"J'ai cru arrêter 30 fois mais ma tête ne voulait pas", "2 km de course à pied dans Mons-en-Pévèle": les petites anecdotes épiques des coureurs après Paris-Roubaix

Si à l'avant de la course, on n'a rien raté ou presque, loin des caméras, d'autres coureurs ont vécu un autre Enfer du Nord.

"J'ai cru arrêter 30 fois mais ma tête ne voulait pas", "2 km de course à pied dans Mons-en-Pévèle": les petites anecdotes épiques des coureurs après Paris-Roubaix
©BELGA

L'Italien Sonny Colbrelli a remporté une 118e édition dantesque de Paris-Roubaix dans un sprint à trois face à Florian Vermeersch et Mathieu van der Poel sur le vélodrome. Mais derrière ces trois coureurs, ils sont 106 à avoir terminé cet Enfer du Nord, 96 d'entre eux ont atteint le vélodrome dans les délais. Les dix derniers, arrivés hors délais et non-classés ne méritent pas moins la lumière pour leur courage et leur volonté de finir cette course mythique.

Les chutes, les crevaisons, les ennuis mécaniques ou simplement le froid et la pluie ont éliminé des dizaines de coureurs loin de l'objectif des caméras. Mais bon nombre d'entre eux ont tout fait pour finir la Reine des Classiques.

Le dernier à franchir la ligne d'arrivée dessinée sur le vélodrome de Roubaix est Tom Paquot, à plus de 40 minutes du vainqueur du jour. Le jeune Wallon a tenu à achever son premier Paris-Roubaix, même à bout de force : "J'ai cru arrêter 30 fois, mais ma tête ne voulait pas. J'ai fait 150 kilomètres tout seul, dont 50 sans ravitaillement. Dans les cinq derniers kilomètres, j'ai plus pleuré que pendant les deux dernières années de ma vie", a-t-il confié sur la pelouse du vélodrome de Roubaix. Quelques heures plus tard, Paquot a jouté sur les réseaux sociaux : "Parfois les émotions prennent le dessus sans que vous ne puissiez rien y faire. J'ai tout vécu aujourd'hui, mais je tenais à rejoindre le vélodrome de Roubaix."

Un autre coureur wallon, Kévin Van Melsen, n'a pas eu l'occasion de rallier Roubaix. Victime d'un problème mécanique à 40 kilomètres de l'arrivée alors qu'il était déjà attardé, le Liégeois n'a pas pu changer de vélo et a été contraint à l'abandon. "Paris-Roubaix compliqué pour moi, selle cassée, deux crevaisons, une chute et malheureusement je n'ai plus trouvé de quoi me dépanner à 40 km de l'arrivée malgré deux kilomètres de course à pied dans le secteur de Mons-en-Pévèle. Bref, déçu mais Roubaix c'est ça aussi."

Si Van Melsen n'a pas eu la chance de trouver un vélo lui permettant de continuer sa route, Tom Wirtgen a lui pu bénéficier de la solidarité de la part d'une autre équipe : "Merci à l'équipe Astana de m'avoir dépanné d'une roue à 30 kilomètres de l'arrivée de ce Paris-Roubaix, ce qui m'a permis d'atteindre mon objectif d'arriver au vélodrome", a expliqué le Luxembourgeois qui a terminé à plus de 38 minutes de Colbrelli.

Plusieurs coureurs, dont Philippe Gilbert, expliquaient également qu'une... roue d'une voiture de l'organisation s'était détachée et avait traversé le groupe dans lequel ils se trouvaient. "On aura tous quelque chose à raconter de cette édition. Il y avait des chutes dans tous les sens. Et des trucs que je n'avais encore jamais vus en course…", a-t-il expliqué après la course, tandis que son équipier Tosh Van der Sande, présent dans l'échappée matinale, a terminé la course avec une roue... qui ne tournait plus : "J'ai chuté et j'ai eu un problème mécanique dont je ne me suis même pas rendu compte."

Décidément, Paris-Roubaix n'est vraiment pas une course comme les autres.

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