Remco Evenepoel : "Le plus important, c’est le chrono de samedi"
Sixième de la première arrivée en côte, le Brabançon a couru tout en contrôle.
Publié le 17-02-2022 à 22h22
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Si la règle n’est pas gravée dans le marbre, on considère le plus souvent que la journée d’un coureur est réussie lorsque le discours tenu au-delà de la ligne d’arrivée ne diffère pas des déclarations livrées au pied du podium signature quelques heures plus tôt. Jeudi midi, aux abords du port d’Albufeira, Remco Evenepoel avait répété à l’envi que l’essentiel n’était pas forcément pour lui de lever les bras une seconde fois au sommet de l’Alto do Foia, théâtre de son premier succès en côte en 2020, mais plutôt d’éviter de perdre du temps sur les meilleurs grimpeurs du peloton de ce Tour d’Algarve dans la perspective du long chrono programmé samedi qu’il considère à son avantage.
Sixième d’une seconde étape remportée par un David Gaudu qui a fait coup double en s’emparant également de la tête du général, le coureur de chez Quick-Step Alpha Vinyl (3e du général à 0:01) ne nourrissait aucune nostalgie au moment d’apercevoir au loin la statue qui immortalise sa victoire d’il y a deux ans.
"Je reste fidèle à mon analyse du parcours de cette épreuve : c'est le contre-la-montre de 32 kilomètres programmé ce week-end qui sera le plus décisif pour le classement général, considérait le Brabançon. Et la manière dont mes jambes ont répondu ce jeudi me rassure totalement dans cette perspective. J'espère avoir les mêmes sensations sur cette 4e étape ou peut-être un meilleur feeling encore (rires)…"
La main levée vers le ciel au moment de franchir la ligne d'arrivée, le maillot blanc a ensuite échangé quelques mots avec le Britannique Ethan Hayter (3e). "Je ne lui ai pas adressé de véritables reproches mais plutôt demandé pourquoi il avait oscillé de gauche à droite à environ 400 mètres de la ligne. Un peu plus de 200 mètres plus loin ce sont ensuite Foss et Huiguita qui se sont accrochés juste devant moi et sont allés au sol au moment de lancer leur effort. C'est dommage qu'une belle étape comme celle-là se termine de cette manière, cela ne devrait pas arriver. J'ai failli tomber à deux reprises dans les derniers hectomètres. Un sprint en côte avec encore une quinzaine de coureurs en position de gagner est toujours assez nerveux, mais certains comportements seraient punis d'un déclassement s'ils avaient lieu dans un emballage massif."
Le coureur de Schepdaal ne cherchait cependant aucunement dans ces circonstances un argument expliquant la victoire de David Gaudu. "J'étais placé trop loin que pour pouvoir espérer vraiment jouer la gagne. Le vent soufflait de face durant toute la montée finale et la vitesse n'était pas suffisamment élevée pour pouvoir espérer faire une décision dans les derniers kilomètres. Je me suis donc appliqué à rester entre la septième et la dixième position pour éviter de concéder du temps au vainqueur du jour."
Une forme de placidité et de contrôle qu’Evenepoel affirmait en début d’année devoir encore ajouter à la palette de ses qualités. Il apprend décidément tout très vite…
Gaudu : “Cela va être compliqué de conserver ce maillot jusqu’au bout”
ainqueur au sommet de l’Alto do Foia et nouveau leader d’un classement général où il devance d’une seconde un groupe de six coureurs (dont Evenepoel), David Gaudu a offert à l’équipe Groupama-FDJ sa première victoire de la saison.
"Cela fait plaisir de débloquer le compteur,commentait le Breton. Même si mon premier véritable objectif de la saison interviendra dans un peu plus de deux semaines, sur Paris-Nice, je souhaitais valider sur cette première arrivée en altitude de ma saison le gros boulot effectué durant tout cet hiver. Et le travail a payé (rires)… Je vais évidemment tout faire pour défendre mon maillot jaune, mais je sais aussi qu'il sera compliqué de le garder au soir du contre-la-montre de samedi, un exercice qui ne constitue pas ma spécialité. J'essaierai d'y limiter au maximum la casse et je reste mobilisé car la dernière étape devrait me convenir. Je pense même que cette arrivée au sommet de la montée de Malhao, que nous devrons gravir à deux reprises dimanche, est même davantage taillée, sur papier du moins, pour mes qualités que l'ascension de l'Alto de Foia où j'ai gagné ce jeudi…"