Le directeur sportif d'Evenepoel voit grand pour la suite de la saison: "Remco ne pense plus aux difficultés du Giro"
Selon Tom Steels, son directeur sportif, Evenepoel est tout à fait capable de passer correctement le 1,7 km de chemin empierré.
Publié le 04-02-2022 à 07h52
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Ce vendredi aura lieu l’étape reine de ce Tour de Valence : 155 kilomètres d’Alicante à Tibi. Elle proposera un finish aussi inédit que spectaculaire avec une ascension finale de deuxième catégorie (5,4 km à 10,2 % de moyenne et un passage à 18 %) et un secteur de 1,7 km sur un chemin empierré qui s’achèvera à un kilomètre de l’arrivée.
Tom Steels estime que le souvenir de la mauvaise journée passée sur les routes blanches de Toscane lors du Giro 2021 ne hante pas Remco Evenepoel.
Tom, que pensez-vous de cette montée finale vers Tibi ?
"C’est vraiment très difficile. Le secteur empierré ne s’annonce pas simple car cela grimpe quand même à 10 ou 11 %. Nous ne pouvons pas y accéder en voiture. Donc, il faut vraiment espérer que personne ne crève, même si nous aurons des gens placés à la fin du secteur."
Avec un passage à 18 %, cela ressemble à une ascension pour les vrais grimpeurs. Ce sera, par conséquent, un vrai test pour Remco.
"Vous savez, la montée de mercredi vers Torralba del Pinar n’était pas évidente, non plus, et on a vu le résultat. Dans la forme qu’il détient, Remco doit être en mesure d’accompagner les meilleurs jusqu’à l’arrivée."
Il est entouré d’une grosse équipe. Les rôles sont-ils bien définis avant le départ ?
"Il y a des endroits importants dans la course où il faut être devant pour contrôler les débats. Ça, on le dit clairement le matin au briefing. Peu importe qui prend ce rôle. Mercredi, Yves (Lampaert) a très bien fait ça. Les coureurs réagissent également aux événements. Et, tactiquement, les nôtres sont déjà bien en place."
Ce vendredi, il y aura donc 1,7 km de chemin empierré. On se souvient que Remco avait souffert sur ceux du Giro. Dans quel état d’esprit est-il ?
"Il ne pense plus aux difficultés rencontrées au Giro. En plus, c’est différent car, ici, la route montera fort. Donc, ça ne roulera pas à la même vitesse qu’en Toscane. En fait, le revêtement sera différent pendant un peu plus de 1,5 km. C’est un peu comme un secteur pavé à Paris-Roubaix."
Remco dit, lui-même, qu’il est plus calme qu’avant. Trouvez-vous aussi qu’il a changé ?
"Oui. Tu gagnes en expérience année après année. C’est valable aussi pour Remco. Je l’ai vu mercredi. Il y a deux ans, le jeune Remco aurait réagi à la première attaque de Tolhoek. Cette fois, il a sagement attendu le bon moment pour contre-attaquer. C’est un signe qu’il sent mieux la course. En tout cas, il m’a impressionné. Quand vous regardez le top 10 du classement général, ce sont tous des bons coureurs. Et puis, si vous voyez Remco, il a un peu plus de muscles que par le passé. Du coup, il est un peu plus explosif. Cela augmente sa confiance en lui. Un coureur qui croit en lui parce qu’il a bien travaillé est forcément plus serein. La classe naturelle de Remco l’aide aussi face à un peloton dont 90 % des membres ne sont pas encore au top de leur forme."
On a longtemps dit que Remco avait besoin d’un coach personnel. Le pensez-vous ?
"Non, non. Ici, c’est le groupe qui assure l’équilibre. Les gars ne voient pas Remco comme un héros. Ils le considèrent comme un membre du collectif, comme un équipier. C’est la marque de fabrique du Wolfpack."
Pour en revenir au 1,7 km de chemin empierré qui attend les coureurs ce vendredi, c’est si particulier que ça ?
"Nous avions voulu le reconnaître début janvier, quand nous étions en stage dans la région. Mais ce n’était pas possible car, à l’époque, on ne savait même pas passer dessus à vélo. Depuis, on a vu une vidéo et ils ont nettoyé ce passage. Heureusement."
"Ce n’est pas à moi d’attaquer"
Remco Evenepoel qui emmène le sprinter de son équipe à une borne de l'arrivée. Telle est l'image inattendue vue ce jeudi à Torrent. "J'avais toujours dit que si j'étais bien, j'aiderais Fabio à s'imposer. On forme une équipe", expliqua-t-il à sa descente du podium. Et Jakobsen a gagné. Avec une facilité déconcertante. "Remco m'a impressionné. Il était l'un des plus forts à ce moment de la course", lança le vainqueur du jour. Ce vendredi, le Brabançon défendra son maillot jaune dans l'étape reine. "Le chemin empierré ne me fait pas peur du tout. Cela n'a rien à voir avec ceux du Giro que l'on avait abordés après 30 bornes. Tout le monde était frais et c'était tout plat. Cette fois, on ne sera plus 20 pour l'aborder en tête." S'il en a l'occasion, Evenepoel jouera la victoire d'étape. "Mais ce n'est pas à moi d'attaquer. Je vais devoir faire attention à Vlasov qui n'est qu'à 20 secondes (19, exactement). Si je suis avec les meilleurs, je ne serai, forcément, pas loin de la victoire d'étape."