était revenu… Et, quelques jours après, à Overijse, j’ai pu pousser des watts comme je ne l’avais jamais fait au cours de ma carrière."
Peut-on dire que ce chrono constitue pour vous un test grandeur nature face aux autres meilleurs spécialistes du monde ?
"Oui, dans la mesure où je n’ai pas pu faire celui du Tour du Benelux à fond. Les autres seront aussi très motivés à l’idée de gagner ce maillot. Si je suis dans un bon jour, je peux vraiment aller très vite. Reste à voir si ce sera le cas."
Si vous êtes champion d’Europe ce jeudi, la Belgique aura droit à une troisième place pour le contre-la-montre des Mondiaux…
"Oui, et c’est une motivation supplémentaire. J’ai promis à Yves (Lampaert) de faire mon possible pour qu’il puisse participer avec Wout et moi au chrono des Mondiaux (rires). Ce serait vraiment super !"
Remco, on se trompe si on dit que vous êtes content que les Jeux soient loin derrière vous ?
"Disons que je n’y étais pas bien. Je me sentais trop stressé et j’étais resté trop longtemps seul, à m’entraîner dans mon coin. À mon retour de Tokyo, j’ai un peu accusé le coup. Ce fut une période difficile. Maintenant, je me rends compte que j’aurais dû faire des courses en guise de préparation, et avant le Tour d’Italie aussi, même si je n’avais pas le niveau pour en faire plus à ce moment-là. Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup de compétition, de ressentir l’adrénaline de la course, l’émotion de la victoire. C’est la grande leçon de cette saison."
"C’est Wout qui dirige"
Remco est décidé à se mettre à plat ventre pour Van Aert lors des championnats du monde.
Je suis pleinement focalisé sur l'Euro. Je penserai aux Mondiaux après." Remco Evenepoel sait donc depuis lundi qu'il enchaînera les deux rendez-vous. Il fait, en effet, partie de la sélection chargée d'épauler Wout Van Aert dans sa quête de maillot arc-en-ciel. Et il est pleinement conscient de son rôle.
"C'est toujours formidable de pouvoir représenter la Belgique au plus haut niveau", dit-il. "Le fait que ce soit chez nous rend la chose encore plus spéciale. Cela n'arrive pas tous les jours. J'ai dû batailler pour aller chercher ma place, mais je pense que je la mérite parce que j'ai montré que je suis de retour au top de ma forme."
"Prévoir un plan B et même une option C"
À ceux qui craignent que son tempérament fougueux l'amène à ne pas respecter les consignes que distillera Sven Vanthourenhout, il répond le plus calmement du monde. "Nous savons ce que nous voulons : devenir champions du monde avec Wout. Je suis totalement derrière la tactique et je m'investirai à fond pour l'aider à s'imposer."
Evenepoel n'a, donc, aucun doute quant à la hiérarchie à respecter le 26 septembre prochain. "Il est très clair que c'est Wout qui dirige. Et tout sera fait en fonction de lui. Mais on ne sait jamais… Il faut prévoir un plan B, et même une option C s'il est dans un mauvais jour ou s'il tombe. Il peut y avoir une situation où le plan de base ne peut pas être mené à bien. Mais, je le répète, s'il n'y a aucun problème en course, nous roulerons tous pour Van Aert. De nous huit, il est celui qui a le plus de chances de gagner. Le plus important sera que nous sachions tous exactement ce que nous devrons faire le jour J."
Mais il a d’autres choses à faire afin de se pencher sur la question.