L'entraîneur de Van Aert fait le point avant sa rentrée dans les labourés: "Wout doit être à 90 % de ses capacités"
Van Aert entame ce samedi sa saison dans les labourés. Son entraîneur, Marc Lamberts, fait le point.
Publié le 04-12-2021 à 09h20
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Marc Lamberts est pour Wout van Aert ce que Koen Pelgrim est pour Remco Evenepoel : son entraîneur. Alors que le vice-champion olympique reprend la compétition ce samedi dans les labourés de Boom, le dirigeant de Jumbo-Visma revient sur les dernières semaines du Campinois et nous éclaire sur son état de forme.
Marc, dans quel état de fatigue Wout a-t-il achevé la saison sur route ?
"Il n’était pas plus fatigué que l’année précédente, mais il avait vraiment besoin de recharger les accus. Surtout, mentalement. Cela fait plusieurs saisons qu’il enchaîne cyclisme et cyclo-cross. C’est usant mais on sait qu’il aime ça et que ça participe à son équilibre."
Concrètement, qu’a-t-il fait jusqu’ici ?
"Il a laissé le vélo de côté pendant un mois. Durant cette période, il s’est contenté de quelques joggings, rien de plus. Il était important qu’il coupe et prenne le temps de se reposer. Depuis 4, 5 semaines, il se reconstruit. Aujourd’hui, Wout doit être à 90 % de ses capacités. On veut profiter de ses premiers cross et du stage à Gérone (du 11 au 21 décembre) pour le faire monter en puissance. Le premier objectif est qu’il atteigne un pic de forme pour les championnats de Belgique de cyclo-cross, le 9 janvier à Middelkerke."
Vous semble-t-il capable de lutter pour la gagne dès ce samedi ?
"Même si Wout reste Wout, un compétiteur hors-pair, je ne le pense pas. Il n’a plus roulé dans les labourés depuis longtemps et sur un parcours technique, cela peut constituer un gros inconvénient. D’autres sont au sommet de leur forme. Mais bon, on connaît Wout, il ne prend jamais le départ d’une course avec l’idée de rester dans l’anonymat. Ce n’est pas son style."
Pourquoi le cyclo-cross est-il si important pour lui ?
"Il y a quelques années encore, il ne jurait que par la saison dans les labourés. Mais, aujourd’hui, le cyclo-cross lui sert de préparation pour la saison sur route. Tout son programme hivernal est établi pour qu’il soit performant à ce moment-là. Même si Wout est quelqu’un de très ambitieux et qu’il ne conçoit pas de ne pas tout donner, il continue à faire du cyclo-cross en guise de préparation pour la suite. Il sait que nous ne nourrissons pas l’objectif qu’il gagne toutes les courses dans les labourés."
Dès lors pourquoi le laisser faire toute la saison hivernale au détriment d’un entraînement spécifique pour la route ?
"D’abord parce que c’est sa passion. Cela le rend heureux. Et on sait à quel point le bonheur est une notion essentielle pour avancer. Ensuite, il n’a jamais mis en péril la saison sur route en faisant du cyclo-cross. Au contraire ! Cela lui sert, même s’il n’a pas un programme d’entraînement identique aux autres. Entre les courses, on privilégie, en effet, le repos. Wout n’a pas besoin de rouler énormément de kilomètres pour être compétitif. Il trouve vite la forme. On l’a encore vu lors du dernier Tour de France qu’il a éclaboussé de sa classe."
Lui conseillez-vous de participer aux championnats du monde de cyclo-cross (les 29 et 30 janvier 2022 à Fayetteville aux États-Unis) ?
"C’est trop tôt pour le dire. Nous déciderons, ensemble avec Wout, début janvier de son éventuelle participation. Cela dépend de nombreux facteurs et de la forme qu’il sera susceptible d’avoir à ce moment-là."
Wout a atteint un niveau époustouflant en 2021. Que peut-il encore améliorer ?
"Quand tu vois le profil des courses qu’il a gagnées, il est difficile de faire beaucoup mieux. Cela dit, nous ne voulons pas nous contenter de ce qu’il a déjà montré. Il y a des améliorations à aller chercher dans les détails, ce que l’on appelle les gains marginaux. Nous y croyons beaucoup. Surtout pour nos meilleurs éléments, comme Wout et Roglic."
L’été dernier au Tour de France, il a gagné trois étapes aux profils complètement différents. Cela vous a-t-il surpris ?
"Sur le moment, oui. Je m’y attendais d’autant moins que Wout ne sortait pas d’une préparation optimale. Il s’était fait opérer de l’appendice et nous n’étions pas certains de son niveau. Franchement, ce qu’il a réussi est grandiose et montre qu’il a une palette très large de coups."
En 2022, les championnats du monde sur route (en septembre à Wollongong, en Australie) constitueront-ils un objectif concret pour Wout ?
"C’est très difficile à dire maintenant. Nous ne connaissons pas encore le parcours. J’entends qu’il pourrait être dessiné pour plaire à Caleb Ewan. Si c’est le cas, ce devrait être tout plat, ce qui ne serait pas forcément la meilleure chose pour Wout, qui raffole des tracés plus accidentés. Mais je me répète : tout cela est encore loin. On verra."