Tim Wellens veut davantage cibler ses objectifs en 2022: “Dans le vélo moderne, il faut faire des choix”
Tim Wellens a décidé d’alléger son programme cette saison.
Publié le 26-01-2022 à 17h24
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Wellens, cela reste une assurance victoire. Depuis la saison 2014, le puncheur de Lotto-Soudal gagne au moins deux courses par saison. Il ne compte pas changer cette bonne habitude cette année. Mais le Limbourgeois a néanmoins voulu modifier son approche de la saison. S’il a jusqu’à présent à chaque fois démarré les premières compétitions d’une année sur les chapeaux de roue et le couteau entre les dents de son dérailleur arrière, il se montre cette fois plus prudent. Âgé de trente ans, il veut se relancer après deux moins bonnes saisons.
"J'ai toujours eu l'habitude de gagner tôt dans une saison, comme au Challenge de Majorque, à la Ruta del Sol ou sur l'Étoile de Bessèges l'an passé", expliquait-il récemment dans une interview réalisée au stage de préparation de son équipe, en Espagne. "C'est toujours chouette de gagner. Et c'est important. Chaque victoire compte. Mais les grands rendez-vous ne commencent qu'à partir du Circuit Het Nieuwsblad. Et c'est à partir du week-end d'ouverture en Belgique que je veux vraiment être bien."
Il faudra cependant voir si le naturel ne reviendra pas au galop, dès ce mercredi, pour l'ouverture du Challenge de Majorque, cette épreuve qui se dispute à la carte et sur laquelle il s'est déjà imposé à quatre reprises. "L'envie de gagner est toujours bien là, j'aime toujours autant le début de saison", ajoute le résident monégasque. "Mais je sais que si je gagne deux fois à Majorque et que je suis lâché au Nieuwsblad, dans un mois, on ne retiendra que la prestation au week-end d'ouverture ou sur les classiques."
Celles-ci seront un objectif prioritaire du printemps. "Mais je ne les ferai pas toutes, explique-t-il. J'ai décidé d'en disputer moins, de mieux les cibler. Ma saison 2021 n'a pas été très réussie. Je pense que j'en ai trop fait. Or, dans le cyclisme moderne, il faut savoir choisir."
Raison pour laquelle il va par exemple faire l'impasse sur Milan-Sanremo et sur le Tour des Flandres. "À regret, c'est évident, car j'aime ces épreuves, notamment le Ronde", poursuit Tim Wellens. "Mais dans le vélo d'aujourd'hui, il faut se laisser du temps pour bien préparer ses objectifs; il faut être également très vigilant à la fraîcheur. J'ai aussi envie de reproduire le schéma de ce qui avait été l'une de mes meilleures saisons, celle de 2018. Je change juste en optant pour les Strade Bianche et Tirreno-Adriatico à la place de Paris-Nice. J'avais envie de faire un classement général sur la Course au Soleil mais j'ai été déçu en découvrant le parcours, un peu trop dur pour moi. Ensuite, ce sera les classiques ardennaises. J'ai l'impression qu'elles me conviennent mieux que les flandriennes. J'ai déjà gagné la Flèche brabançonne alors que je n'ai fait qu'une troisième place au Nieuwsblad."
Au cours des premiers mois de cette saison, il pensera aussi à son avenir. Car il est en fin de contrat. Va-t-il prolonger chez Lotto-Soudal, où il a fait jusqu'à présent toute sa carrière ? Il était en effet dans la structure espoir avant d'arriver chez les pros en juillet 2012. "Ce n'est que la deuxième fois que je suis en fin de contrat, explique-t-il. C'est encore trop tôt pour discuter de l'an prochain. Je veux d'abord faire des résultats avant de parler à John Lelangue ! Mais je me sens toujours aussi bien chez Lotto-Soudal. J'y suis depuis tellement longtemps. J'y ai des amis. Je sens aussi un vent nouveau, une nouvelle dynamique qui se met en place dans l'équipe. Je ne suis donc pas contre l'idée de rester. Maintenant, cela peut aussi être intéressant de sortir de sa zone de confort… Je suis persuadé qu'il y a des choses meilleures dans les autres formations, mais aussi d'autres choses qui sont moins bien que chez Lotto-Soudal. L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs. On verra. Ce qui est certain, c'est que je ne suis pas inquiet pour 2023 !"
Il veut retrouver son niveau
Vainqueur de deux étapes de la Vuelta en 2020 et lauréat de l'Étoile de Bessège l'an passé, Tim Wellens n'était pas totalement satisfait de ses deux dernières saisons. "Mentalement, ce n'était pas chouette, explique-t-il. J'avais pourtant tout fait pour être bien, mais cela ne fonctionnait pas. À certaines périodes, je prenais le départ des courses en sachant que je ne pouvais pas y viser la victoire. Je n'ai pas d'explication. Cela aurait été plus facile d'avoir une raison à ce rendement moindre, mais je n'en connais pas les raisons. Ce n'était pas gai, mais je sais aussi relativiser : il y a plus grave dans la vie ! Et là, nous abordons une nouvelle saison. Nous redémarrons tous à zéro. C'est toujours autant motivant."
Avec quoi sera-t-il satisfait cette saison ? "En retrouvant mon niveau, répond-il. Je sais que le niveau général du peloton est en augmentation et de plus en plus élevé, mais je ne suis pas inquiet : je reste concentré à 200 % sur mon métier."