Evenepoel, un succès qui en appelle d’autres: “Je suis de retour à un très haut niveau”
Une attaque a suffi à Remco Evenepoel pour gagner l’étape initiale et prendre le large au classement général.
Publié le 03-02-2022 à 06h53
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"Il a pu faire une préparation normale, sans le moindre pépin physique. Cela fait une différence colossale avec l'année dernière. Mais, je ne veux plus parler du passé. Regardons devant nous !" Depuis l'Algarve où il avait passé une semaine avec son protégé, Patrick Lefevere nous avait expliqué, lundi, à quel point Remco Evenepoel était bien. Ce mercredi midi, à Alquieres, qui accueillait le départ du Tour de Valence, Tom Steels, son directeur sportif, a tenu des propos similaires. "Mais il faut voir comment répondront les jambes", avait-il précisé. "Il y a toujours une part d'inconnue à l'heure de reprendre la compétition."
Un jour et 166 kilomètres de course auront suffi au jeune Brabançon pour lever les éventuels doutes quant à sa forme du moment. Très serein tout au long de l’étape inaugurale, il a écœuré la concurrence pour aller décrocher une victoire et le maillot jaune de leader qui va avec. Il ne restait même plus cinq bornes quand, au plus fort de l’ascension menant à Torralba del Pinar (4,6 km à 6,9 % de moyenne), dans l’arrière-pays valencien, il a placé une attaque, une seule. À 4,7 bornes de la ligne d’arrivée, pour être tout à fait précis. Il s’est mis en danseuse. Trois secondes exactement. Il ne lui en fallut pas plus pour creuser un écart déterminant. Aleksandr Vlasov, le plus prompt rival à réagir, essaya bien de combler l’écart mais rien n’y fit. À la pédale, sur le grand plateau, le jeune Brabançon ne cessa d’accentuer son avance lors des quatre ultimes kilomètres, sur plat, puis en légère descente. Finalement, il s’imposa avec 16 secondes d’avance sur le Russe passé cet hiver sous le pavillon allemand de la Bora-Hansgrohe.
Dix-neuf secondes d’avance sur Vlasov
Au jeu des bonifications, le voilà leader du Tour de Valence avec 19 secondes d'avance sur son premier dauphin et 35 sur Carlos Rodriguez, le prodige espagnol (21 ans) d'Ineos. Le reste de la meute pointe déjà à plus de 40 secondes. C'est dire si Evenepoel a fait des dégâts en un peu plus de quatre bornes. "Oui, ça a été une très belle journée", confirma-t-il après avoir enfilé le maillot jaune de leader du classement général, le rouge du ranking par points et le blanc dévolu au meilleur jeune. "On savait que ce serait une ascension difficile. Par conséquent, il fallait durcir la course. Ce que nous avons fait."
Avec l’aide des Movistar du duo Mas-Valverde et des Bahrain de Mohoric, le Wolfpack avait, en effet, procédé à un écrémage du peloton avant que le leader de Quick-Step Alpha Vinyl place sa banderille victorieuse.
S'il se gardera bien - et nous aussi ! - de crier victoire trop vite, Evenepoel sait qu'il a déjà fait une partie du chemin vers le succès final, dimanche à Valence. "C'est sûr que c'est plus confortable d'aborder l'étape de vendredi dans ma position que dans celle de mes concurrents."
Pour rappel, cette étape demandera aux coureurs de grimper jusqu'à Tibi, sur les hauteurs d'Alicante, par le biais d'un col de deuxième catégorie (5,4 km à 10,2 % avec un passage à 18 %) et près de deux bornes de chemins empierrés. Pour autant qu'il ne connaisse aucun contretemps aujourd'hui - "une journée où l'on espère emmener Fabio Jakobsen vers le succès" -, notre compatriote sera, donc, en pleine confiance pour l'étape reine. "Le gros travail effectué cet hiver porte déjà ses fruits", poursuit-il. "Je peux de nouveau repousser mes limites beaucoup plus loin à l'entraînement. Ça se traduit par un résultat immédiat. Je suis de retour à un très haut niveau."
C’est le moins que l’on puisse dire.
"Mes jambes brûlaient"
Derrière son masque jaune, Remco Evenepoel devait sans doute sourire. C'est qu'il a réussi une fameuse entrée en matière. Un coup parfaitement maîtrisé, même s'il a dû aller loin dans l'effort. "J'étais assez facile au début de la dernière ascension et je savais où je voulais attaquer. Mais plus on approchait du sommet, plus ça devenait difficile, explique-t-il. Néanmoins, j'ai demandé aux gars de rouler le plus fort possible pour éviter les attaques éventuelles. Je savais que si j'arrivais au sommet avec dix ou quinze secondes d'avance, c'était gagné. À la fin, mes jambes brûlaient mais ça valait la peine de m'accrocher." Et comment !