Pourquoi Evenepoel sera au départ d'une gravel race aux États-Unis ce dimanche
Deux semaines après sa dernière course sur route de la saison, le Brabançon va de nouveau enfourcher le vélo en compétition. Sur une course bien particulière.
Publié le 29-10-2021 à 14h50 - Mis à jour le 29-10-2021 à 19h34
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Avec la fin de la saison sur route, la plupart des coureurs profitent de vacances bien méritées. Si pour d'autres, la saison de cyclo-cross est bien entamée et va entrer dans une nouvelle phase avec deux courses très importantes ce week-end à Overijse et sur les flancs du Koppenberg, Remco Evenepoel sortir de son repos l'espace de quelques heures : le Brabançon va participer ce dimanche à la gravel race "The Hell of the Mid-West" dans le Kansas.
Une gravel race, de quoi s'agit-il ? Les gravel races, littéralement "courses de gravier" se distinguent des courses car elles sont disputées en majorité, voire même exclusivement, sur des routes non-asphaltées, des chemins constitués de gravillons. Si des courses, comme les Strade Bianche, Paris-Tours ou Gand-Wevelgem, empruntent ce genre de routes, elles ne représent qu'une petite (voire infime) partie du parcours de ces épreuves qui se disputent en majorité sur l'asphalte.
Par rapport au cyclo-cross, les gravel races se distinguent par leur longueur (178 kilomètres et 2 347m de dénivelé ce dimanche) mais aussi par le parcours en ligne, là où le cyclo-cross se disputent sur plusieurs tours d'un ciruit local souvent dessiné dans les bois, les prés ou les dunes.
Encore méconnues en Europe, malgré l'organisation de la première édition Flanders Gravel à Audenarde il y a quelques semaines, la discipline fait fureur aux États-Unis où l'attention médiatique est bien plus importante que sur la plupart des courses sur route européennes. Beaucoup d'anciens coureurs pros se sont reconvertis dans cette discipline comme le Néerlandais Laurens ten Dam où les Américains Ian Boswell et Peter Stetina. Les deux premiers se sont d'ailleurs disputés la victoire sur la Unbound Gravel début juin, sur une distance de 300 kilomètres.
Une autre grande spécificité des gravel races est le côté ludique. Pour la plupart des participants, le résultat n'est pas le plus important. "L'ambiance est fantastique. Après la course, on mange une gauffre ou un barbecue avec une bière à la main", explique Ten Dam. Et contrairement aux autres disciplines, les concurrents sont livrés à eux-mêmes sur l'ensemble du parcours : "Si tu as une crevaison ou un problème mécanique, tu dois tirer ton plan et te débrouiller seul", enchaîne le Néerlandais.
Pourquoi Evenepoel participe-t-il à cette épreuve ?
C'est donc à Lawrence, dans le fin fond du Kansas que Remco Evenepoel va à nouveau enfourcher le vélo en compétition, deux semaines seulement après sa cinquième place au Chrono des Nations. "Mais c'est purement récréatif", déclarait son directeur sportif Wilfried Peeters dans la presse flamande la semaine dernière, "Remco Evenepoel va seulement rouler pour s'amuser. Comme il est présent aux USA, autant qu'il fasse des vacances à vélo." En effet, Evenepoel est présent aux États-Unis depuis quelques jours avec son équipier Mattia Cattaneo - qui sera également présent dimanche - pour vister le siège de Specialized, le sponsor vélo de l'équipe Deceuninck-Quick Step, pour y effectuer des tests en soufflerie.
Mais en tant que constructeur américain, Speicalized a conclu un accord avec Patrick Lefevere pour que plusieurs de ses coureurs participent à des gravel races. Si le coronavirus a mis un frein à cette obligation, Evenepoel et Cattaneo seront donc bien présents au Kansas.
S'il s'agit donc d'une opération sponsoring, Evenepoel pourra également mettre à profit cette expérience pour apprendre en terme de pilotage et technique, ses plus grosses faiblesses actuellement. "Au Tour d'Emilie, il a lâché tout le monde dans une descente", nuance néanmoins Wilfried Peeters. Il n'empêche que sur la 11e étape du dernier Giro, empruntant de nombreux chemins empierrés, Evenepoel a concédé beaucoup de temps et perdu beaucoup d'énergie par rapport à ses concurrents alors qu'il était encore 2e du classement général.
Mais chez Deceuninck-Quick Step on préfère se laisser le temps : "Après le Giro, on a dit qu'il devait apprendre le pilotage avec le pilote de MotoGP Cal Crutchlow, un ami de Cavendish. Mais ce n'est pas encore à l'agenda. Nous préférons être patients", reprend Peeters qui estime qu'envoyer le prodige belge sur les cyclo-cross pour travailler sa technique n'est pas non plus une bonne idée,"Quel est l'intérêt si c'est pour se faire doubler après deux tours par les meilleurs ? Aucun. Autant participer à une gravel race pour le plaisir."