Van Aert, Sportif de l'année pour la deuxième année consécutive: "Courir un marathon ? Après ma carrière, pourquoi pas…"
Le cycliste de chez Jumbo-Visma n’a devancé Bashir Abdi que de 21 points, le plus petit écart de l’histoire du trophée.
Publié le 20-12-2021 à 11h43
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L’image tient peut-être du cliché, mais sa dimension symbolique l’en excuse quelque peu. La victoire de Wout Van Aert sur Bashir Abdi au titre de Sportif belge de l’année 2021, c’est un petit peu celle d’un sprinter au bout d’une échappée… marathon. Lauréat pour la seconde année de rang pour 21 petits points d’écart seulement (948 contre 927 à l’athlète pourtant arrivé plus souvent à la première place sur les bulletins de vote), le coureur de chez Jumbo-Visma doit sans doute son couronnement à l’éclectisme d’une saison 2021 qui l’aura vu briller sur une multiplicité de terrains synthétisée par ses trois victoires d’étapes sur le Tour de France : après une double ascension du mont Ventoux, lors d’un chrono en solitaire et au bout du sprint des Champs-Élysées.
Un autre élément éclairant tient très probablement dans la constance de ses performances, des cyclo-cross de janvier au titre de vice-champion du monde de chrono fin septembre. Des arguments qui ont donc pris le pas sur la portée d’un double exploit (médaille de bronze olympique et record d’Europe) sur l’une des distances les plus mythiques de l’athlétisme.
"Je savais que cela se jouerait au coude-à-coude avec Bashir", commentait Van Aert depuis la région de Girone, en Espagne, où il est actuellement en stage avec son équipe et qui a préféré avaler 110 kilomètres en matinée plutôt que des petits fours en soirée (il recevra son trophée à l'occasion du cyclo-cross de Loenhout le 30 décembre). "Le très faible écart qui nous sépare n'est donc pas une surprise. J'ai collectionné pas mal de récompenses ces dernières semaines, c'est vrai (Flandrien, Vélo de cristal…), mais le Sportif de l'année, cela reste assurément la plus prestigieuse à mes yeux. Le trophée que j'avais ramené à la maison l'année dernière est d'ailleurs resté un long moment sur la table de la cuisine (rires)…"
Joggeur très régulier (jusqu'à 20 à 30 kilomètres par semaine dans le mois qui précède son premier cyclo-cross), l'Anversois mesurait la portée de l'exploit de l'athlète gantois. "À mes yeux, un marathon constitue sans doute l'un des efforts physiques les plus extrêmes qui soit, poursuivait le champion de Belgique. Ai-je déjà envisagé de m'attaquer à cette distance ? Après ma carrière peut-être bien, oui. C'est un truc qui pourrait me plaire !"
Médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, Bashir Abdi est donc, cette fois, monté sur la deuxième marche du podium. "Mais ce n'est pas la même déception qu'après une course car ici, je ne maîtrisais pas les choses. Si je ne suis pas Sportif de l'année, ça veut dire que le niveau du sport en Belgique a été très, très élevé au cours de l'année écoulée. J'aurais peut-être été élu si ma médaille olympique avait été d'une autre couleur. Ce titre, ce sera peut-être pour Paris, où j'espère faire encore mieux qu'à Tokyo (rires)…"
"Champion du monde et médaillé de bronze aux Jeux, ce n’est pas assez"
Ce lundi matin, Matthias Casse s'est envolé pour les États-Unis. "Je vais passer six jours à Washington dans la famille de ma copine, qui est Américano-hongroise", explique-t-il.
Le judoka n'amènera aucun nouveau trophée avec lui. Pour cause, il est resté loin du duo Van Aert-Abdi qui s'est disputé au sprint le titre de Sportif de l'année. "Que ce soit bien clair, Wout et Bashir ont réalisé une année exceptionnelle ; je ne me remets pas ça en question, bien sûr. En revanche, je me dis que tant que je ne serai pas champion olympique, je ne pourrai pas prétendre à cette distinction. Le judo n'a pas la même reconnaissance que d'autres sports. Être champion du monde et médaillé de bronze aux Jeux, ce n'est visiblement pas assez."